L'arrivee en Malaisie est d'une simplicité enfantine. Descendez de l'avion, suivez les autres touristes et donnez votre passeport au douanier. Deux-trois clics ici et la, un petit sourire pour la photo et vous voila autorisé a rester 3 mois dans ce pays. Il est chouette, ce passeport francais! :)
Kuala Lumpur est la capitale du pays et la plaque tournante pour à peu près tout en Asie, et le sera aussi pour nous et ...notre retour sur le Vieux continent. Fini la grisaille vietnamienne, on redecouvre tres vite la chaleur humide de l'Asie du Sud Est. On a pour le coup jamais été aussi près de l'equateur!On comprend vite aussi que KL est un melange d'influences hindues, chinoises et malais. Heureusement pour nous, l'anglais est largement parlé ici et fait même parfois la jonction entre les peuples.On décide de passer deux jours dans cette méga-ville, histoire de programmer la suite de nos aventures, et d'en decouvrir, à pied, une partie.
Notre programme se dessine: on voyagera ce mois autant que possible en train! On n'a utilisé ce moyen de transport que trois fois depuis notre depart (1ere fois pour rejoindre Bucarest, 2eme fois pour rejoindre, en 36heures, Kunming, et 3eme fois pour quitter Bangkok et rejoindre le Cambodge). Ici, en Malaisie, il ya deux lignes: une qui borde la cote ouest et l'autre la partie est (c'est la "jungle line" et elle relie aussi Singapour a Bangkok). On devra aussi prendre quelques bus, pour soit relier les deux lignes, soit se rapprocher de nos destinations. Et ce n'est pas le cheminot qu'est Clement qui fait un exces de zele; on a toujours aimé voyager en train! C'est une autre ambiance!A peine posés, aussitot repartis avec grosso modo en tete ce plan: on va d'abord vers le nord par la cote ouest (Visite de Ipoh, des Cameron Highlands, de Penang), puis on rejoint, en bus, la cote est, pour la redescendre grace a la "jungle line" et ainsi decouvrir Taman Negara, une des plus vieilles forets au monde.
On quitte KL a 12h30, direction Ipoh. Le train ressemble presque a l'identique a nos TER Bombardier, a la difference que la climatisation est poussee au maximum!2h30 de trajet plus tard, on descend dans la 4e ville du pays. Quel intérêt de descendre ici? Tout d'abord pour rejoindre les Cameron Highlands, l'attraction du coin, et ensuite, ce qu'on a decouvert qu'une fois sur place, parce que c'est là qu'on trouve la meilleure nourriture de tout le pays. Ipoh est connue pour sa cuisine variée, goûteuse et de bon marché.On decouvre une ville tranquille, assez peu touristique au final, et où le street art est reconnu.
On y rencontre aussi Sirkis, Grec marié a Yen, Malaisienne d'origine Chinoise. Ils vivent ensemble en Grèce et sont venus passer quelque temps ici, dans la famille de Yen. On passe la soirée a ecouter Sirkis nous expliquer la culture Malaisienne et a nous citer tous les plats qu'on doit goûter (et on en a retenu aucun....).
Le lendemain, Sirkis et Yen nous emmenent visiter les alentours en voiture. D'abord, une grotte bouddhiste, avec peintures et sculpture. Du haut de cette grotte, on peut voir que c'est assez industrialisé et que le vert, au loin, n'est pas une foret mais une plantation de palmiers. La Malaisie est en effet le premier producteur asiatique d'huile de palme. On rencontre, perchés sur la montagne qui abrite la grotte, un autre couple "mixte": lui est Norvegien et elle Malaisienne d'origine hindue. Ca parle anglais systematiquement, parfois un peu malais (les deux langues du pays sont le malais et l'anglais). Nous, on n'hésite pas à poser des questions sur ce tout nouveau pays, assez unique en son genre. La mixité culturelle fait partie integrante du pays et de son identité. Le respect et la tolerance sont donc essentiels. Yen nous a expliqué que chaque ethnie (malais, chinoise, hindue) connait les "codes" des deux autres et sait les utiliser quand il le faut. Mais elle insiste aussi sur le fait qu'il y a encore des tensions et quelques conflicts, et que ce n'est pas toujours facile de trouver un consensus.
On visite apres une (fausse) cascade, alimentée par une pompe électrique. Rien d'interessant certes, mais on constate que peu importe ou on va, il y a un parking: les gens ne marchent pas, ils ont soit une voiture soit un scooter.
Enfin, on termine la journee avec la découverte des food courts. Sur une meme place, vous trouvez differents stands de nourriture (cuisine chinoise, indienne, thai, occidentale...). Vous commandez et vous allez vous installer au centre, sur les tables installées. Commandez aussi votre boisson (par contre il ya toujours un seul stand boisson); nous, on prend presque toujours une Lemau, une limonade! Et savourez! Du coup, a votre table, vous aurez peut etre votre commande de pad thai, pendant que votre frangin mangera une soupe chinoise aux crevettes et a la coco (curry mee soup) et votre soeur dégustera un poulet tandoori indien! Bref, fini les disputes pour savoir ce qu'on mange! Personnellement on est vite tombé sous le charme de ce concept. A quand son arrivée en France?!
Pas le temps de se reposer a Ipoh, on embarque le lendemain pour un bus direction les Cameron Highlands (beh oui, pas de train...); tout le monde en parle, alors on se sent un peu obligés d'y aller.
Aux premiers abords, les Cameron Highlands (CH) nous font penser a Khao Kho, en Thaïlande; ici aussi, ca cultive la fraise à-tout-va. Mais c'est la fraicheur du lieu qui attire surement beaucoup plus les masses. On retrouvre les touristes, du Chinois, du Malaisien, du blanc... Les prix deviennent exorbitants (presque 3 euros les 10 petites fraises...). Aucun bus ne dessert les deux villes du coin (distantes l'une de l'autre de 10 kms). Et les boutiques sont légions. Bref on accroche pas, et on sait d'ores et deja qu'on n'y restera pas longtemps.
Il y a quand même un intérêt à être ici: les chemins de randonnée sont balisés. Dès 8h, le lendemain matin, on est partis! On commence avec la "jungle walk" #8, decrit par le manager de la guest house comme "challenging". Forcement, ca a fait tiquer Clement qui a voulu voir par lui-meme (enfin, par nous-meme plutot) ce que ca signifiait en Asie.
Challenging, ca veut dire que ca monte tres fort et souvent, et qu'on s'aide regulierement de ses mains et des racines (il y a meme des cordes parfois). On est entre la rando et l'escalade.C'est physique, mais comme le chemin n'est pas frequenté, on peut admirer de grands singes autour de leur nid (en haut des arbres, ils cassent et entassent branches et mousses). On enchaine les differents chemins du coin, et on termine avec le #1, celui que "tout-le-monde-adore", et qui traverse les plantations de thé. 28 kms plus tard, les jambes en feu, on est de retour à la guest house.
On se connait bien, et pour nous, il n'y a rien de plus a voir dans les CH. Pas le temps de reposer nos jambes qu'on reprend le bus dans le sens inverse, direction Penang, ville inscrite a l'UNESCO.Avant d'aller plus loin, précisons deux-trois trucs: la ville de Penang est située sur l'île du même nom (environ 20km sur 20 km). Et quand on dit "inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO", c'est en fait le quartier Georgetown qui l'est.
On arrive en debut d'apres-midi. Nous, les iles, c'est pas trop notre truc (ne m'demandez pas pourquoi!), mais avec un statut UNESCO, on se dit qu'il faut bien lui donner sa chance, à la p'tite.Pour la faire courte, on pensait rester 2 jours, et au final on y est resté 6! Gros exploit pour nous. Mais tout le merite revient a Penang, qui a pas mal a offrir. Du culturel avec le street art, les nombreux musées, les anciennes batisses; du sportif avec des randonnées (Penang Hill), du velo, des plages (l'eau etait beaucoup trop chaude ...); de la bonne nourriture, à nos yeux meilleure qu'à Ipoh, grace aux nombreux food courts; des petits coins sympas avec la jetée, l'esplanade, le Little India, le Chinatown,...
On arpente la ville de long en large, on quitte regulierement Georgetown pour decouvrir "l'autre" Penang, le populaire, le local.
Un jour, on grimpe Penang Hill. L'autre, on loue des velos pour rejoindre ainsi le parc naturel de l'ile, a 20km, et gouter aux plages qu'il abrite, 5km de chemin plus loin. On s'offre ensuite une entrée dans un musée atypique, le Tropical Spice Garden, jardin qui mêle histoire de l'ile et du pays, et botanique (epices, plantes, arbres), et qu'on vous recommande si vous passez dans le coin! Et au milieu de tout ca, on occupe nos "temps morts" avec du badminton, en general au coucher du soleil, quand la fraiche se decide enfin a tomber. Bref, a Penang, on ne s'ennuie pas!
On croyait tomber sur une ville hyper touristique, et au final on a apprecié de flaner a travers ses nombreux quartiers, certains certes plus animés et amenagés pour les touristes, mais beaucoup avec un vrai caractere, une vraie identité locale. Les gens du coin ne vivent pas uniquement du tourisme, et c'est peut etre ca qui fait une difference positive.
On quitte Penang presque a contre-coeur, et on prend un bus (pas d'autre choix) pour la cote est. Depart a 21h30!
On a ecrit cette etape un jour particulier: on a appris le deces du grand-pere de Clement, ce matin-meme. Loin de la famille, le decalage horaire rajoute au sentiment d'isolement. Il est 10h ici, 3h en France, tout le monde essaie de dormir.
Clement: "A ma grand-mere, je te donne tout mon amour et mon soutien. Je pleure la mort de grand-pere, un homme a part dans ma vie. Sache que je suis de tout coeur avec toi, et toute la famille."