La fin de de nos 2 treks s'est faite avec Michael, un autre Français, unique en son genre; Ironman, Utra traileur, 200 000 km en 2 tours du monde à vélo. On arrive à Pokhara en milieu d'apres-midi et on est contents de mériter notre repos, après 26 jours dans la montagne.
Grâce à Nadiya, la femme de Michael, on découvre le Sabina Momo House, restaurant dont la spécialité est les momos, sorte de raviolis fourrés à la viande, l'autre plat typique du pays, et restaurant ou se concentrent beaucoup de français. On passera une grosse partie de nos 4 jours a Pokhara affalés dans ce resto, à boire des lassis à la banane.
On a suivi le rythme des gens présents, pour certains de "grands" voyageurs: ceux qui voyagent plusieurs mois par an. On a été surpris d'entendre les histoires de chacun. La manière de vivre n'est pas toujours celle qu'on imagine.
Le grand voyageur peut bouger / rencontrer / travailler sur place pour renflouer les caisses / avoir des moments géniaux et d'autres plus difficiles / découvrir OU il peut travailler le minimum en France pour pouvoir s'installer dans des pays où le coût de la vie est très bas, passer son temps à fumer / boire / "philosopher" sur cette méchante société française, tout ça en étant financé par les allocations chômage.
A Sabina Momo, on avait les 2 cas de figures.
On a quand même réussi à sortir de notre torpeur pour visiter un peu la ville et voir autre chose que Lakeside, le quartier touristique de Pokhara; musée de la montagne, marchés locaux, le trail de Sarangkot en courant pour Clem.
En résumé, on a bien aimé Pokhara. Les 2 premiers jours de repos ont fait beaucoup de bien. Le quartier de Lakeside offrait calme et bonne nourriture, et nous a évité de passer trop de jour à Katmandou.
Bon, après, passer 4 jours sans faire grand chose, c'était trop nous demander!
On est retournés à Katmandou 4 jours avant notre avion pour la Thaïlande. Katmandou n'avait pas changé en un mois: toujours aussi sale, bruyante, poussiéreuse, polluée et surpeuplée.
Pendant ces 4 jours, on avait prévu de faire notre visa pour la Birmanie à l'ambassade, visa qui se fait en 24h normalement. On est arrivé un vendredi apres-midi, trop tard pour aller à l'ambassade. Le week end, bien sûr, c'est ferme.
Lundi matin, l'ambassade est ouverte. Malheureusement, ce n'est plus 24h mais 4 à 5 jours pour obtenir le visa. La raison? Les nombreuses coupures de courant. Avec un avion à prendre dans un peu plus de 48heures, c'est mort. On dit au revoir à la Birmanie.
On quitte un Népal qui va mal : les différentes ethnies refusent de travailler ensemble; l'Inde à pose un embargo sur le pétrole, ce qui ralentit considérablement le pays; les pénuries d'eau se font de plus en plus fréquentes (sur les derniers jours à Katmandou, on en a eu 2, dans 2 hôtels differents); les volets des maisons tombées pendant le tremblement de terre d'avril 2015 servent à alimenter le feu pour la cuisine; il y a eu cette année 2 fois moins de touristes que d'habitude (suite au tremblement de terre, principalement).
En quittant le pays, on a eu un goût un peu amer. Oui, les montagnes sont fabuleuses, on a adoré trekker dans cette zone de l'himalaya, les Népalais sont ouverts à l'echange, souriants, serviables.
Mais on a aussi découvert un pays pauvre (une vraie première pour nous), où la nature, bien que généreuse, n'est pas respectée (les immondices, partout, tout le temps...), où les enfants copient leurs parents avec un certain fatalisme.
Au milieu de cette pauvreté et de ce défaitisme, on a aussi rencontré des gens qui font bouger les choses (on pense à Pancha, le manager de guest house), ou qui font tout pour s'en sortir, comme les frères Bikache, 2 businessmen dans la vente de bijoux (au Japon), l'hôtellerie et la restauration.eux même nous l'ont confié : 90% de leurs compatriotes sont des feignants qui attendent l'argent des ONG. Jugement un peu sévère? Peut être.
Beaucoup de Nepalais nous ont demandé pendant nos treks pourquoi on n'avait ni guide ni porteur, nous les blancs (blancs = riches, ce qui est assez vrai, dans une certaine mesure). Deux raisons à cela. La première est qu'on ne conçoit pas de trekker sans porter nous même nos affaires: ça fait partie intégrante de l'effort, et nous permet d'être autonomes. L'autre raison est bien sûr pécuniaire. Le guide demande 20 €/jour et le porteur 10. Pour nous, c'était trop. Quand on voyage un an, chaque sou compte. Mais voilà, "trop cher" n'est pas concevable pour beaucoup d'entre eux quand on est blanc.
On a rencontré d'autres français qui venaient pour la 5e fois au Népal. Imaginez leur amour du pays. On leur a confié notre petite déception, et ils ne l'ont pas entendue. On en a parlé à plusieurs autres touristes: même réaction de désaccord. On ne dit pas detenir la verite vraie, mais chaque expérience est unique et chaque ressenti doit être, si non partagé, au moins respecté. Mais le Népal semble intouchable.