Dimanche 09 avril, 23h
A peine débarqués de l’avion après une courte heure et demie pour effectuer le trajet Bordeaux-Gatwick, nous voilà immédiatement plongés dans le grand bain. Ce n’est pas des murs blancs et froids qui nous accueillent mais une publicité expérientielle : à l’occasion de leur partenariat avec WWF sur un programme concernant l’eau, HSBC s’approprie le Skybridge de Gatwick pour une expérience immersive et interactive qui célèbre la rivière Yangtze en Chine, longue de 6 000 km. A mesure que l’on remonte l’immense couloir, défile sous nos yeux de magnifiques images de la rivière Yangtze mais ce n’est pas tout puisque ces images s’accompagnent de sons uniques provenant de la rivière : bruit de l’eau sur la rive, bateau qui tangue et qui grince, cris des oiseaux, voix au loin, tintements de petites clochettes et biens d’autres sons uniques et très détaillés nous plongent au cœur de la rivière chinoise. Plus incroyable encore, cette exposition est en interaction avec les passants et avec le temps : selon la manière dont nous passons devant l’exposition, les bruits que nous activons et que nous entendons sont différents ; s’il pleut sur Gatwick, le bruit relaxant de la pluie sur la rivière Yangtze se fait entendre. Cette installation nous fait très vite oublier le bruit des turbines et des moteurs de l’avion : c’est un voyage unique avant même que le voyage n’ait vraiment commencé. Une belle entrée en matière créative dans Londres.
Lundi 10 avril, environ 03h du matin
De nuit, le trajet jusqu’à l’auberge est très calme et relativement peu animé. Un peu déçus, de ne pas découvrir un Londres nocturne vivant et bruyant, nous regardons passer les lampadaires et les quelques voitures qui circulent sur les routes quasi désertes. Mais nous voilà rassurés lorsque le taxi s’aventure au sein de Shoreditch, quartier qui tire de ses pubs tendances, de ses ruelles douteuses mais colorées et de sa population jeune, branchée et urbaine une énergie sauvage. C’est au cœur de ce quartier à l’aura créative et décomplexée – qui ne peut être que le berceau d’une richesse culturelle urbaine – que se trouve notre auberge de jeunesse : The Dictionary Hostel. En pénétrant le lieu, on comprend vite qu’ici aussi singularité et créativité sont de mise. La fille de l’accueil n’arbore pas d’uniforme noir, elle porte un ciré jaune et un petit bonnet rouge au-dessus de ses lunettes rondes, un ami lui tient compagnie en sirotant une bière derrière le comptoir de l’accueil. Tout est dit : ici, on peut être qui on veut, le lieu est favorable à l’expression de soi et à la différence, sans préjugés. Un terrain favorable à la création. The Dictionary ce n’est pas un bâtiment typique à la structure symétrique et homogène. C’est un bâtiment qui déforme, décloisonne et déstructure. Pas de couloirs linéaires, mais des bifurcations, des chemins étroits et sinueux, des murs jaunes, des portes à franchir, des marches : on se perd dans le bâtiment car il n’y a pas le schéma habituel de symétrie. Une fois dans la chambre, ce sont des balançoires suspendues au milieu de la chambre qui nous accueillent. On ne prend que peu de temps pour digérer la nouvelle car il est tard et que c’est une grosse semaine qui nous attend. Donc hop ! au lit pour une première nuit à Londres.
Avec le recul, on s'aperçoit que certains détails nous échappent et ce n'est que plus tard qu'on prend le temps de les apprécier. Un moment de contemplation et d'immersion sur place est pourtant si agréable. C'est dommage!