En route pour la jungle de Ketambe

C'est loin la jungle ??

Deux possibilités s'offraient à nous pour un trek dans la jungle. Bukit Lawang, plus pratique d'accès mais à priori moins authentique et moins riche au niveau de la faune ou Ketambe au nord-est du pays. Nous choisissons ce dernier village et réservons un trek de trois jours auprès de la Friendship guesthouse.

Le problème est qu'il faut y aller !!!Nous privilégions encore une fois les transports locaux. Alors, résumons-nous :

• Ferry Tuk-Tuk -Parapat : 0h45
• Bus Parapat- Siantar 1h
• Bus Siantar- Kabanjahe 3h
• Bus Kabanjahe-Kutacane 5h
• Taxi Kutacane-Ketambe 0h45

Autrement dit, si on veut avoir une chance d'arriver avant la nuit, il faut prendre le premier ferry dès 7h. Dès lors, tout s'enchaine. Un bus s'arrête : sans avoir eu le temps de demander et de dire ouf, nos bagages sont mis dans un autre bus...

Jusqu'à ce fameux bus de 5h entre Kabanjahe et Kutacane. On avait lu bon nombre de commentaires sur les bus de Sumatra mais, jusqu'ici, on avait été plutôt vernis. On vous raconte...

Déjà, ne pas s'imaginer un bus de 50 places comme chez nous. Ici, c'est 18 à 20 places, ça dépend comment on se serre...On se retrouve sur la  rangée du fond,  coincés contre une barre métallique et marchant sur nos valises que le chauffeur a réussi on ne sait comment à faire rentrer. 

Au bout d'un moment, on se retrouve plus devant et là, le spectacle commence. Le chauffeur pilote son engin au klaxon, répond au téléphone tout en écrivant un numéro sur une feuille, conduit avec une liasse de billets à la main qu'il compte et recompte sans cesse, tout cela bien sûr en fumant car, on ne vous l'avait pas dit encore, ici, TOUT LE MONDE, enfin tous les hommes fument, et comme des pompiers.

Ca enchaine clope sur clope dans le bus. Quand on sait qu'il n'y a pas de sécurité sociale à Sumatra et qu'il faut payer avant de soigner, on imagine les ravages que ce fléau entraine, sans compter que les publicités pour le tabac sont omniprésentes,dans le moindre village, dans la moindre échoppe de rue...

Cerise sur la gâteau :  inutile dans ce bus-là de chercher à  discuter vu le volume sonore infligé à nos pauvres oreilles. Placés juste devant d'imposants hauts-parleurs, nous aurons droit durant 5 heures à de la variété indonésienne dans un vacarme épouvantable. Même les bouchons d'oreilles ne servent pas à grand-chose. 

Et, il faut bien une exception, notre chauffeur est vraiment antipathique, il nous demande de régler l     somme d'une façon très autoritaire "Money !!!Money !!"on, finira la journée par se faire arnaquer; ce gentil monsieur prétendant qu'entre Kutacane et Ketambe, plus aucun bus ne passait après 17h30 , il se fait un malin plaisir de nous demander au moins 15 € pour les derniers kilomètres. Fatigués, nous renonçons à toute discussion. Ce pauvre type descendra même au bord de la route pour se faire remplacer juste avant l'arrive par deux gars sortis d'on ne sait où, sans un au revoir ni un merci !!

Bref, c'est avec un grand soulagement que nous arrivons à la nuit tombée à Ketambe, à la Friendship Guesthouse.