<<Combien de kilomètres avez vous parcourue ? >> 4000 ? C'est énorme et <<pourquoi faite vous ça ? >> La réponse fuse tout sourire <<par amour !>> Perché sur son vélo, Clara, jeune italienne, m'inflige une leçon d'humilité et de fraicheur. Malgré la poussière de la piste, la chaleur, l'inconfort du vélo, mademoiselle, teeshirt blanc impeccable, vous explique, avec un accent italien, que effectivement la piste est difficile, le paysage est monotone le vent de face une horreur et qu'il vaut mieux ne pas oublier de boire. Respect. Et voila son compagnon qui arrive, pareil nickel sur lui. Il est affuté comme pour un tour de France, pas une once de graisse. Des sacoches émerge le vélo avec frein à disque partout, GPS, pompe, pédales automatique, lumière, rien ne manque. Italien, lui aussi il me demande de les prendre en photo. Vue les kilomètres qu'ils doivent s'avaler, ils repartent, d'un bon rythme. Le soir on les retrouve à la source thermale d'eau chaude (65°) de Ai-Ais devant leur tente, tout en fraicheur et détente. Clara vient vers moi et timidement, avec son français hésitant, me dit << par amour ! pour Giovani je suivis lui, jusqu'ici ! >>. Le lendemain, la sortie du camp les surprends en train de pousser les vélos, Ha ! aller au bout de soit même, quelle aventure.
Surprenant pays sans eau, mais pas tant que ça, car elle coule à Ai-Ais. Alors, l’homme ne s’y est pas trompé il a construit, autour de la source, un centre thermale. Jacuzzi, massages, eau chaude, tout ça en plein désert. Formidable nature car dans cette eau brulante (65°) des roseaux se développent. !!. Mais l'aventure de cette source continue en creusant le Fisher river canyon.
La vision qu'offre le canyon et spectaculaire. Vous savez ce qui vous attends, mais ça dépasse votre imagination, votre champ de vision. Nous avons le souffle coupé en arrivant au bord du canyon, c'est immense. Le vide nous attire mais, interdiction de descendre sans guide. Alors on va se poser en bordure et prendre le temps de s'imprégner du spectacle. Les couches de sédiments, les traces de mouvements tectonique, les éruptions tout est inscrit dans les strates des falaises. Une lecture à ciel ouvert qui nous fait remonter bien loin dans le temps.
** fish eyes : objectif super grand angle vision à 180° degrés°
Le barbecue s'active à fournir de la braise, et il là joue facile car la tempête se lève. Et quelle tempête, un concerto grosso (grand concert) ! La salle est comble, les tentes bien arrimées le spectacle commence. A peine audible, une brise, l'adagio (lent) ne laisse rien présager de la suite. tel l'automne, les feuilles virevoltent, les serviettes perchée sur leur fil, sèchent, la température baisse à peine. C'est un bel canto (beau charme) qui s'ensuit, séduisant, mais en plus musclé, accompagné de vibrations profondes qui font frissonner les tentes. Curieux, les feux ouvrent leurs yeux de braise et regardent le désert qui à pris des couleurs de projecteurs écarlates et l'allégro (vif, gai ) est déjà là, avec ses myriades de grains de sable, ses premiers entre-chocs de nuages, ses baguettes de maestro qui rejoignent le firmament. Un firmament qui s'éclaire de puissants éclairs. Fortissimo, la salle retient son souffle, pas le vent qui nettoie tout, place nette tout doit disparaitre. La poussière enveloppe tout, les yeux, les cheveux, les serviettes, qui ne tenaient qu'à un fil, s'en vont , séduites ? envoutées ? On s'accroche aux tentes, on ferme les vitres des 4x4, les oiseaux ont disparue. Fortissimo, le paroxysme est atteint lorsque la pluie arrive. De grosses larmes s'écrasent sur la scène d'où la poussière n'est plus, les barbecues vont t'ils devoir se noyer ? Tel Noé nous attendons le déluge. Mais non, ce n'est qu'avec un "con affeto" (tendrement) que l'orage morendo (en mourant) quitte la scène. Le tonnerre, les éclairs s'éloignent loin dans la lande pousuivit par de gris nuages. Les oiseaux reviennent picorer les gamelles, les viandes grésillent allègrement, la soirée sera calme, et même pas mouillé.