l'EUROPE L'europe

la rencontre internationale

La douceur du soir s'installe. Au seul bar du village, les hommes nous rejoignent peu a peu. chacun se présente et me raconte sont histoire. Nicu, le père de famille au grand sourire et anglophone, son voisin déjà chaud patate, avec une maitrise du francais unique en son genre, essaie de sortir quelques mots en me criant à 20 cm de l'oreille droite et au fond de la terrasse, tout le monde  regarde furtivement le serbe tatoué qui lui aussi en tient une couche et essaie le me parler en italien après avoir eu le malheur d'annoncer mon passage en Toscane quelques semaines auparavant. Chacun essaie de me dire dans toutes les langues possibles qu'il a passé la moitié de sa vie en prison et qu'il ne faut pas lui répondre. Minutes après minutes, mon vélo attire tous les curieux. Un joyeux mélimélo se forme autour des pintes que l'on m'offrent l'une après l'autre. 19h toutes les tètes se tournent avec le smile. Le maire du village se joint a nous. Comme toujours, les incompréhensions mutuelles font sourire jusqu'au fou rire. A travers leurs histoires, c'est toute l'Europe que l'on me conte. Les roumains seraient ils les francs maçons du bâtiments européens? Leurs vies se fractionnent en aller/retour-Famille /travail. La nuit est tombée mais la faicheur ne se ressent pas. L'alcool l'a largement compensé. Je rappelle a tout le monde qu'initialement je devais m'arréter quelques minutes pour prendre une bière puis filer pauser ma tente à la sortie du village. évidement, cela ne parait plus concevable de me laisser dormir dehors maintenant que nous sommes devenus frères de bistrot. Nicu regarde son père, C'est entendu, on fini la soirée chez lui, dans sa maison qu'il construit depuis 5 ans et dans laquelle il habite avec sa femme et ses deux enfants. Nous voila a vélo, éclairé par la lune, en route vers la fierté de Nicu. Merde! le paternel a disparu. Le pauvre a casser sa chaine. Me voila a réparer à 2h du mat, à la torche, un vélo qui a vu sa dernière goutte d'huile à l'époque ou Ceausescu suçait sa première tétine de dictateur. La soirée se prolonge avec du saucisson , du poisson fumé de la rivière et du vin coupé a l'eau gazeuse. La gniole a à peine brulé nos œsophages que la porte d'entrée claque. Le sourire de Nicu disparaît aussi vite que les bouteilles se sont vidées. Sa femme n'a qu'un regard a lever et la messe est dite. je ne dormirai pas la ce soir. le père me regarde, sourit et me fait un signe. Ce soir se sera chez lui que je dormirai. Une dépendance tout confort m'attend. Mes yeux se ferment après 90 km de pédale et une soirée ou la Roumanie m'aura offert son plus beau sourire.

Je ressens une relation récréative entre les riverains du Danube et leur fleuve. Ca pèche des premières lueures de l'aube jusqu'au couché du soleil. Les jeunes se baignent et les familles discutent a l'ombre des frenes. Cet espace est parsemé de scultures. Il a été financé par un mécène de Bucarest qui a fait fortune aux US. Je fais l'impasse sur la baignade. Le fleuve n'est pas n'ont plus de toute fraicheur. Direction Calafat. Je retrouve les troupeaux de moutons et de bovins avec les bergers a la fraiche sous les peupliers. Quelques postes de surveillances sur les dunes me rapellent la frontière proche. Arrivé a Calafat, ce n'est pas le tourisme de masse qui l'étouffe. Quelques hotels, une place parsemée de bar qui se remplissent a la nuit tombée et un ancien port qui rapelle la présence du bac pour la Bulgarie avant la construction du pont il y a quelques années. Bon, il faut avouer que le bouiboui qui me servira d'abris pour la nuit vient d 'obtenir la palme du plus mauvais rapport qualité/Prix de ma petite expérience de voyageur. Mais parfois, l'apel du matelat est trop forte. Demain, je retournerai dans mon igloo.

Des mondes qui cohabitent

Cela faisait plusieurs mois que l'on entretenait un échange avec Magdalena au sujet du travail qu'elle menait avec les classes ligériennes . Je fait alors la rencontre d'une femme pleine de projets et de motivation; A l'image des établissements Français, c'est toujours a travers un enseignant porteur que se mènent les projets. Mais cela est sans communes mesures avec l'hexagone. Le métiers d'enseignant a l'air d'être une vrai vocation dans un pays ou l'avenir aux yeux des gens me semble être une option de plus en plus abstraite. IL y a les enfants qui voient l'école a travers les yeux de leurs parents, c'est a dire inutile, étant donné qu'ils vont les rejoindre au champs des que possible ou bien un simple baggage de base pour pouvoir rejoindre la région européenne ou travaillent leurs amis du village. Ca aussi, on met du temps a le comprendre. Selon les villages que j'ai croisé, on m'a interpellé en anglais, puis 50 km plus loin en espagnol. Cela dure pendants 20 bornes puis c'est en italien. j'ai cru comprendre qu'au sein de chaque village, chacun se refile les tuyaux pour le travail a l'étranger. Dans un village par exemple, la plus part ont leurs bons contacts en Italie ( donc parlent un peu voir très bien italien) puis un autre village a vu ses premiers migrants économiques partir vers l'Espagne. Par bouches a oreilles, les voisins et fils de voisins ont profité du filons ( on parle donc couramment espagnol dans celui ci); La France est au rendez vous évidement. Jamais entendu parlé du centre ville de Caen? et bah c'est fait! Par un peintre de 18 ans, au bar d'un village de 200 âmes, dans le fin fond de la Sévérine.

Les vacances scolaires approchent. En cette fin de matinée, sous un grand soleil, je rejoins Magda au Liceul Teoretic Independența. C'est la pause. Accueilli dans la bibliothèque franco-roumaine, crée et alimentée par les enseignants avec l'aide d'associations francophiles, je suis peu à peu rejoins par les enseignants de langues de l'établissement et quelques élèves curieux. Tout cela autour d'un petit encas bien venu après mon petit dej express. La sonnerie retentie et nous voila réunis avec une trentaines d'élèves de divers niveaux pour parler de voyage, de nature et tout cela en Français s'il vous plait. Comme a chaque fois, je ne ferais que vous résumer notre entretien qui fut riche et très plaisant; A ma demande, certains se ont prêtés au jeu du dessin pour me décrire le paysage qui les entoure. Le Danube, la plage, le arbres et les champ ont la part belle; Comme ressentis depuis mon arrivée en ROUMANIE, le Danube semble être un compagnon du quotidien. On y pêche ( étonnamment peu parmi les élèves) mais surtout on y passe du bon temps. cependant, lorsque la question porte suis les autres pays qu'il traverse, cela semble plus difficile. La vision globale du fleuve n'est pas de mise pour la plus part. Lors de chacune des rencontres  que j'ai pu faire avec des enfants lors de ce voyage, je pose la question de l'être vivant emblématique du territoire qu'il leur vient a l'esprit en premier lieu. Malgré le faite que personne n'en ai vu dans cette région depuis la première dent de lait de Dracula, c'est le loup qui ressorti en choral. On le distingue sur le drapeau local. En creusant un peu et en évoquant un énergumène qui s'est faufilé dans nos rivières , me voila entrain de mimer un silure à 11H  du mat. Evidement! Celui ci leur vient tout de suite a l'esprit. De la a en faire un emblème... je leur en demandais peut être un peu trop. Encore une fois, les enfants comme les enseignant déplorent de ne par connaître mieux leur environnement en pouvant y mettre des mots mais c'est de nouveau le manque de réseau associatif qui fait défaut. Les premières associations qui réalisent ce genre de travail sont a Craiova, a plus de 100km. 

Evoquons donc l'avenir. Comment voyez vous Calafat dans 20 ans, lorsque vous serez adultes. Les enfants restent circonspects. MAGDA me fixe avec insistance à cet instant. Romain, comment veux tu qu'ils te répondent. La plus part ne se voient pas et n'ont pas envie de se voir a Calafat dans 10 ans.  Si tu leur demandais dans quel pays ils souhaiteraient aller tenter leur chance plutôt.... (Malheureusement, pense t elle surement)... Le bilan de cette rencontre... LE BILAN... Des enfants accueillants, motivés et avec l'envie de découvrir l'autre et son pays mais avec peu de recul sur leur territoire et peu de projet pour son avenir. Comment à ce moment la, évoquer le développement soutenable? Surement pas dans un premier temps en s'appuyant sur la biodiversité qu'ils côtoient sans la concevoir comme un tout. L'entrée de l'emploi semble plus leur parler en attendant une volonté politique qui soutiendra un réseau associatif permettant une  ouverture d'esprit auprès des enfants concernant une nature qu'ils connaissement et côtoient tous les jours mais qu'il n'associent pas à leurs propres existences. Comme avec toutes les personnes rencontrées, j'espère pouvoir prolonger cette rencontre à travers de futures projets internationaux. Avec des personnes aussi investies de Magda, cela ne sera que plus facile. Un exemple pour l'éducation nationale cette Magda!

Pour cette derniere nuit, ce fut folklo. Je m'etait installé au bord de la riviere a environ 1 km d'une carriere de granulat. Jusque la aucun problème. Les camions passent a l'horizon et quelques chiens aboient au loin. ( la routine) . Seulement, vers 2h du mat, les molos ont eu envie d'une balade digestive, j'imagine. Mon sommeil n'est pas aussi profond au point de ne pas entendre la repiration rauque du gardien a 4 pattes a quelques centimetres de mon visage, a travers la toile de tente. Don't move!!! Merde, une seconde respiration puis une troisieme. Ca craint du cul patron! A peine me suis je retourné que les ombres projetées par la lune ( d'une taille demesurée evidement) se mettent a aboyer sevères!!!! Ils savent maintenant qu'il y a un intrus la dedans. C'est une cacophonie bestiale. L'Agression sonore est verbalisée. 5 min puis 10 min sans interuption. L'Un se met a gratter derrière ma tete... puis un doux bruit de liquide se deverse sur ma toile. Ces cons marquent leur territoire. Leur respirations sacadées me laisse le temps d'imaginer leur gueules baveuses. Je ne peux pas rester ainsi. Sortir? Pas fou non? Il faut qu'ils me craignent sans me  voir. Je n'ai droit qu'a un seul essai. A 3. 1, 2, 3!  JE LEUR BALANCE LES PIRES INSULTES ( EN FRANCAIS BIENSUR) AVEC LA VOIE LA PLUS PUISSANTE ET BESTIALE POSSIBLE.!!! 10 secondes a de pas repeter dans une eglise. Et.... silence total. Je n'entends meme pas leurs pas s'éloigner. Sont ils couchés ou partis. Peu importe. Le roi est mort, vive le roi......... et qui kest ce qui va nettoyer la pisse demain???