Mercredi 12 avril, 15h
Ce que nous apprend la rencontre avec John Newbiggin et John Kieffer c’est que l’art et la culture sont des problématiques qui touchent à notre quotidien et qui s’invitent dans nos vies avec ou sans notre consentement. Pour eux, l’art et la culture se doivent d’intervenir dans nos vies et dans nos besoins de tous les jours afin de rendre le territoire plus agréable à vivre. C’est dans cet optique stratégique, que les deux hommes nous replacent dans le contexte du Creative London. En pleine « quatrième révolution industrielle », celle de la robotisation et de l’intelligence industrielle, développer des territoires créatifs apparait comme un moyen de créer et de préserver l’emploi car plus un territoire est créatif moins il est possible de robotiser et de supprimer les emplois. Pourtant, paradoxalement les industries créatives font monter les prix de l’immobilier et le coût de la vie, forçant petits artistes et petites entreprises créatives en dehors de la ville. Les quartiers de Shoreditch et Hackney en sont la preuve : anciens quartiers populaires, les prix flambent car ce sont les nouveaux quartiers créatifs de Londres.
A Londres, le nombre de personnes travaillant dans le management des arts croît très rapidement et il est courant que des managers de l’art et de la culture deviennent leaders. Si cela participe à la création d’un Londres toujours plus créatif, il reste un problème non réglé : l’argent réellement mis à disposition des métiers de l’art et de la culture croit moins vite que l’argent nécessaire pour financer ces nouveaux travailleurs du secteur de l’art et de la culture. De plus, avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, il n’est pas garanti que les subventions attribuées par l’Europe au Royaume-Uni soit remplacé par des subvention nationale, le danger des régimes populistes étant un réel enjeu pour le milieu de l’art. Le BREXIT questionne de plus en plus l’avenir du Creative London puisqu’entre 30% et 60% des personnes travaillant dans le secteur des Arts et de la Culture sont étrangères, quid de ces personnes avec le BREXIT ?
Mercredi 12 avril, 17h
Après avoir passés plusieurs heures à SPACE en compagnie de John & John, tous deux d’âge mûrs et au look british bien soigné, la transition est percutante lorsque nous arrivons à Camden Town. Le quartier est très animé même s’il n’est que 17h un jour de semaine. C’est une population très jeune et très hétéroclite qui arpente les rues de Camden. Punks aux cheveux défiants toute gravité, gothiques aux habits sophistiqués tantôt en cuir tantôt en dentelle, quelques skinheads, rockeurs et rastamen, tous les genres sont représentés. L’atmosphère y est vraiment unique. Îlot rebelle à l’écart du reste de la ville. Les devantures de magasins sont aussi ostentatoires que les produits qui y sont vendus. Ces devantures très travaillées sont en rude compétition les unes avec les autres et se doivent d’être les plus originales possibles pour attirer photographes et clientèle. Ici, on s’exprime par son style vestimentaire, par ses goûts musicaux, par ses revendications politiques et par les lieux que l’on fréquente. Pubs sombres, lieux de concerts et marchés de rue sont autant de lieux de rencontres et d’expression. Camden par sa population, par ses odeurs, par son aspect et par son ambiance musicale propose une immersion totale dans une atmosphère unique.
L’éclectisme de ce quartier est un véritable atout pour la créativité. On y trouve le magasin futuriste Cyberdogs à l’ambiance boite de nuit qui diffuse de la musique électro dans un vaste lieu éclairé aux néons : accessoires pour la vie nocturne, gadgets technologiques et objets érotiques, tous les oiseaux de la nuit trouveront leur compte dans ce magasin unique en son genre. Pourtant c’est aussi le haut lieu des friperies : vieux blousons de cuir, vestes en jeans usées, bottes de cuir rétro à talons compensés, vinyles et anciennes machines à écrire, Camden regorge de petits trésors du passé dans les anciennes écuries. Le décor de ce marché n’est pas sans rappeler Disneyland, un lieu atypique remarquable. La culture punk anglaise y est très présente mais on trouve aussi des odeurs et des saveurs du monde entier. Finalement, si c’est le lieu des pubs anglais où Amy Whinehouse aimait trainer, c’est aussi un endroit où l’on peut trouver entre deux friperies un Bar à Céréales.
Camden Town est le lieu parfait pour sortir de sa zone de confort amateurs de blousons en cuir et de hardrock, allez faire un tour à Cybergods. Fan de gadgets bling bling, faites un tour au marché des écuries! Vous ferez de jolies découvertes dans un cadre qui vaut le détour!