Agra - Taj Mahal

Il est 5.30, nous allons visiter le Taj Mahal pour le lever du soleil. Un guide nous a été attribué, qui parle anglais avec application malgré un accent indien qui pique. Ce jeune homme est diplômé d'un MBA en histoire et en russe, il connaît donc beaucoup de choses et nous pouvons lui poser toutes les questions que nous voulons. 

Mais le soleil ne se lève pas. En fait, depuis notre arrivée en Inde, nous ne l'avons pas encore vu. Le ciel est blanc, mais ici la végétation est si verte qu'elle en devient lumineuse. 

À cette heure-ci, il y a "peu" de monde et notre guide fait preuve de motivation pour nous expliquer en détail les aventures des personnages historiques mogohls, aux noms imprononçables, qui sont à l'origine de la construction du monument. 

Par acquis de conscience, voici un rapide point sur la construction du Taj Mahal : il s'agit en réalité du tombeau de la femme de l'empereur Shah Jahan érigé en symbole d'amour. Sa base est octogonale et il est construit d'une symétrie parfaite sur la trame des 4 points cardinaux, où 4 Portes marquent l'entrée des jardins. 

L'epouse s'appelait Mumtaj Mahal (qui signifie bijou), c'est pourquoi Le monument est serti de pierres précieuses et semi-précieuses sur toutes ses façades ainsi qu'à l'intérieur; des diamants ornent le plafond de sa coupole, au-dessus du tombeau de la femme aimée. Les pierres sont incrustées dans le marbre blanc de telle sorte qu'elles forment une calligraphie. Par leur translucidité elles absorberaient, selon la légende, l'énergie négative et rendraient une énergie bienfaitrice.

Le marbre blanc utilisé pour la construction du monument provient du Rajasthan, Danube ville située à 300 km de là. Il a été transporté à dos de chameau et d'éléphant. Il a donc fallu 17 ans pour pouvoir en achever la construction, mettant à l'ouvrage 22 000 personnes 24/24 (11 000 le jour, 11 000 la nuit). Minute Archi: les fondations en béton n'existant pas à l'époque, surprise : celles du Taj Mahal sont en bois. Oui, en bois. 

Toute la zone environnant le monument est piétonne. On marche donc à côté des charrettes tirées par des chevaux cagneux, on contourne des buffles et des ânes posés ça et là au milieu du chemin. On observe les familles de singes sauter d'arbre en arbre et nous rejoindre sur le chemin, pendant que des chiens errants dorment à l'ombre. Ils sont malins! à cette heure-ci il fait déjà 30 degrés. Bref, on est dépaysé, et c'est bien pour cela qu'on est venus. 

Nous n'échappons pas, évidements, tous blancs et européens que nous sommes, aux vendeurs de trucs à la sauvette, insupportables. Ils nous suivent sur tout le chemin pour nous vendre des boules à neige avec le Taj Mahal à l'intérieur (véridique) ou un magnet brillant de mauvais goût qui finira oublié au fond d'un placard ou jeté à la poubelle. Rien ne vaut la bonne vieille photo souvenir à l'américaine, où tout le monde prend la pose, même si c'est pas sûr qu'elle finisse par être encadrée tellement c'est kitsch. Mais! On pourra vraiment dire qu'on y était.