En arrivant en Allemagne, début octobre, j'avais une idée en tête : profiter de la relative proximité géographique entre Stuttgart et Munich pour découvrir la mythique Oktoberfest. Lors de mon année Erasmus, il y a quatre ans, j'avais été surpris de la totale absence de cette fête en Westphalie. C'est qu'il ne s'agit pas d'un événement national, comme la Saint-Patrick irlandaise par exemple.
Mais cette année encore j'ai dû déchanter. En fait d'Oktoberfest, la majorité des festivités avaient eu lieu en septembre et j'arrivais en Allemagne pour le week-end de clôture (20 septembre au 5 octobre). Je dus donc renoncer, à contre-cœur, aux festivités bavaroises. Cependant, tout n'était pas perdu. À côté de la Wies'n munichoise et ses six millions de visiteurs par an ; la Volksfest de Stuttgart et ses 3,5 millions de visiteurs en deux semaines de festivités (en 2014) est la deuxième plus grosse fête de la bière en Allemagne. Débutant avec une semaine de décalage par rapport à sa concurrente bavaroise, elle se terminait donc le 12 octobre cette année. Ça laissait le temps d'y faire un tour...
Située dans le quartier de Bad Cannstatt dont elle tire son nom, la Cannstatter Volksfest a vu le jour en 1818, tout d'abord comme une fête agricole, soit peu de temps après l'Oktoberfest (1810). Les deux fêtes ont en commun leur décor : de grandes tentes dressées sur la Wasen (à Stuttgart), ou la Wies'n (à Munich), ce qui signifie "prairie" en allemand local. En revanche, la tradition des costumes avec la fameuse salopette tyrolienne, très présente à Munich, est beaucoup moins développée à Stuttgart. Ce qui fait la spécificité de la Volksfest, c'est son nombre d'attractions très diversifiées : il s'agit avant tout d'une fête foraine, la plus importante d'Europe selon ses organisateurs. La fête, qui a rencontré un vif succès dès sa création, s'est progressivement développée, jusqu'à atteindre les deux semaines de festivités dans les années 1970. Elle fut aussi un outil politique de premier choix, comme lorsque le roi du Wurtemberg Guillaume Ier organisa le sommet entre Napoléon III et le tsar Alexandre II en 1857 à la suite de la guerre de Crimée.