C’est dès l’arrivée à l’aéroport qu’on se rend compte que nous ne sommes plus dans la même Indonésie qu’à Java et Sumatra. A peine nous avons passé l’immigration que nous sommes assaillis par des dizaines de chauffeurs de taxi qui nous collent sans relâche et nous proposent des tarifs exorbitants. Pas de bol nous avons décidé de prendre un Uber (nous avons testé cette appli à Kuala Lumpur et ça s’est avéré génial : rapide, efficace, et tellement peu cher que souvent c’était plus intéressant que de prendre les transports en commun). Malheureusement pour nous, nous découvrirons à ce moment-là qu’Uber marche beaucoup moins bien à Bali et il ne nous faudra pas beaucoup de temps pour renoncer définitivement à s’en servir ici. Nous essayons plusieurs fois de commander des chauffeurs mais ils n’arrivent jamais. Nous soupçonnons que l’aéroport soit chasse gardée pour les taxis. Pendant ce temps, certains chauffeurs continuent à nous suivre et se tiennent à quelques mètres à peine. Fatigués de notre grosse journée de vol, on perdra un peu notre sang froid pour leur dire de nous lâcher.
Finalement on se retrouve sans chauffeur, il est déjà 21h30 et on doit encore traverser toute l’île pour se rendre à Tulamben où nous passons notre niveau de plongée dès le lendemain. Résignés, nous prenons finalement un taxi après avoir négocié sec le tarif. On s’embarque pour 3h de taxi qui nous sembleront une éternité, d’autant que le chauffeur roule comme un fou, on manque plusieurs fois de percuter des scooters. Enfin arrivés à l’hotel, il y a un couac sur la réservation faite directement par le club de plongée, on se retrouve à payer le double de ce qui était prévu (qui finalement sera remboursé par le club par la suite). Fatigués et dépités, on part finalement se coucher, il est presque minuit et nous attaquons à 8h le lendemain.
Le lendemain Guillaume a un petit coup de stress, il n’est plus vraiment sûr de vouloir faire de la plongée. Il faut dire que depuis le début, la plongée nous attire autant qu’on l’appréhende. Après avoir râlé un peu, en lui disant que ce n’est pas le moment de se défiler, on part finalement au club de plongée. On a trouvé un super club francophone qui pratique des tarifs redoutables puisque l’open water coute 3M Rp (soit environ 200€). Pour vous donner une idée, la même chose en France nous aurait coûté dans les 600€. Ces tarifs s’expliquent car les sites de plongée sont juste au bord du rivage, et on n’a donc pas besoin de bateau pour s’y rendre, ni même de bus puisque le club est juste à côté, on peut donc y aller à pied (et les bouteilles sont amenées en scooter par 3 ou 4, « only in Indonesia »). En parlant de sites de plongée, la star ici c’est l’épave de l’USAT Liberty, un navire américain coulé par un sous-marin japonais durant la seconde guerre mondiale, il y a plus de 70ans. Après une tentative de remorquage échouée car le bateau s’était rempli d ‘eau, l’épave est restée sur la plage de 1942 à 1963, et a été poussée dans l’eau par l’éruption de mont Agung. Elle git maintenant à 30m de la plage entre 5m et 28m de fond. L’épave, qui mesure 125m, a depuis été recouverte de corail. A Tulamben on trouve également d’autres sites comme un jardin de corail ou un tombant formé par une coulée de lave du mont Agung.
La première matinée est consacrée à la partie théorique, on nous donne un livret de formation et on nous montre une vidéo. On a trouvé que passer l’Open water en 2 jours était un peu limite pour la partie théorique qu’on a pas eu franchement le temps de bosser.L’après-midi, premières plongées ! Un peu stressés, on est rassuré par notre instructeur qui nous met en confiance. Très calme et pédagogue, il nous briefe sur les premiers exercices de la journée. On se pose à 6m de fond, dans le sable pour mettre en pratique les instructions. On apprend ainsi à retirer et remettre notre détendeur, à faire rentrer de l’eau dans notre masque et à le vider, et on commence à travailler la notion de flottabilité. Normalement, les différents équipements que l’on a en plongée qui influent sur la flottabilité (la ceinture de plombs, le gilet rempli d’air, la combinaison en néoprène) doivent s’équilibrer pour avoir une flottabilité neutre. Ainsi, les poumons remplis à moitié d’air, on ne bouge pas, et on peut décider de remonter ou de redescendre en remplissant ses poumons ou en les vidant. Un peu délicat au début, on commence à prendre le coup.La deuxième plongée est une « fun dive », à savoir que nous n’avons pas d’exercice, nous allons juste plonger sur l’épave. Grande émotion en découvrant le cargo au fond de l’eau. L’épave est énorme, et complétement envahie de vie marine, c’est juste magnifique. On se balade dessus, sans dépasser les 12m de profondeur. Tout ce qu’on voit est merveilleux, on est subjugué. Malheureusement la plongée va être écourtée car de gros courants se lèvent et en essayant de palmer pour avancer on se retrouve à remonter à la surface involontairement… Notre instructeur nous rejoint et on repart vers la plage. Le courant nous a déporté bien plus loin et il faut donc remonter la plage à pied, et avec le matériel de plongée sur le dos c’est bien la galère. Au final on a adoré cette journée, et on est convaincu par la plongée pour de bon. Ça tombe bien car durant notre passage en Indonésie et aux Philippines on va croiser des sites magnifiques dont on va pouvoir bien profiter.Le 2ème jour on change d’instructeur, et celui-là a des méthodes pédagogiques un peu plus brutes, on est content de ne pas avoir commencé avec lui. La première plongée est de nouveau une plongée d’exercices. Maintenant on retire et remet les détendeurs sans aucun problème. On fait également des simulations où un des deux plongeurs n’a plus d’air et vient se mettre sur le détendeur de secours du deuxième. Autre exercice nettement plus difficile : remplir son masque d’eau, le retirer, le remettre et le vider. Ca ne paraît pas comme ça, mais c’est très angoissant. Déjà car on se retrouve sans voir au fond de l’eau, et surtout car, durant tous les exercices on doit impérativement continuer à respirer (c’est une règle d’or en plongée, pour éviter les risques de surpression pulmonaire). Or en respirant par la bouche on a un léger reflexe d’aspiration par le nez, et donc c’est assez difficile de respirer par la bouche sous l’eau sans masque, on a le sentiment que l’on va se noyer. Avec une grosse dose de self-control on arrive à faire l’exercice mais on espère vraiment ne jamais avoir besoin de l’appliquer durant nos futures plongées.Après, nous enchainons sur deux fun dives où nous descendons cette fois à 18m de profondeur, la limite autorisée par notre niveau. La première se passe sur le tombant « drop off », et à nouveau le spectacle est magnifique, le mur est recouvert de coraux et de poissons fabuleux, on en prend plein les yeux et tout se passe sans problème.L’après midi, pour notre dernière plongée, on retourne sur l’épave de l’USAT liberty. Comme on s’est bien débrouillé (et qu’on a été sage ^_^), on a le droit de prendre notre caméra pour la plongée, vous pouvez donc voir notre petit film qui fut bref, car sous le coup de l’émotion sans doute, on s’est trompé de carte mémoire, et on en a pris une quasiment pleine...
La plongée est à nouveau géniale, on navigue sur l’épave d’un bout à l’autre, on passe par des trous dans la coque. On a aussi fait nos premières bêtises de plongée : Guillaume a aperçu furtivement un petit requin assez loin, et, sous le coup de la surprise, plus concentré sur son requin que sur sa plongée, il a commencé à remonter de plusieurs mètres. En tant que binôme de plongée, j’ai voulu lui dire de redescendre, mais il ne me regardait plus, omnibulé par son requin. J’ai voulu le faire redescendre, et j’ai attrapé une sangle de sa combi et tiré dessus. Grave erreur… cette sangle était celle de sa ceinture de plomb qui s’est donc ouverte. Heureusement il ne l’a pas perdue, sinon il serait remonté à la surface à la vitesse de l’éclair. On a donc enchainé deux bêtises en moins de 10 secondes, heureusement, notre instructeur ne nous a pas vu ^_^ ça nous a servi de leçon.
Finalement, retour au club et passage d’un petit examen théorique. Notre instructeur nous « rappelle des infos » juste avant (et nous donne donc la moitié des réponses) et nous retire plusieurs questions car « trop dures ». Mouais… on sent bien sur ce coup là qu’on a pas le niveau nécessaire. Pas surprenant vu le peu de temps qu’on a eu pour bosser le gros livre sur la partie théorique. Sans surprise on a le bon nombre de points à nos tests, et on a donc la certification Open water. Heureusement la partie théorique peut être retravaillée en ligne, on ne manquera pas de le faire avant nos prochaines plongées.En conclusion, malgré un bon stress avant chaque plongée, on a vraiment adoré, ça nous tarde de recommencer.