Udaipur la Blanche - Visite de la ville / tour en bateau / City Palace

Nous continuons donc notre visite dans les petites rues, et trouvons une boutique minuscule, business de famille comme toutes les boutiques en Inde, où les épices sont variées et les senteurs différentes de celles que nous connaissons. Nous avons un peu de temps, alors nous nous arrêtons et laissons l'occasion au vendeur de nous faire son speech. 

Nous le connaissons par cœur, ils ont tous le même discours d'accroche : business familial, produits exceptionnels et rares, appréciés des étrangers et SURTOUT des français, proposition d'un Thé Massala en guise d'accueil, nous sommes les premiers clients alors ca leur porte chance, leur livre d'or mentionne pleeeiiiin de commentaires d'étrangers ravis, etc. 

Bon. Ok. Les produits ont l'air sympas et on se laisse faire, on écoute sans trop quitter la montre des yeux. Et là, surprise: présentation de la "fabrication" de l'huile ayurvédique. Le vendeur sort deux pots en plastique remplis de cristaux, l'un jaunes et l'autre blancs. Il nous les fait toucher, sentir.. ça sent fort mais bon! On reconnaît les cristaux blancs comme étant du menthol, mais impossible de comprendre le nom des cristaux jaunes... tristesse de la prononciation anglaise chez les indiens. Savez-vous que le Menthol est un minéral extrait de mines ? Nous non plus. 

Le "magic trick" opère lorsqu'on mélange les deux cristaux. La réaction chimique les fait fondre et se mélanger pour devenir une seule huile, l'huile ayurvédique. C'est la minute culturelle du jour. 

Bien sûr nous achetons quelques épices, puis nous allons faire notre promenade en bateau sur un des sept lacs d'Udaipur, ce lac Pichola devant lequel nous avons mangé la veille au soir. Rafraîchissante, cette visite nous permet de voir de plus près les palais du Maharana actuel (Titre de noblesse supérieur au maharadja, qui est un titre administratif. Deuxième minute culturelle de la journée). Ces palais on été divisés pour devenir en partie des hôtels de luxe à 16 000 $ la nuit. Mais c'est vrai que c'est superbe. Le palais d'été flotte au milieu du lac, tout comme les parties hôtels de luxe, tandis que le palais de Mousson trône au sommet de la montagne. 

Nous allons manger, puis visiter le musée dans lequel nous avons vu la veille le spectacle de marionnettes. C'est un bâtiment du XVIIIe siècle anciennement habitée par la famille royale, dans lequel chaque pièce est aménagée comme à l'époque. Très intéressant, même si les mises en scènes sont poussiéreuses et parfois un peu glauques : par exemple, des poupées taille enfant reproduisent les cérémonies de mariage traditionnel, derrière des vitrines en verre. Très bizarre. 

La visite du City Palace que nous voulions faire ensuite n'a été possible que pour l'extérieur. Le bâtiment a fermé plus tôt ses portes pour cause de fête nationale. Ah mais oui, le 14 août c'est le jour de l'Indépendance du Pakistan et le 15 août, le jour de l'indépendance de l'Inde (troisième minute culturelle de la journée). Tant pis, nous visitons l'extérieur. C'est déjà somptueux. Surtout que nous trouvons un guide indien parlant français,  sympathique, qui nous permet d'avoir un tour du domaine efficace et sans maux de tête. On a tout compris, et on a même fait des blagues. "Cerise sur le gâteau", nous dit notre guide, il y a le spectacle de son et lumières sur la façade du Palais. On n'est pas à l'abri de passer un bon moment, alors on prend des places et on va tranquillement s'installer sur une coursive extérieure, dans le jardin. L'emplacement est superbe, on est au premier rang, on est prêts à en prendre plein les yeux. 

Le spectacle commence après une heure d'attente; il est 20h. Il s'agit d'un conte sur l'histoire de la ville et de la famille royale, raconté en hindi. Il y a effectivement du son, mais on attend toujours la lumière. Le bâtiment est éclairé par moments, les niches, la porte d'entrée, certains balcons aussi, qui sont architecturalement superbes. Tout cela sur fond de bruits de chevaux, de scènes auditives de combats et de gens qui parlent hindi. On est perplexes, mais les gens autour de nous sont attentifs. Alors on attend patiemment le bouquet final à 21.00. Le son et lumières de la cathédrale d'Amiens est tout de même sans comparaison. 

Lorsque le spectacle est terminé, nous décidons d'aller manger et de récupérer au passage notre linge. Arrivés à hauteur du pressing, le rideau métallique est baissé et le propriétaire est sur le point de partir. Rappelons-nous quand même qu'il est plus de 21h, que c'est soir de fête nationale et que le vieil homme nous a attendu jusque là. Il nous ouvre le magasin de nouveau, nous rend le linge impeccable, propre, plié et repassé, en recomptant les vêtements pour être sûr qu'il n'en manque pas. Nous lui laissons un "tip" généreux qui le surprend, mais qu'il accepte avec un grand sourire. C'était un minimum. Après tout, c'est soir de fête. 

En revanche, le second tailleur chez qui nous avons commandé un costume complet est fermé. Mince. Nous lui avions donné un pantalon en guise de modèle pour la coupe voulue. On espère qu'il sera ouvert demain matin a l'heure à laquelle on compte partir, parce qu'il y a une journée de route et qu'on ne doit pas prendre de retard. Le costume n'est pas encore payé, mais ce serait bête d'avoir perdu un pantalon.