Laos – Chine – Tibet – Népal :
Nous savions que ce trip aller être difficile … mais pas a ce point là !Un vrai challenge contre les évènements négatifs et …. le stress !Nous n’avons pas la mentalité US mais il faut reconnaître que ce trip de 15 jours … nous a transformé en « Winners ».Quand nous n’avons pas le choix, nous trouvons toujours de l’énergie dans la persévérance … le plus dur étant de ne pas déprimer face a épuisement moral, physique et surtout face aux évènements qui vous sont contraires comme … une malédiction !C’est ce qui fait que ce trip n’est pas un « simple voyage » tel une carte postale ! Mais une « réelle aventure ».Quand les choses ne semblent pas aller dans le bon sens il faut un peu un coté « maso ».C’est aussi grâce à ses moments là que notre voyage … restera comme un moment unique !Inchallah ! Mais reprenons l’histoire depuis le début …Il y a 4 mois quand notre nouveau Camper (Capt’ain Jean – Jean) fut fini, notre objectif était de finir de découvrir les quelques pays d’Asie du Sud qui nous manquaient (Vietnam et Laos … voir Myanmar) avant de rejoindre le Népal et Inde pour enfin aller vers le Moyen Orient et l’Afrique pour les années futures …3 options s’offraient à nous :1/ Shipper notre Camper sur un ferry de la Malaisie vers l’Inde. Pour nous se serait voyage en avion et attente en hôtel durant 15 jours minimum. Mais après le Covid les prix ont flambés (pas loin du triple!). Avant le coût était de 2500€. Après le Covid il est passé à 6000€ (ajouté à cela le coût des billets d’avion et des nuits d’hôtels d’attente …). De plus, souvent il y a des problèmes de détériorations ou vols durant le trajet (pas d’assurance possible!).2/ Traverser le Myanmar de la Thaïlande vers l’Inde. A ce jour c’est impossible pour raison politique ! La gente militaire a prit le pouvoir et la situation n’est pas stable. Du coût, la frontière entre le Myanmar et l’Inde est encore fermée après plusieurs années d’attente. Donc l’option 2 est impossible.3/ Remonter la Malaisie, traverser la Thaïlande et le Cambodge (que nous connaissons déjà), visiter le Vietnam et le Laos. Pour ensuite traverser la Chine et le Tibet et enfin arriver au Népal.C’est une bonne option … car elle nous permet de finir la visite de l’Asie du Sud Est mais aussi de découvrir une petite partie de la Chine et surtout le Tibet (rêve de beaucoup de voyageurs curieux du monde …).Mais cette option présente quand même beaucoup de difficultés et de précautions …* Nous devons passer par une agence (une seule a « le sésame » de la traversée du Tibet) et un guide pour obtenir toute les autorisations de la traversée. Pour uniquement la Chine les choses sont plus simple ...* Il nous faut des visas touristiques d’un mois, une licence de conduite Chinoise, une plaque d’immatriculation Chinoise, des assurances Chinoises, un parcours bien défini et déclaré au gouvernement et aux centres de police des villes que nous devons traverser.* Dans la mesure ou le coût est élevé, il faut monter un convoi de plusieurs véhicules (Voiture, Camper ou Moto) afin d’en partager les coûts.* Le guide reste avec nous durant tout le temps du trip dans un des véhicules. Il se charge de l’administratif durant les check points etc. Et surtout il doit faire face aux coups durs et imprévus …* Pour réduire le coût global du trip , l’agence prévoit une durée de 15 jours (une folie …).15 jours pour 4000 kms dont la Chine (1500 kms environ de bonne route) et le Tibet (2500 kms que de haute montagne). Il faut savoir que le Tibet c’est 4 fois la France en superficie avec une moyenne de 4300 kms d’altitude (avec des pics a 5300 m)* Il est indispensable d’avoir une véhicule en super état. Il faut savoir qu’en Chine il n’y a pas de voitures de plus de dix ans (c’est la réglementation). Donc pas de pièces détachées de véhicules anciens et encore moins de Land Rover ! Si problèmes, il faut commander à étranger donc des délais hyper long suite aux contrôles de douane …* Nous allons prendre la fameuse route G318 qui traverse une partie du Tibet avant Lhassa (la capitale). Il y a encore quelques temps c’était la route la plus haute au monde (5300 m) qui longe l’Himalaya dont le mont Everest. Il y a peu l’Inde a crée une nouvelle route avec une altitude à 5600 m (vers l’Everest) !Ceci, au-delà du challenge qui s’offre, présente deux problèmes. D’une part au niveau corporelle pour certains cas. Le manque d’oxygène peut amener des mots de tête et des étourdissements (donc bien boire de l’eau et bien manger … pas d’alcool!). L’autre problème peut être au niveau mécanique pour certains véhicules. Surtout les anciens de plus de dix ans, les moteurs turbo et les véhicules diesel. Pas de bol nous remplissons les trois cas … Notre véhicule a 23 ans, c’est un turbo – diesel 5 cylindres.Donc il y a risque …Et donc en raison des coûts, du challenge mais aussi d’un rêve qui peut se réaliser … nous choisirons l’option Chine – TibetAvec les risques que cela comportent … Notre Karma a été bon durant les 7 premières années de voyage (hormis le Covid …). Pourquoi cela changerait il ?Des la décision prise nous nous lançons dans toutes les démarches (longue et fastidieuse …)Il nous faut monter un groupe le plus nombreux possibles afin de réduire les coûts de l’agence et du guide. Finalement assez rapidement , nous sommes 5 véhicules (2 Campers et 3 Motos : Français, Singapourien et Anglais).C’est a partir de maintenant que cette histoire va prendre tout son sens …Nous avons un « bad feeling » concernant le groupe … Cela va se confirmer !L’autre Camper qui devait nous accompagné se désiste pour des problèmes de santéDeux motos se désistent pour des problèmes d’assurance et d’age !Nous nous retrouvons avec un groupe réduit à une Moto (Singapourien) et notre Camper …Donc le coût global s’en ressent. Se sera 2750€ au lieu de 1950€ ! Forcement l’ambiance aussi ne sera plus la même pour les différents spots durant 15 jours.Nous allons rencontrer le motard Singapourien au Laos avant de partir. Peu loquace, plus dans le challenge « Biker » » que dans le voyage « Découverte » … sympathique … mais pas d’atomes crochus … Motards et Véhicules 4 roues … c’est difficile en convoi ...C’est comme ça parfois !Malheureusement tout cela n’est rien avec ce qui nous attend comme problèmes et contrariétés …Nous rencontrons notre premier guide Chinois (Sam) à la frontière. Il s’occupe de tout l’administratif et nous voilà parti ensemble… Youpi !Les ennuis mécaniques vont démarrer des le premier jours comme une malédiction ….Premier jour, c’est un problème d’embrayage . Plus de liquide en quelques minutes. La cause le joint du « clush slave cylinder » est détérioré (sûrement l’immobilisation de notre véhicule durant deux ans de Covid). Peut être avons nous endommagé la boite de vitesse (cela se vérifiera plus tard …)Nous trouvons un petit mécano dans la ville natale du guide. Celui ci va réparer mais avec un nouveau joint d’un véhicule d’une autre marque (aucune certitude sur le long terme …) il va aussi nous ressouder une partie de pièce dans la boite de vitesse (aucune certitude sur le long terme …)Mais bon nous n’avons pas le choix (les pièces sont introuvables ici!).Le lendemain nouveau départ … et là patatrac de nouveau … Sur une partie d’autoroute facile tout d’un coup un bruit infernal dans la boite de transmission (métal cassé …). Je m’arrête en urgence, la boite ne marche plus en position normale mais seulement en position « diff lock ». C’est pas cool … mais je décide de continuer comme cela (pas le choix … une réparation c’est des jours de travail et des pièces introuvables en Chine ! Reste qu’a prier pour ne pas endommager plus la boite de transfer ...Le lendemain en « checkant » la voiture je découvre une bonne fuite de diesel sous le moteur ... (en fait c’est à l’entrée du moteur). J’ai une perte de puissance sur la route (cela semble logique ...)Nous décidons de rejoindre la ville suivante comme ça afin de trouver un garage qui puisse réparer (peut être …). Mais comme cela ne suffisait pas … durant ce temps c’est un problème de santé qui commence a apparaître …Je m’explique, suite a une ampoule au pied qui commence a s’infecter nous décidons de nous rendre dans une pharmacie afin d’avoir des soins plus adéquates.J’ai de bonne raison de m’inquiéter car en plus des hautes altitudes qui nous attendent (5300 m) j’ai du diabète (soigné depuis plus de dix ans). Deux critères qui font qu’il faut s’inquiéter de plaies qui ne se soignent pas … Le lendemain nous trouvons un petit mécano qui va trouver la panne et la résoudre (nous espérons …). Une nouvelle fois c’est la valve et un joint caoutchouc au niveau de la pompe à l’entrée moteur qui est détériorée. Il va trouver un modèle quasi identique sur un autre véhicule (aucune certitude sur le long terme).Coté santé cela ne s’arrange pas … la cheville enfle … nous décidons d’aller a l’hôpital en urgence le soir. Soins, cachets et « prières » pour la suite. Il faudra une semaine de soin pour résoudre le problème de cette plaie … mais c’est finalement rentrer dans l’ordre.Tout cela le jour de l’anniversaire d’Eva … la « guigne » !Convaincu d’avoir retrouver la puissance de notre véhicule grâce au bricolage du mécano la veille … nous repartons avec un moral plus optimiste mais pas a l’abri de casse.Re patatrac … la puissance n’est pas revenu. C’est en fait l’altitude qui nous joue des tours. Nous sommes au Tibet et l’altitude est de 2500 m / 3000 m pour le moment et notre Camper fait des siennes …Le plus dur est devant nous … une bonne semaine nous attend entre 3500 m à 5300 m.Que faire … d’autant que l’on a perdu une journée sur le timing (qu’il faudra rattraper ou payer en supplément …).Nous hésitons … retour en arrière (nous perdons tout, et nous faudra trouver d’autres solutions pour rejoindre l’inde), mettre notre Camper sur un camion vers le Népal (2500 kms) et nous en avion (coût total 3500€ environ … inimaginable!).Nous décidons de continuer au maximum du possible en espérant réduire les coûts de transport en camion quitte a endommager le véhicule.C’est ainsi jour après jour (environ 8 heures de route par jour pour 250 kms à 300 kms que nous allons avancer a notre rythme)Pour résumer la conduite c’est : à moins de 2500 tours le moteur tousse et à plus de 3500 tours le moteur a des trous et chauffe. Sans compter que le démarrage le matin a froid (température prêt de 10 degré) est laborieux (fumée noire durant quelques minutes …)Les routes qui me semblaient faisables en temps normal avec notre véhicule deviennent un vrai calvaire en terme de conduite (tout se joue avec l’embrayage et la boite de vitesse). Inutile de dire que c’est épuisant …Mais chaque jour passé est une victoire pour nous …Nous sommes a 400 kms de Lhassa et 1200 kms de la frontière Népalaise et le moral et le stress sont a l’épreuve mais nous nous accrochons. De nombreux contacts en Thaïlande, Vietnam et Népal nous rassurent en disant que c’est possible … juste raisonner « jour après jour ».Coté physique aussi cela se complique … nous faisons face a l’altitude (nous varions entre 4000 m et 5000 m). Les maux de tête et étourdissements apparaissent. Ajouté aux nuits difficile (manque d’air en position allongée). Cela n’aide pas à la concentration au niveau conduite !Si cela ne suffisait pas c’est une mauvaise nouvelle qui surgit dans le groupe …Srikan (le motard Singapourien qui nous accompagne) tombe gravement malade.Il pleut tous les jours (c’est la saison des moussons) et il fait froid …Il a une grosse fièvre, mal au ventre, plus de force … C’est l’hôpital en urgence avant LhassaDe notre coté, nous attendons deux jours sur le parking de l’hôtel du guide, le temps qu’il retrouve des forces afin de continuer.L’objectif pour nous tous est de rejoindre Lhassa afin de visiter la vielle ville mais surtout le Palais de Potala (ancienne demeure du Dalai lama avant son exil en Inde). Nous rediscuterons de la suite après car entre l’état général de notre véhicule et la santé de Srikan il devient peut être nécessaire de se séparer car le timing n’est plus respecté. Nous avons perdus deux jours (séjour hôpital).Srikan envisage de mettre sa Moto dans un train pour un retour vers le Laos et ainsi oublier le Népal. Il veut juste tenter la visite de Lhassa ...De notre coté, nous avons le moral qui remonte car après Lhassa il nous reste que 3 jours de conduite avant d’arriver à la frontière. Si nous avons réussi a maintenir le Camper au niveau mécanique et conduite durant une semaine, pourquoi échouer à 3 jours de l’arrivée ?Malheureusement le lendemain la perte de puissance se confirme et s’aggrave au point que même en position courte je n’arrive pas à 2000 tours.A regret, le moral dans les chaussettes nous nous resoudrons a faire amener notre véhicule sur un camion jusqu’à Lhassa (350€)… en espérant qu’un garage pourra faire quelque chose pour les 900 kms qui nous restent !Le lendemain un garage spécialisé dans les 4x4 trouve la panne et propose une solution provisoire …C’est un sensor atmosphérique qui ne fonctionne plus ou mal … Donc on le retire et la puissance revient (presque à la normale!)Par contre c’est fumée noire le matin et grosse consommation de gasoil ! Mais à défaut on s’en contentera pour les 1200 kms vers Katmandou …Au bout de 3 jours se sera « une victoire » avec une arrivée à la frontière Tibet – Népal. Ouf !!!!Et tout cela le 31 aout 2023 … jour de nos dix ans de mariage ! Parfois les signes …Maintenant plus que 190 kms pour rejoindre Katmandou et un garage conseillé par tous les traveller’s (Yeti garage).Mais c’est une autre histoire qui nous attend ….Après des milliers de kilomètres (2500 kms) de haute montagne, de virages mais avec des routes de qualité dans l’ensemble, c’est une courte distance qui nous attend mais avec des routes dans un état terrible … que du off-road !Belle histoire ! n’est ce pas ?Difficile de résumer la Chine dans la mesure où c’est un pays immense et que nous n’avons traversé qu’une petite partie du sud.
Nous attendions à des locaux plutôt froids au niveau de l’accueil … ce ne fut pas le cas !Mais ce qui choque rapidement c’est l’atmosphère du « contrôle » et de « la peur du flic ».C’est clair que le pays est sous contrôle permanent (cameras, policiers, militaires). Tout est « administratif » à l’excès pour toujours maitriser la population.Mais finalement les locaux ne s’en plaignent pas dans la mesure où ils n’ont pas d’autres références de comparaison. Tout est normal pour eux !A côté de cela le pays est largement développé (infrastructure, automatisation, voitures et scooters électrique etc.).Mais c’est surtout en arrivant au Tibet, que nous allons ressentir un malaise …La propagande faisant bien son job !Le peuple Tibétain est soumis à la pression, au dénigrement et à l’oppression « souterraine ».Nous pourrions en parler des heures mais 4 exemples résument bien cet état de fait …· * Les Tibétains n’ont pas de passeport et donc ne peuvent pas se rendre à l’étranger. Surement au cas ils ne voudraient pas revenir et surement aussi où ils se rendraient compte de ce que le mot « liberté » veut dire ! (Humour !)· * Une politique forte incite les Chinois à aller s’installer et développer des commerces dans la partie géographique du Tibet. Ceci afin que l’équilibre démographique Chinois et Tibétain s’inverse … Ainsi un processus de retour à l’indépendance du Tibet deviendra impossible· * La seule prononciation du mot « Dalai-Lama » encourt le risque de la prison. Il en est de même pour la possession de photos, tableaux ou autres !· * Un contrôle casi permanent d’identité lors de nombreux check points et autres … Si nous voulons être positif, le seul gain qu’ait fait le Tibet en passant sous le drapeau Chinois c’est le développement économique (entreprises, infrastructure etc.).C’est bien peu par rapport à ce qu’ils ont perdus … mais en premier lieu : leur liberté !
c'est quand même vachement chouette de voyager,
une petite pensée et un grand poème pour ceux qui ne voyagent pas :
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
(Pablo Neruda)