Première journée à Oaxaca après 6h de bus depuis Puebla.
Après nous être installée dans notre magnifique auberge, nous partons visiter la ville et ses musées. Ah non, ils sont fermés... Que ce soit celui sur les sculptures colorées spécifiques de cette région ou le musée des cultures de Oaxaca.
Nous commençons la visite de la ville par la cathédrale d'Oaxaca et le zocalo voisin. Nous remontons ensuite un peu pour faire quelques emplettes dans un magasin d'artisanat local où il a de tout ce que peut offrir la région : poterie, tapis, Alebrijes, ...
Nous arrivons ensuite au temple Santo Domingo de Guzman (à côté du musée fermé) qui n'est pas accessible mais ce pour une très bonne raison : plusieurs mariages sont célébrés à la suite. Nous n'aurons pas le temps de prendre en photo les immenses marionnettes représentant les deux mariés. En tout cas, l'ambiance est là comme pour tout mariage !
Nous remontons ensuite la ville en direction de les Arcos de Xochimilco où d'un côté nous pouvons voir des arcades en briques et de l'autre des streets arts colorés. D'ailleurs, ceux-ci sont signés avec également leur Instagram. On voit que le street art est accepté dans la culture mexicaine et dans les lois pour pouvoir s'autoriser cela.
On voit d'ailleurs que certains street art sont d'ailleurs très récents puisqu'ils prennent leur inspiration dans l'épidémie de COVID.
Notre deuxième jour commence par la visite d'un immense marché local dans la ville de Tlacolula. Des bus de la région entre bus et colectivo nous y amènent, nous permettant de profiter de la beauté de la vallée.
Encore une occasion de manger des spécialités au marché : petit déjeuner avec un gâteau ressemblant à un gâteau au yaourt et un jus d'orange pressée puis déjeuner avec des quesadillas. Cela nous fait un bien fou d'être dans un marché local sans boutique pour vendre de fausses pièces d'artisanats ou d'objets et vêtements touristiques. Sur la fin, nous goûterons des ramboutans, une fruit ressemblant à un litchi poilu mais avec un bien meilleur selon Agathe (qui n'aime pas les litchis).
En finissant notre journée au Zocalo, une manifestation arrive. Nous avons alors appris l'existence d'un évènement tragique dans l'histoire des JO de Mexico.
En effet, le 2 octobre 1968 a eu lieu le massacre de Tlatelolco. Après plusieurs manifestations étudiantes en amont des JO, le gouvernement du président Gustavo Díaz Ordaz décide de mettre un terme à ces manifestations pour assurer la sécurité de Jeux Olympiques. L'armée intervient donc et ouvre le feu sur les étudiants. A l'époque, aucun photographe n'est autorisé à prendre de clichés et le compte des victimes n'est pas officiel. Le chiffre admis a posteriori est de 300 environs.
En 2014, 43 étudiants disparaissent en essayant d'aller à la commémoration de cet évènement car suite à une altercation avec la police lors du trajet, cette dernière les remet à un cartel qui les tuera.
Beaucoup de jeunes étaient présents à cette manifestation. Nous émettons donc l'hypothèse que leur revendication étaient pour les deux évènements. Nous avons préféré ne pas prendre de photo.
Nous reprenons la route vers le village de Teotitlan del Valle, connu pour son textile à base de laine et de ses colorants naturels (cochenille avec ou sans adjonction de jus de citron ou de bicarbonate, fleur de souci, etc.)
Nous visitons un musée sur les fouilles faites dans la vallée, les anciennes coutumes de mariage et de bienséance entre hommes et femmes (nous avons par exemple appris qu'il était de coutume qu'un homme qui importune une femme dans la rue doive payer 20 litres de mezcal pour les futurs grands évènements du village et, le ças échéant, soit contraint de parader devant les importunées sur un cheval de bois en étant attaché par une ceinture avec des pointes vers l'intérieur jusqu'à accepter de payer...) et les origines du textile dans la région.
Nous déambulons ensuite dans les rues et les différentes échoppes de textile en profitant d'une pause près de l'église locale.
Notre intérêt se porte finalement sur une échoppe où un couple nous montre comment ils fabriquent les tissus et les origines des différents colorants utilisés avant de reprendre la route.
Sur notre chemin, entre deux bus locaux, nous apercevons une fabrique de mezcal artisanale. Une femme nous fait une longue et très intéressante visite de la propriété, des différents types d'Agave qu'ils cultivent (de ce côté-là, nous n'avons rien retenu excepté que, parmi les 23 espèces utilisables pour le mezcal, la plus lente met 25 ans à atteindre sa maturité pour le mezcal), leur méthode de culture de l'agave, la période de récolte (pas en période des pluies comme actuellement car pas assez de sucre compte tenu de la teneur en eau des plants), les étapes de fabrications dont l'utilisation d'un immense trou pour cuire l'agave.
La visite s'est ensuite terminé par une dégustation de mezcal. Après 4 fonds de verre, Agathe a décidé d'arrêter pour être sûre de se réveiller demain sans gueule de bois car nous n'avions pas beaucoup bu avant la dégustation. La dame voyant que Benjamin ne pouvait rien boire lui a donné de l'agave "cuite". Franchement, un délice... Elle nous fait également goûté de la farine d'insectes aux épices, qui avait surtout goût d'épices.
Après un petit achat, elle nous offre également des verres en bois à porter autour du cou pour pouvoir boire du mezcal pendant une fête et quelques branches d'agave cuites Je crois qu'elle a compris notre enthousiasme mêlé de tristesse quand, après lui avoir demander "Mais ça on peut l'acheter sur les marchés pour en manger ?", elle nous a répondu non.
Franchement, si vous passez par Teotitlan del Vallée un jour, n'hésitez pas à vous arrêter à Riquezas de Oaxaca qui est à la sortie de la route principale.
Notre journée commence par le site zapotèque de Monte Alban.
Nous avons accédé au lieu grâce à une agence qui nous dépose sur place et nous reprend 3h plus tard. Cela nous a bien laissé le temps de faire tout le site et pouvoir admirer les différentes vues sur les vallées. En effet, Monte Alban est au sommet d'une grande colline (300m au-dessus de la vallée donc 1900m au total), ce qui permet d'avoir une vue à 360° en fonction de l'endroit où l'on se positionne.
Contrairement à Teotihuacan, le site est bien plus concentré et on peut observer autant des ruines parfaitement entretenues que des ruines laissées en jachères où la végétation s'est bien développée. On peut ainsi se rendre compte en partie de l'état dans lequel le site a été trouvé.
Fait intéressant : que ce soit ici ou dans le musée de Teotitlan, les explications sont également traduits en zapotèque. Les langues zapotèques sont un ensemble de langues parlées dans l'état de Oaxaca où il y reste une population non négligeable d'indigènes.
Monte Alban est à l'intersection de trois vallées d'Oaxaca : au nord Etla, au sud Zimatlan et à l'est Tlacolula.
Les archéologues distinguent plusieurs périodes dans l'évolution du site.
Monte Alban I ( 500 à 200 av. JC) avec le nivellement du sommet de la colline, la construction de temples et palais et la croissance d'une ville jusqu'à 10'000 habitants.
Monte Alban II (220 av JC - 350) avec la domination de plus en plus forte de la ville sur la région d'Oaxaca.
Monte Alban III (350-700) où la ville est à son apogée. Les collines principales et environnantes sont en terrasse pour les habitations. La population est alors de 25'000. Monte Alban est alors au centre d'une société hautement organisée avec domination par les prêtres. Les Valles Centrales abritaient alors 200 colonies et centres cérémoniels.
Monte Alban IV (700-950) où le site est abandonné et tombe en ruines.
Monte Alban V (950-1521) voit des activités minimes même si les Mixtecs arrivent du Nord-Ouest d'Oaxaca pour réutiliser des tombes et y installer leur propres dignitaires.
Le midi, nous mangeons des Tlayudas, tortilla de maïs croustillante typique de l'État de Oaxaca. Ce que nous ne savions pas, c'est qu'elles ont un diamètre de 30cm. Autant vous dire qu'en sortant, nous n'avions plus du tout faim... En tout cas, nous avons bien aimé cette grande crêpe avec frijoles (purée frite de haricots secs qui sert de base), avocat, fromage et laitue mais la prochaine fois, nous n'en prendrons pas une chacun !
L'après-midi, ce sera à nouveau balade dans la ville dans d'autres quartiers où nous trouvons également de beaux street-arts et églises.
Nous avons ensuite flâné dans les deux marchés voisins de Benito Juarez et 20 de Noviembre. Benjamin en profitera pour goûter des insectes. Avis de l'intéressé : cela a uniquement le goût des épices qui y sont rajoutées et pour la texture, c'est surtout croustillant. Agathe n'a pas encore osé tester sous sa forme originale.
Nous faisons ensuite nos courses pour le petit-déjeuner du lendemain avec une bonne papaye mûre et deux petites goyaves.
Agathe adore regarder les étals remplis de piments. Impossible de savoir lesquels sont les plus piquants si on n'est pas connaisseur.
La journée s'achève finalement dans un café près de notre auberge. Agathe voulait depuis notre arrivée goûter le chocolat de Oaxaca. Maintenant, c'est chose faite.
A Oaxaca, le chocolat est servi avec de l'eau ou du lait mais avec cannelle et parfois amande. Agathe a pu tester dans ce café, le chocolat au lait avec cannelle et amande. Quoique étonnant au début, c'est très bon.
Par contre, le chocolat à l'eau pris par erreur dans un stand de rue le matin avant Monte Alban n'était vraiment pas à son goût.
Nous commençons par la visite du jardin ethno-botanique de la ville. Ce dernier ne peut se visiter que lors de visites guidées prévues à l'avance. En temps normal, des visites sont effectuées en espagnol du lundi au samedi à 10h, 12h et 17h ; en anglais le mardi, jeudi et samedi à 11h et en français le mardi à 17h. Mais COVID oblige, les règles ont changé. Maintenant il y a uniquement des visites du lundi au samedi à 10h, 11h et 12h en groupe de 15 maximum. Nous comprendrons un peu tard que celle de 11h était resté anglophone.
Nous arrivons à 10h45 et la file devant nous est déjà de 12 personnes. Nous nous sentons chanceux sur ce coup. D'autant plus que nous comprenons que nous sommes les prochains pour la visite de... 12h. A part une personne arrivée après nous, nous voyons les gens arriver et repartir penaud. Nous avons mis nous-même du temps à comprendre que la file n'était pas pour 11h.
Cela est en fait très bien organisé. A 11h40, on nous installe sur des chaises isolées pour prendre notre nom, nous faire payer l'entrée et nous prêter des chapeaux larges pour la visite. Nous pensons d'ailleurs faire un petit aparté à la fin de notre périple au Mexiple sur le COVID car ils sont bien plus précautionneux qu'en France que ce soit les gens de manière générale ou tous les établissements recevant du public. Ça fait un gros écart avec la France.
Nous avons donc le droit à une visite guidée en espagnol avec Benjamin tentant de retenir un maximum de ce qu'il comprend pour ensuite le transmettre à Agathe. La végétation est magnifique. Nous oublions très vite que nous sommes en plein coeur de la ville. Toutes les espèces présentes dans ce lieu sont endémiques de la région de Oaxaca. Ce lieu a d'abord été un couvent avant d'être transformé en caserne militaire. Après une tentative de projet pharaonique d'hôtel, il a finalement été décidé d'en faire un lieu botanique. Pour une fois, ce n'est pas l'argent qui a gagné et heureusement !
Le midi, après un échec de communication avec Taqueria el primo et une balade dans le quartier de Jalatlaco, nous allons dans le restaurant d'en face El Bicho Pobre pour notre plus grand bonheur.
Benjamin se fait plaisir avec une assiette dégustation de plusieurs de leur "amuse-bouche" et Agathe goute le Mole Negro avec du poulet. Nous accompagnons cette fois-ci notre festin d'une collation chacun. Benjamin avec une énorme orangeade et Agathe un cocktail au mezcal et au Jamaica.
L'après-midi, nous allons nous renseigné pour le bus allant à Mazunte (15-20 minutes à pied de notre future destination : San Agustinillo) de la manière la moins chère mais la plus risquée pour nos estomacs. On vous dira la prochaine fois comment nous aurons vécu ce trajet à travers les montagnes.
C'est l'agence Eclipe situé dans le Sud d'Oaxaca.
Nous prendrons le départ à 22h30 la journée suivante avec arrivée à 8h30 à Mazunte pour avoir le plus de chance de s'endormir sans vomir ! En plus, ça nous fait économiser une nuit d'hôtel !
Aujourd'hui, nous partons pour les deux hameaux de San Martin Tilcajete et San Bartolo Cayotepec.
Pour atteindre le premier hameau de San Martin, nous utilisons un taxi collectif pour 40M$ chacun (≈ 2€) qui nous dépose à l'entrée du hameau puis nous faisons le reste à pied en traversant des champs de canne à sucre et de maïs. Après cette petite marche, nous arrivons dans le hameau avec ses nombreuses boutiques d'Alebrijes et ses street-arts sur le même thème.
Nous nous rendons dans une des plus grandes boutiques du hameau, celle de Jacobo et Maria Angeles. Nous commençons par une visite guidée de leur fabrique. Tout est fait à la main, de la sculpture à la peinture.
Comme pour les textiles, les colorants sont naturels et on nous réexplique les différents mélanges pour arriver au bleu, vert... Ils font par exemple du vert à partir de la grenade !
Le première étape est la sculpture du bois. Le bois traditionnellement utilisé est le Copal. Il était utilisé car très présent dans la région. Il est léger et se craquelle peu contrairement aux autres bois. Le guide nous a expliqué que précédemment les fabricants d'alebrijes n'avaient pas effectué de reforestation donc le nombre de copal a chuté dans la région mais que depuis quelques années, ils en replantent pour avoir du stock.
Après la phase de sculpture, les alebrijes sont laissés à sécher. Cela crée des fissures qui sont ensuite comblés par des morceaux fins de bois qu'on insère dans la brèche avec de la colle forte. Après cela, on coupe les morceaux pour ne pas laisser de trace.
Ensuite vient la phase de peinture avec les colorants naturels. Cette étape est également très longue car quasiment tout l'animal est rempli par des détails. Ces détails ont plus ou moins de signification mais certains ont une origine zapotèque et représentent la fertilité, la force, la chance...
Après la visite, pour continuer l'expérience, Agathe fait son propre alebrije à partir d'une sculpture peinte avec un fond uni. L'endroit présente cela comme un cours mais finalement il n'y a pas beaucoup d'explications sur les symboles à faire. Cela nous permet par contre d'échanger avec une peintre de l'atelier. Elle y exerce depuis 35 ans après avoir fait un apprentissage de 3 ans sur place.
N'ayant pas pris de petit-déjeuner, notre ventre crie famine et sur le parking des femmes cuisine pour les ouvriers. Nous en profitons donc pour prendre des tacos et une quesadilla au fromage. Ça aura été un de nos meilleurs tacos mais impossible de se rappeler le type de tacos..
Nous reprenons ensuite un taxi collectif pour rejoindre le hameau de San Bartolo Coyotepec, connu pour sa céramique noire.
L’argile est prélevé dans un secteur d’environ 2,5 hectares situé à deux kilomètres du village de San Bartolo Coyotepec. Après plusieurs propriétaires différents, l'exploitation est communale et seule la population de Coyotepec peut l'utiliser. Doña Rosa est celle qui a développé la technique pour la rendre noire.
La pièce est brunie comme en époque préhispanique avec une pierre de quartz qu’il frotte sur la surface de la poterie afin de compacter la pâte. Cela lui donne son brillant et la régularité de la surface. C'est ensuite grâce à la cuisson et au contrôle de la température que la couleur noire est obtenue.
Par contre, cette cuisson ne permet pas à la poterie de pouvoir contenir du liquide car elle reste poreuse. Les poteries sont donc majoritairement à visée décorative.
On retrouve toutes sortes de forme mais les pots sont souvent ajourés avec de nombreux motifs.
Nous profitons de ce dernier jour pour un dernier tour dans les marchés afin de gouter un tejate.
Un tejate est une boisson pré-hispanique composée de maïs grillé, de fèves de cacao fermentées, de noyaux de sapote grillé (un fruit tropical) et de fleur de cacao. Tous les ingrédients sont finement broyés en une pâte sur un metate (une plate-forme en pierre avec un instrument en forme de rouleau à pâtisserie pour le broyage). La pâte est ensuite mélangée avec de l'eau lentement à la main dans un pot en argile. Une mousse se crée alors à la surface (que l'on peut voir sur la photo). Au moment de le servir, ils rajoutent de l'eau sucré pour le rendre plus doux.
Tout ça, avant de rejoindre notre auberge pour profiter des lieux avant notre départ en bus à 22h30.