Le parc naturel du Gunung Leuser est un des derniers sanctuaires tropicaux de la planète et un des deux derniers endroits où l'on peut admirer l'orang-outan. Il a une surface considérable près de 20 fois le parc national de la Vanoise ou plus grand que notre département le Maine et Loire !
Très montagneux, son sommet culmine à plus de 3300m. Il est aujourd'hui menacé comme beaucoup d'écosystèmes par les plantations d'huile de palme. Théoriquement inviolable, ses frontières ont déjà été la convoitise de nombre de promoteurs. Un guide est obligatoire pour pénétrer dans cette réserve.et deux endroits font office de porte d'accès : Bukit Lawang et Ketambe.
Nous faisons connaissance avec Ali qui sera notre guide. Il sera assisté d'un cuisinier, Ahman, qui nous rejoindra au campement. Un système de roulement dans les treks est mis en place entre plusieurs guides de Ketambe pour garantir à chacun un revenu.
Alors on a choisi trois jours et deux nuits.
Ca commence par l'enfilage des chaussettes anti-sangsues qui se mettent dans la chaussure. Redoutables d'efficacité à défaut d'être sexys, aucun vampire suceur de sang ne viendra se loger dans nos chaussures durant ces trois jours.
On a emmené trois litres d'eau pour aujourd'hui, les guides feront bouillir le soir l'eau de la rivière pour les deux autres jours. Eh bien trois litres, c'est pas du luxe. A peine sortis du village, on attaque par une côte dans la forêt. Ca y est ! nous y sommes : Et même si nous nous rendrons compte qu'à vol d'oiseau, nous ne serons jamais très loin du village, peu importe ! la jungle c'est la jungle et tout de suite un enchevêtrement inextricable de branches, de lianes et de feuilles obstruent le chemin. Ici, tout est vert, que du vert et encore du vert !
Nous parcourons chaque jour des entiers différents. On ne sait pas comment Ali, notre guide s'y prend mais, en tourant à droite puis à gauche puis encore à droite, il arrive à ne pas nous perdre...Les guides sont tousq originaires du village et ils connaissent la jungle par coeur.
Evidemment, on était venus voir les orang-outans. On n'est pas déçus et apprécions d'avoir emmené" des jumelles. Nous admirons des femelles avec leur petit, le gros mâle du coin appelé "Big Louis". On ne se alsse pas de les voir déambuler avec souplesse dans les arbres, nous fixantavec un regard presque humain. Ali repère les individus au bruit des coques de fruits qui tombent des arbres. Il faut alors vite monter ou descendre pour avoir une chance de les apercevoir.
Nous croisons aussi des singes "Thomas Leaf", extrèmement difficiles à voir car perchés très haut et très rapides; Des macaques évidemment, même au camp.
Tout est vert et occupé! Le moindre centimètre carré est pris d'assaut par la végétation? Troncs d'arbre noueux, lianes gigantesques, fleurs inconnues, nous prenons le temps de ressentir cette atmosphère si particulière, moite, très moite. Ca monte, ça descend sans cesse et nos litres d'eau ne sont pas du luxe !!
Nous ne croiserons pas de serpent, ils sortent la nuit et Ali nous a formellement déconseillé d'aller se promener en cas d'insomnie. Ca tombe bien, on n'avait pas eu l'idée...
La veille, à notre campement, un groupe a vu et photographié un python de 2m. Dommage pour nous !!
Le soir, nous rentrons au camp où Ahman nous bichonne avec son thé et ses petits gâteaux; La première soirée se passe sous notre tente. Il pleut toute la nuit mais nous serons au sec sous cette construction ingénieuse de bois et de plastique. Pas de bruit de la jungle non plus, la rivière toute proche couvrant à peur près tout. Quel plaisir en fin d'après-midi d'aller piquer une tête quand on a sué comme des bêtes.
Précaution du soir : aller repérer un endroit-toilettes pour la nuit au cas où. Avec nos frontales, nous dénichons un petit coin pas trop loin du camp !!! OUF !!
Ali notre guide s'avère très sympa. Il ne connait pas forcément toutes les plantes et arbres de la jungle mais réussit à nous faire découvrir les orang -outans, objectif de notre visite. Patient, attentif, il répond à toutes nos demandes et s'amuse de quelques mots de français que nous lui apprenons : "ca va ?" "je suis rassasié". Quant à Ahman, son cuisinier, nous l'admirons le matin préparer des pancakes avec amour et patience sur son unique poêle. Toujours aux petits soins...Merci à eux !
Souvent, les jeunes du village commencent par être cuisinier; Il leur faut donc porter tout le matériel de cuisine et le plastique pour les tentes. Ensuite, ils peuvent devenir guides en observant les autres.
Le dernier jour, Ali nous fait traverser la rivière et, par un chemin alternant montées et descentes, on arrive aux "Hotsprings", sources chaudes qui déversent leur eau à 80 degrés dans la rivière. Il faut bien choisir son emplacement au risque de se brûler sévèrement. L'impression de cette vapeur enveloppant la rivière est étrange, Nous passons quand même une petite heure à nous prélasser dans ce jacuzzi à ciel ouvert.