L'Arménie a le culte des héros pour lesquels elle élève des statues à tous les coins de rue (des héroïnes peu ou pas). Ces hommes célèbres (restons en là) ont aussi donné des nom à des rues lorsque l'on a changé les panneaux en 1991. Avetik Isaakian en fait partie. La rue de l'Académie des Beaux-Arts à Erevan porte son nom. Je l'avais donc déjà croisé mais jamais rencontré. Plusieurs maisons-musée en centre ville. A l'intérieur sont conservés le mobilier et les objets de la maison et une salle est consacrée à l'oeuvre avec documents et photographies. J'ai été vivement intéressée à tel point que j'ai fait l'acquisition d'un petit livre de poésie déniché au fond d'un placard dans le bureau de l'administration. Un livre visiblement en soins palliatifs. J'ai acheté cette relique pour une somme dérisoire. L'intérêt d'un livre de poésie écrit en arménien ? Sa traduction en russe par Alexandre Blok, immense poète russe. J'avais vu un poème traduit dans l'exposition et avait envie d'aller voir ce qui se cachait derrière ces signes tellement hermétiques pour moi.
C'est loin d'être ma spécialité. La traduction d'une traduction risque de faire hérisser les cheveux des puristes. Mais Y en a t-il beaucoup? Essayons donc de traverser les couches, de regarder un peu comme à travers un moucharabieh .
"Déjà le soleil a disparu derrière les sommets - En brouillassant le pré - Un concert silencieux d'oiseaux endormis - Et moi dans je ne sais quel rêve.
Par dessus les toits, la lune est apparue - L'équilibre de la balance vacille vers le haut - Un vent glacé se dirige vers les étoiles - Dans la nuit lourde.
Vent de burle, lumière d'étoiles - Où suis-je dans cette nuit ?..."
J'ai même osé les mots "Brouillasseux" et "burle" que le correcteur d'orthographe ne veut pas . Dans le texte "vent de neige", burle c'est plus joli en patois.
.Shampoing, coupe, brushing... 3 euros. Qui dit mieux ? (j'ai donné 1 euro de pourboire). La coupe est parfaite, car dans la culture arménienne la chevelure est sacrée. Avec les seins et les ongles ce sont des atouts sûrs pour dégotter un mari (les ongles sont rouges, verts, bleus, multicolores, dorés et parfois crochus).. Le brushing ? Il me semble que c'est la première fois. Il fallait bien vivre un jour cette expérience : se faire tirer les cheveux pour les rendre raides comme des triques (moi qui suis adepte du look sauvage et un peu débraillé !) De toutes façons ce n'est même pas la peine de résister, c'est incontournable. Je suis donc ressortie avec un casque sur la tête, style années 60; "Je suis une poupée de cire, une poupée de son..." C'était bizarre quand même.