Jeudi 27 Juillet 2022, Rio negro, Amazonas, à bord du Commandante Gomes III
Grand jour! C'est ce matin que nous allons nager avec les dauphins !
Anouk et Maya sont levées tôt et prêtes rapidement après le petit déjeuner. Cinq minutes de pirogue pour aller au lieu de los botos (le nom de ces dauphins). Nous arrivons juste après le passage d'un groupe.Nickel! On passe donc tout de suite. Chacun son gilet de sauvetage, Deu fait les vidéos. On descend sur la plateforme tous les 4 et le moniteur propose à Anouk de démarrer. Il agite un poisson sous l'eau pour attirer le dauphin et nous permettre de lui toucher le corps. Pas la tête à cause de son sonar. On passe chacun à son tour puis tous ensemble. Moment très sympa qu'on apprécie tous! On termine en enfilant un masque pour voir sous l'eau. Super!
2eme activité : donner à manger aux Pirarucu, les plus gros poissons du fleuve. Jusqu'à 2 mètres de long. Les 12 Pirarucu sont élevés en captivité. Un petit poisson est attaché à la canne à pêche t plongé dans la piscine. Soudain, le Pirarucu attrape le poisson violemment et tire sur la canne. Impressionnant ! On leur donne une dizaine de poissons à tour de rôle. Petit rafraîchissement et échanges entre Deu, le capitaine et les employés. Achat de souvenirs pour Maya et Anouk. Direction ensuite vers le supermarché. Pas grand chose à voir dans les étals mais c'est bien de voir comment ils se ravitaillent. Quelques courses puis nous repartons vers la ferme de manioc.Deu nous montre là bas toutes les étapes de fabrication du manioc, principale source d'alimentation en Amérique du Sud pour les peuples autochtones. Mais aussi en Afrique, qui partage beaucoup de techniques de préparation. Et il en faut ! J'ai personnellement découvert que le manioc à l'état naturel est empoisonné ! Sa peau et sa chair contiennent du cyanure, puissant poison. D'abord, on va arracher les pieds du manioc. On découvre des tubercules, un peu comme pour les pommes de terre. On découpe la branche de manioc en morceaux de 10 cm et on replanté 2 par 2. La plante repart. Au bout de 8 mois , on peut de nouveau arracher. Pas de saisons, ou plutôt 2 saisons complémentaires, une sèche et une humide. Ça pousse tout le temps ! 2eme etape: on épluche. Machette ou instrument dédié, on enlève la peau qui contient une grande partie du cyanure. Ensuite, on râpe le tubercule pour obtenir des petits morceaux de manioc encore très humides. Il faut ensuite presser ces morceaux de manioc pour en retirer l'humidité, mais en captant le jus utilisé pour d'autres besoins (tapioquinha). Le manioc ainsi pressé est quasi sec : on applique une grande force grâce à une presse qui décuple le poids appliqué. Cette farine de manioc est enfin tamisée pour n'en conserver que les plus petits morceaux. Il reste à la faire complètement sécher dans une énorme poêle chauffée au bois et graissée à la graisse de bœuf. Le résultat est là farinha de manioc. Le mot fécule serait la bonne traduction en français. Lucia cuit une petite crêpe de Tapioquinha (liquide blanc résultant de la presse). Très salée mais plutôt bonne! (Note: le dernier séchage permet aussi d'éliminer les dernières traces de cyanures). On visite rapidement la maison très simple de Lucia qui montre sa collection de squelettes de Jacaré et Piranhas. Retour sur le bateau pour le repas. En même temps, nous mettons le cap sur le village de Acajatub. Le Village abrite quelques 200 personnes. Les jeunes ont tendance à rejoindre Manaus car les débouchés locaux sont faibles. Ceci dit, une fois le diplôme obtenu, il semble qu'ils ne trouvent pas facilement de travail non plus. Nous visitons plusieurs lieux importants du village, notamment l'atelier del'artisan local, menuisier et fabricant de souvenirs/artisanat local. Nous passons aussi par l'école où Thaïs nous fait découvrir le fonctionnement et entrer dans une classe. Thaïs est aussi à l'origine d'un programme de préservation de 3 espèces de tortues locales. Elle préserve les œufs en les récoltant pour les mettre à l'abri des prédateurs et surtout des humains. Résultats : de 20% d'eclosions, elle passe à 80% d'eclosions ( et de survie à 6 mois). Les filles étaient enchantées de tenir les tortues dans leur mains. Nous quittons le village après avoir rencontré un groupe d'échange organisé par le Rotary. Un match de foot est en cours entre les jeunes du village et les jeunes Européens. Retour en bateau vers notre lieu de base, avec en prime un magnifique coucher de soleil pour notre dernière soirée sur le fleuve. Repas du soir et au lit rapidement, tout le monde est fatigué. Quelques Caipirinhas quand même !