Avant de partir sur Yaoundé j'ai visité une petite entreprise qui produit des chips de macabos . Le macabo est une tubercule qui se cuisine comme la pomme de terre.
Cette petite entreprise familiale vend dans les supermarchés de Yaoundé.
Puis je suis partie faire une grande balade au centre de Yaoundé. J'en ai pris plein les yeux, les oreilles et ... les sinus.
Aujourd'hui nous avons donc beaucoup marché pour mon plus grand plaisir. Yaoundé a un relief très accidenté, avec des rues larges. Le cœur est assez vert car il y a plusieurs parcs. Actuellement règne une certaine effervescence car dans 5 jours, le 9 janvier, débute la CAN: Coupe d'Afrique des Nations (football). Gatien m'a bien prévenue, il y a deux sujets sur lesquels il ne faut pas provoquer les camerounais: le foot et la bière. Leur équipe Les Lions Indomptables est bien entendu la meilleure, quant à la bière, j'avoue elle est bonne... comme beaucoup de bière du monde. Mais je me tais. J'ai appris que je suis autorisée à appeler l'équipe les Chats Indomptables dans le cas où elle perdrait cette coupe. Avec tout mon cœur je souhaite qu'ils gagnent! je suivrai le tournoi à mon retour en France avec assiduité!
Je me suis demandée si je dois me réjouir ou m'inquiéter d'être présente ici pendant la CAN! dans le cas où les Lions Indomptables gagnent il parait qu'il vaut mieux rester enfermé chez soi! je serai rentrée en France donc je n'assisterai pas à la liesse populaire!
Le monument de la Réunification
Le Cameroun, au début du 20ème siècle, était sous mandat allemand, français et anglais. En 1922 le mandat allemand a été transféré à la France et à l'Angleterre. Le Cameroun était donc divisé en une partie anglophone et une partie francophone. Il a été réunifié en 1961, un an après l'indépendance. Le Président de l'époque était Ahmadou Ahidjo. Les 2 zones anglophones au nord et au sud de l'ouest-Cameroun revendiquent actuellement leur indépendance.
Le monument secondaire est une statue représentant un vieillard portant 5 enfants dans ses bras. Le vieillard tient un flambeau, symbole national de la liberté. Il transmet ainsi aux enfants accrochés à lui les traditions ancestrales et les éclaire vers l'avenir.
Quand on se met à l'arrière du monument on devine qu'il a la forme du Cameroun.
Les camerounais sont incroyablement polyglottes. Il y a toujours une partie anglophone à l'ouest, le français est pratiqué dans le reste du pays et on dénombre 257 dialectes réunis en grands groupes linguistiques. Plus, je l'ai déjà dit le camfranglais et le Pidgin. Sous le monument de l'indépendance il y a une crypte où toutes les ethnies sont représentées par des fresques en mosaïque avec les scènes typiques de ces ethnies.
Nous avons quitté ce quartier pour nous diriger vers la cathédrale Notre Dame des Victoires dont la première pierre a été posée le 4 mars 1952.
En face de la cathédrale, sur une colline, on trouve un parc et la statue de Charles Atangana Ntsama. Il était le dernier grand chef des Ewondos du Cameroun (Les Ewondos font partie du grand groupe des Betis avec les Etons et les Kolos). Ils sont surtout établis dans le centre du Cameroun.
Charles Atangana était interprète auprès des allemands, il est finalement considéré comme étant à l'origine du nationalisme camerounais. Il est mort en 1943.
Notre dernière visite était pour le monument de l'indépendance construit en hauteur de Yaoundé sur la place où a été proclamée l'indépendance le 1er janvier 1960 par le Président Ahmadou Ahidjo.
La faim a commencé à nous tenailler donc nous avons cherché un tournedos où nous sustenter d'un poisson braisé, autre spécialité du Cameroun et nous abreuver évidemment. Concernant le tournedos, Il y a une autre version que la mienne bien qu'il m'ait été dit que je pouvais ne pas avoir tord au sujet de mon interprétation (on s'y tourne le dos). L'autre version dit que les hommes se retrouvaient dans ces petits restaurants traditionnels lorsque leur femmes se refusaient à eux et leur tournaient le dos.
Nous sommes rentrés en fin d'après midi.
Nous avons pris un taxi, puis terminé le trajet à pied. C'était très chouette, on a l'impression de quitter la ville pour rejoindre un village.
Et je vous écris de là!