On entre au Vietnam par le poste de frontiere de Cao Treo. Il crachine, il fait frais et humide, et l'endroit n'est pas très reconfortant. La journée va être longue...
Tres vite, on se colle derriere un camion: il nous protegera du vent, et surtout des voitures dans l’autre sens (elles arrivent vite !). Imaginez le décor: vous êtes sur votre vélo, pantalon et k-way trempés, le camion klaxonne toutes les 10 secondes (on vous le répète : ON Y VOIT RIEN!), vous découvrez le paysage a la dernière seconde (”Oh t'as vu la voie de chemin de fer en construction??"). Bref, c’est la Moria.
20 kms de descente, dont les 2 derniers à pied pour Laure: les freins ont fondu. Clément a dû la retenir par un bras pendant qu’il freinait, pour qu’elle puisse s'arrêter. Un frein avant pour 2 vélos, qui dit mieux ?
Mais la fin de la côte ne signifie pas la fin des ennuis…
Plus vraiment de frein ni chez l’un ni chez l’autre, et un dérailleur arrière en moins pour Clem… On s'arrête a Pho Cho, premiere vraie ville depuis la frontière, 50 kms plus haut. Là, on essaie de réparer par nous-meme nos velos, le tout sous la pluie et l’oeil amusé d’un petit bout de femme de 60 ans, qui patiente devant son magasin. Elle nous a pris en affection, et nous donne gâteaux, thé, et bonbons. Tout trempés qu’on était, ca nous a fait rudement plaisir ! Mais ca répare pas des velos …
Par chance, on trouve un petit atelier vélo, presque en face de notre hôtel (oui, ce soir, on dort au sec!). Pour le réparateur, tout est normal… Bon… Un constat émerge: on ne se voit pas faire les 400 kms jusqu’a Hanoi sous la flotte (les previsions météo indiquent pluie et 10 degrés de moins qu’au Laos), avec des vélos qui tombent en lambris et les chauffards vietnamiens. On n’est pas là pour se faire du mal, hein !
Il faut les vendre avant qu’ils ne deviennent irrécupérables (et donc invendables). Si le gérant de l’atelier refuse d’abord notre offre, il accepte par la suite de nous les racheter pour une vingtaine d’euros. On est certes loin des 100 dollars mais on les a bien amortis et surtout, on est allé plus loin que prévu avec !
Le soir même, après 9h30 de voyage, nous voilà arrivés a Hanoi, capitale du Vietnam; des scooters partout, de la lumière même à minuit, pleins de magasins … Tout ça, c'est déroutant, mais agréable, surtout quand on sait que 48 heures auparavant, on dormait encore dans notre tente, dans la campagne, au milieu de rien…
On a passé en tout 5 jours dans cette ville. On l’a arpentée d'est en ouest, du nord au sud, et encore une fois on peut le dire, on a beaucoup marché. Hanoi est grande, animée, et les touristes (blancs, mais surtout Chinois!) sont nombreux.En bref, on peut dire qu’on a pas mal aimé les musées visités: deux sur l’histoire du pays (de la prehistoire à aujourd’hui), un sur l’ethnologie du pays et de l’Asie du Sud, un autre sur la colonisation francaise. Ils sont toujours traduits en anglais, parfois en francais, et à des prix dérisoires (8000 dongs, ce qui equivalait a 0.30 euro).On a également apprécié de pouvoir boire du thé et manger un repas typiquement vietnamien (nouilles de riz avec tofu et herbes sauvages) n’importe où dans la ville : quelques petits tabourets et tables en plastique posés sur le trottoir et vous voila prêts à manger ! On peut mainteant dire qu’on a mangé au resto avec vue sur l’hotel Hilton, adossés à la boutique de maroquinerie Longchamp…
On a toutefois été déçus du comportement de certains Vietnamiens, bien qu’on nous avait prévenus. L’arnaque sur les prix est monnaie courante. On en revient un peu aux mêmes réflexions que pour le Nepal, sauf que le Vietnam est un pays nettement plus riche. Une mentalité qui ne nous a pas plu.
On a testé une sorte de fondue, sur un trottoir; une demie assiette de légumes coupés et une autre de viande (d’assez mauvaise qualité), le tout à faire cuire soi-même à l’huile et au beurre. A la fin, la gérante nous a demandé 450 000 dongs (soit environ 20 euros)… Un client a vu nos têtes très étonnées et a coupé la poire en deux: l’addition est tombée à 250 000 dongs, au grand dam de la gérante qui a vu tous ces dongs en “trop” s’envoler… Au final, le repas aurait dû nous couter quelque chose comme 125 000 dongs (on a vu les prix sur un autre stand un peu plus loin). Et pour vous donner une idée, on peut manger à 2 pour 50 000 dongs. Cette fois, on n’a pas demandé le prix, et ca n’a pas loupé, comme à chaque fois, ou presque: on a obtenu le prix “touriste avec plus-value en or”.
On a aussi remarqué que certains vendeurs/restaurateurs nous faisaient parfois la grimace apres qu’on ait pose la-question-qui-tue “C’est combien?”.
En gros, le touriste a deux solutions: soit il ne demande pas le prix et la vie est belle (sourires de tout le monde, sauf de son banquier…), soit il demande le prix et il a de fortes chances d’avoir la soupe a la grimace ;).