Ce matin, il est 8h lorsque j'entre dans la section des grands. Les 25 enfants sont déjà tous réveillés et habillés. Ils attendent en trépignant dans leur lit à barreaux qu'une tata les autorise à sortir.
Je m'installe au sol et aide la tata à préparer le petit déjeuner : sandwich de pain garni de pâte à tartiner et verre de lait.
Lorsque tout est prêt, les enfants sont appelés par petit groupe et viennent se servir. Ils s'installent ensuite au sol pour manger.
Après le petit déjeuner, c'est la débâcle des chaussures. Un enfant renverse entièrement un sac en toile de jute contenant toutes les chaussures du groupe (+ quelques unes orphelines). Chacun se sert et nombreux sont ceux qui me demandent de l'aide pour les mettre.
C'est ensuite l'heure de sortir. Il est 9h et les enfants rejoignent une case à l'extérieur dans lesquels ils passent toute la matinée.
Pour ma part, j'accompagne ce matin-là le groupe de 10 enfants qui va à l'école de la pouponnière. La classe est proposée aux enfants les plus susceptibles de retourner prochainement dans leur famille. C'est différent de l'école à laquelle vont les plus grands et qui se trouve à l'extérieur de la pouponnière.
Pendant la matinée, la maîtresse propose plusieurs activités : écriture de la lettre B sur ardoise puis feuille, dénomination en français des objets du quotidien, lecture d'une histoire à l'aide d'un Kamishibai, parcours moteur improvisé...
Je profite également d'un temps de jeu libre pour expliquer à un enfant et à l'assistante de la maîtresse comment jouer aux dominos.
La matinée se termine à 12h15 avec un petit goûter (biscuits + eau).
Je raccompagne ensuite les enfants sous la case avant de partir. Pour eux, le repas se déroulera dehors, à 13h, avant de rentrer dormir.
Mathilde
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Habituellement, les enfants font la sieste de 14h à 16h30-17h.
Exceptionnellement ce jour-là, une bénévole a prévu une sortie à la piscine et je l'accompagne. Avec Mathilde, deux autres bénévoles et une tata, nous y emmenons 4 enfants.
Direction la navette qui passe devant la pouponnière et qui nous dépose à la piscine.
Ce fût une très bonne après-midi pour les petits, comme pour les grands ! Les enfants ont pu profiter de temps plus individualisés avec l'adulte et nous avons partagé de très bons moments avec chacun. Les plongeons, le barbotage, la nage et l'apnée, ça creuse ! La glace pour le goûter était bien méritée !
De retour à la pouponnière, les enfants rejoignent le groupe et ont un temps de jeux libre en extérieur jusqu'au dîner, à 19h30. J'en profite pour en emmener deux, plus loin, sur la balançoire.
Quand vient l'heure du repas, une tata prépare toutes les assiettes et les enfants viennent en chercher une chacun (souvent c'est une bouillie de céréales). Ils s'installent ensuite sur le sol, là où ils souhaitent, à l'extérieur.
Il n'y a pas toujours assez de cuillères disponibles. En demandant pourquoi à une tata, elle m'a répondu qu'il n'y en a pas assez pour tout le monde et que ceux qui n'en ont pas doivent attendre qu'un autre leur en donne, ou peuvent manger avec les doigts.. et c'est effectivement ce qu'ils font !
Une fois leur assiette terminée, les enfants se déshabillent seuls et passent sous la douche. Je m'installe sur un tapis avec une serviette et réceptionne les enfants pour les essuyer et leur mettre une couche (une culotte pour ceux qui sont propres).
Ils montent ensuite dans un lit à barreaux, seuls, et sont prêts pour la nuit.
J'aide une tata à installer une grande moustiquaire sur leurs lits.
Je leur souhaite une bonne nuit et salue les tatas avant de partir. Il est 20h.
Sarah
Les raisons des placements au Sénégal sont différentes de celles en France. La plupart des enfants placés à la pouponnière de Mbour sont ici car leur famille ne peut subvenir à leurs besoins primaires de jeunes enfants (à savoir le lait, les couches, les soins, la garde). Beaucoup sont orphelins de mère, d'autres sont issus de relations hors-mariage et donc laissés à l'abandon.
Dans la section des grands, les enfants sont âgés de 4-5 ans. Leurs besoins ont évolué et ceux pour qui la famille à conserver des liens à travers les visites (qui sont libres en terme de rythme et de durée) peuvent retourner auprès des leurs avec l'accord des services d'AEMO et du Juge.