Il est 6h du
matin et je me réveille à l’hotel Address Kathmandu, dans le quartier
touristique de Thamel. Cela fait maintenant 5 jours que je suis au Népal et
j’ai pris le rythme de me coucher tôt et de me lever tôt. Je prends une
dernière douche chaude, me fais un brushing et profites du confort de ma
chambre car je n’ai aucune idée de ce que je vais trouver une fois partie pour
le trek.
Je rejoins mon
guide Ram dans le lobby de l’hôtel à 6h45. Mon sac de trek me parait lourd. Je
lui demande de le peser et il me dit qu’il n’y a pas de problème.
L’avion décolle à
8h20 et nous n’avons pas vraiment de temps à perdre.
Sur le trajet
d’une vingtaine de minutes, je profite a fond de mes derniers instants a
Katmandou, du bruit, du trafic et des klaxonnes. Le stress monte un peu. Je
vais me retrouver seule pendant 11 jours avec un guide que je ne connais pas,
dans un endroit que je ne connais pas, et je n’ai aucune idée si mon corps va
s’adapter a l’altitude et aux longues heures de marche.
Nous voila
arrivés à l’aéroport. C’est le même aéroport ou je suis arrivée 5 jours
auparavant mais cette fois ci, nous nous rendons au terminal des vols
domestiques. Drôle d’expérience !
Il faut d’abord
passer les contrôles de sécurité. Les sacs passent dans une grosse machine
X-Ray relativement vieille et les passagers passent sous un portique.
Nous voila
ensuite dans le hall de l’aéroport. Chaque compagnie a son guichet et il faut
trouver le bon. Je n’ai qu’à suivre Ram. Tout le monde s’agglutine sur le
comptoir car même si tous les passagers ont un billet avec une heure de départ,
c’est le premier enregistré qui prend le premier vol. Les mêmes avions
effectuent des aller/retour toute la matinée.
Je me tiens en
retrait car la scène est assez marrante à observer. Il y a même un chien errant
qui se promène dans le hall et aboie après toutes les valises qu’il croise.
Il n’y a pas de
tapis roulant pour acheminer les valises. Des employés de l’aéroport entassent
les sacs sur des brouettes. La carte d’embarquement en main, nous devons passer
un autre contrôle de sécurité, à peine plus poussé… je suis passée avec mon
briquet alors que c’est interdit. Plus qu’a patienter avant l’embarquement.
J’essaie de lancer la conversation avec Ram pour faire un peu plus
connaissance. Dernier vrai Espresso. Et c’est à notre tour d’embarquer.
Nous montons dans
un vieux bus. Nos bagages sont dans la remorque attachée derrière. En nous
dirigeant vers notre avion, je vois un chien noir se promener sur la
piste, c’est le même chien que tout a l’heure. Un employé de l’aéroport lui
cours après.
Le bus passes
devant les avions et hélicoptères de l’armée. Leur ancienneté me fait rigoler
mais j’essaie de ne pas le montrer de peur de vexer les quelques népalais
présents dans le bus.
Ram me dit
d’essayer de m’assoir à gauche de l’avion afin d’avoir la plus belle vue. Les
touristes autour de nous ont aussi entendu son conseille alors nous nous
précipitons a la sortie du bus afin d’arriver devant l’avion les premiers.
Un peu de
confusion pour faire monter les passagers dans l’avion, mais nous avons réussi à
passer en tête du groupe et je suis la première à monter dans ce petit avion.
Il y a même une hôtesse de l’air très bien apprêtée qui nous accueil a
bord.
Je choisis la
meilleure place, juste derrière le cockpit, sur la gauche de l’avion. Je peu
voir tout ce qui se passe dans le cockpit, la check-list avant le décollage et
tous les boutons qui clignotent.
Nous voila sur la
piste de décollage, je prends quelque photos et nous sommes déjà dans les airs,
au dessus de Katmandou. Je me rends compte de la taille de la ville. Il y a des
maisons partout. Un nuage de pollution surplombe la ville. Nous apercevons déjà
les montagnes. Elles me paraissent
toutes plus haute les unes que les autres et je ne perds pas une miette des 30
minutes de vols. Ram me pointe une montagne mais je n’entends pas ce qu’il me
dit. Les moteurs à hélice de l’avion sont tres bruyant. Il fait un V inversé
avec ses mains et je comprends qu’il me montre l’Everest.
La piste de Lukla
est déjà en vue. Cet aéroport étant réputé pour être l’un des plus dangereux au
monde, je pensais avoir peur à l’atterrissage mais l’avion est posé en a peine
quelque secondes, même pas eu le temps de paniquer.
Nous voila a
Lukla, 2 860m, et il fait plutôt frais. Pendant que nous attendons nos bagages,
il y a tout un groupe de porteur qui offre leur service aux touristes et aux
guides. Ram en choisis un. Il a l’air jeune (il a en effet 17 ans !).
Je regarde autour
de moi les looks et équipement des autres trekkeurs afin de voir ou je me
situe. Il y a des jeunes, des vieux, filles, garçons, couples, et ca vient du
monde entier.
Nous allons
prendre un petit déjeuner dans un lodge à une centaine de mètre de l’aéroport. Le
Sunny Garden Lodge, le nom me fait rire.
Puis nous voila
partit. Le trek commence enfin !
Nous traversons
le petit village de Lukla, il y a de nombreux magasins de nourritures, vêtement
de trek, lodges et même un Irish Pub. Avant de quitter le village, il faut
s’enregistrer auprès de la police, et donner le modèle de son
téléphone/appareil photo ce qui permettrait de faire marcher l’assurance en cas
de perte. Pendant que Ram s’occupe des papiers, je m’assois a coté d’une jeune fille
qui est elle aussi seule avec son guide. J’essaie d’engager la conversation
mais elle n’est pas très bavarde. Tant pis.
Papiers réglés,
nous commençons à marcher en direction de Phakding. Ram me dit que c’est une
petite journée de 2h et que nous descendons de 200m. Très bien pour la mise en
jambe.
J’ai peur de ne
pas avoir le niveau et j’examine la vitesse et la façon dont mon guide marche.
Nous allons plutôt vite et dépassons d’autres groupes, mais je me sens très
bien. L’altitude ne se sent pas trop. C’est aujourd’hui le dernier jour du
festival Deepawali et il y a beaucoup d’enfants sur le chemin, qui chantent et
dansent et demandent de l’argent aux gens passant par la. J’ai de la chance,
ils ne m’approchent pas mais ils se jettent tous sur mon guide, qui leur donne
quelques billets.
Je prends des
photos de tout ce qui est nouveau pour moi, les yaks, les sherpas, les ponts
suspendus et les moulins à prières tibétains.
Après 11 jours de trek, je ne paie plus aucune attention a ces choses
la !
Nous voila
arrivés à Phakding, 2 610m. J’ai hâte de découvrir le lodge et ma chambre. Nous
dormirons au Beer Garden. Ma chambre est au premier étage. Mon sac est déjà la.
J’ai deux lits jumeaux et une salle de bain, l’eau est à peu près chaude. Je
retrouve Ram dans la salle commune pour le déjeuner. Il y a un groupe de
françaises, dans les 50/60ans. Très bruyants. En plus leurs chambres sont au
même étage. J’ai tenté de parler a plusieurs reprise a Ram pendant la journée
mais je le trouve plutôt silencieux. Ca ne me rassure pas. Je décide d’aller me
promener dans le village, je regarde les enfants jouer.
Retour au lodge,
je retrouve Ram et essaie de relancer la discussion. C’est déjà l’heure du
diner. Je prends une soupe à l’ail. Il parait que c’est bon pour l’acclimatation.
Ce n’est pas mauvais… Ram est avec moi et je sens qu’il commence à se
décoincer. Je lui pose plein de question sur le Népal, la culture, la
nourriture etc. Nous discutons pendant plusieurs heures.
Il est l’heure
d’aller se coucher. Il fait très froid, 3 degrés, je me couche avec mes
vêtements et c’est la première fois que je dors dans avec mon sac de couchage.
