Suite et fin

Je ne voulais pas "filer à l'anglaise"

L'expression est la même en russe. C'est Harut qui me l'a dit. J'ai invité pour une après-midi festive ceux qui avaient partagé notre aventure cinématographique (cameraman, réalisateur, traducteurs...) et nos amis des fermes qui ne s'étaient jamais rencontrés. Les cinéastes n'avaient jamais eu d'expérience dans le milieu agricole, c'était aussi tout nouveau pour eux. J'ai cuisiné pendant 2 jours La  température, qui jusque là avait été tout à fait supportable est devenue insupportable et la météo le confirmait : un pique pour le jour J. Je rageais d'avoir envisagé de cuisiner un bortsch. Personne n'en n'avalerait une cuillère. Les pizzas et la salade passeraient sans doute un peu mieux et le crumble aussi. La pâte pour les pizza je l'ai achetée chez le boulanger; Lorsque je suis arrivée à la maison elle avait débordée...dans le sac à dos.

Le plan de route pour le retour en France

Je suis invitée au Monténégro par Mikhail mon ami russe de Perm, le père de Daha (il faut suivre).  Mon premier voyage pour l'Arménie en  juin 2021  avait été stoppé net par une urgence en France au Montenegro , J'avais pris le Ferry pour Bari en Italie pour rentrer. Le morceau manquant, l'Albanie, la Bulgarie et la Turquie je compte le compléter cette fois.J'aurai ainsi bouclé la boucle de la Mer Noire.

J'ai fait mon plan :

1. Le 19  août départ Gyumri en train de nuit
2. je repasse par Tbilisi pour voit Nato,
3. Le 20 direction Batoumi qui est à 35km de la frontière turque, franchissement de la frontière et nuit Arhavi au bord de la Mer Noire (j'ai réservé)
4. Le 21 direction Kars en bus . Il traverse montagnes et vallées et longe les lacs d'Anatolie.Nuit à Kars (j'ai réservé)
5. Ensuite je compte sur les rencontres en chemin pour définir la suite vers Istanbul et la Bulgarie.

19 août , Le départ

Je ne reviendrai pas là dessus, étant donné que pas mal d'obstacles se sont mis en travers au dernier moment. Suffisamment pour me tourner la tête à l'envers : les clés, introuvables au moment de partir, étaient dans la valise. Le déballage sur le quai de la gare  a permis de les retrouver. La femme d'Harut était restée garder la maison et lorsque j'avais envisagé de reculer mon départ (je ne voyais ni quand, ni comment) Garnik m'avait répondu : "Il n'y a pas de problème, Nicole, on se débrouillera, tu prends ton train". Aucun stress. Ils sont incroyables ces arméniens.

Information pour les voyageurs

Le train Erevan Tbilissi passe à Gyumri à minuit et arrive à Tbilissi à 7h30 du matin.Le billet  coûte 18 euros, Draps et oreillers sont fournis. Les toilettes sont très propres.

Dimitri a 30 ans. Il est ukrainien et habite ... en Crimée. Beaucoup d'Ukrainiens  étaient nés  et vivaient en Crimée avant l'occupation russe. Ils n'ont pas quitté leur  pays. Dimitri a un  passeport  ukrainien et il le revendique. Les ukrainiens qui veulent travailler en Crimée (pour beaucoup dans le tourisme) doivent être titulaires d'un passeport russe. En ce qui le concerne ce  n'est pas un problème car il est marin et travaille avec des compagnies internationales. C'est un garçon débordant de santé et de joie de vivre. Il est amoureux. Son amour, il l'a rencontrée  ici chez Nato il y a un mois et il a volé sur un nuage de bonheur au dessus de la Géorgie. Cette belle jeune fille (photos à l'appui) est belge d'origine marocaine et travaille à Dubai. Elle en Inde en ce moment. Le monde est grand et les amours tout autant. La guerre en Ukraine ? Si on l'appelle, il ira. Pour récupérer la Crimée? Profitons, profitons.

A Tbilissi  comme à Erevan il y a un restaurant ou un café tout les 2m, alors je n'hésite pas.  Bien que Nato m'ait laissé un appartement avec cuisine et dépendances, je ne me remettrai pas aux casseroles. La cuisine géorgienne est délicieuse et pour une douzaine d'euros, les géorgiens vous servent un repas gastronomique. Ici des légumes grillés au feu de bois,  le croustillant et moelleux pain géorgien et un verre de vin (excellent)

Sur mon chemin j'ai rencontré

Un voyage incroyable entre Tbilissi et Paris via Istanbul.  Des milliers de personnes croisées dans des aéroports blindés.  Des milliers de personnes mais aussi quelques très belles personnes avec qui j'ai partagé des moments suspendus dans le délire ambiant.