On arrive le vendredi 6 mai en fin d’après-midi à Katmandou. Le bus nous laisse dans un endroit improbable dont on arrive à s’extirper et trouver 2 taxis, direction Botnath. Arrivés là bas avec notre taxi, Eva et moi attendons le 2ème taxi qui tarde... on le voit arriver 10 minutes plus tard, et qui s’engouffre dans le lacis des ruelles qui entourent le stupa. Les 2 taxis finissent coincés dans une ruelle avec un embouteillage monstre de scooters et de moto, ça s’engueule fort et ça klaxonne ! On paît notre course et on s’éclipse...
Le soir nous allons au stupa de Bodnath. Construit en l’an 600, puis reconstruit au XIVeme siècle après sa destruction par les moghols, c’est l’un des plus grands du monde. C’est un site très important pour les boudhistes et particulièrement pour les tibétains. Le stupa se trouve sur l’ancienne route commerciale reliant Lhassa à la vallée de Katmandou, et après la fuite du Dalaï-lama du Tibet en 1959, c’est plus de 10 000 tibétains qui ont migré dans la région. Beaucoup ont ensuite émigrés dans d’autres pays (Etats-Unis, Europe...) mais il en reste beaucoup et Bodnath a un air de « Tibet Town ». Il y a beaucoup de monastères, les ruelles sont parcourues spar les moines et les nonnes à la robe grenat, les boutiques vendent de l’artisanat tibétain et tout le matériel pour les cérémonies boudhistes.
L’atmosphère est assez extraordinaire autour de cet immense stupa qui resplendit dans la nuit avec des centaines de personnes qui tournent autour en psalmodiant, en faisant tourner les moulins à prières. Fracas des trompes et des cymbales, fumées odorantes, les croyants tendent leurs offrandes au moine debout au centre de la cérémonie.
Samedi 7 mai, notre dernier jour au Népal... on retourne dès le matin au stupa, étincelant sous le soleil. Puis visite du monastère de Shechen on vivent 300 moines. L’ambiance est paisible, On nous laisse entrer et déambuler. Dans le centre du monastère on arrive dans une salle impressionnante où trône une statue en cire d’un ancien lama.
On rejoint ensuite à pied le site de Pashupatinath. Au bord des eaux sacrées de la Bagmati, c’est le temple hindou le plus important du Népal. C’est un peu l’équivalent pour les népalais de Benares en Inde, et les ghats sont les lieux de crémation les plus importants de la ville. Beaucoup de pèlerins donc, quelques sadhus, plusieurs temples. Une atmosphère indienne qui nous rappelle la Narmada au Madhya Pradesh, ou le Gange à Benares, mais avec malheureusement des détritus qui jonchent les berges et une rivière, qui bien que sacrée, est noire de pollution...
Sur un bâtiment au niveau des ghats de crémation, un écriteau indique « le centre de transplantation de cornée ». On prélèverait les cornées sur certains cadavres pour les transplanter ? Vu l’hygiène ambiante on a quand même beaucoup de mal à y croire, le mystère reste entier ! Il s’agit d’ailleurs du ghat des gens « basiques », le ghat de crémation des brahmanes et des VIP est un peu plus loin...
Retour à Bodnath, qui parait bien moins touché par la pollution. Déjeuner de momos tibétains, préparation des sacs et dernière soirée népalaise.
Demain matin on s’envole pour Paris. Petit crochet par la Bretagne récupérer notre fourgon pour reprendre la route de l’Est, direction la Turquie.