La température tutoie allègrement les 50 degrés. Aucun point d’ombre en vue, le soleil brûle, l’air est suffocant… Pour survivre à cette journée à travers la vallée de la mort, ne pas oublier de prendre de l’eau ! Au moins 4 litres par personne, minimum. Au volant de notre Van Grand Caravan climatisé (aucune envie de tomber en panne ici), nous entrons dans le plus grand parc national des Etats-Unis devant le Yellowstone (excepté l’Alaska hors concours), situé à un peu plus de 200 kilomètres de Las Vegas.
Pour le visiter, c’est « easy » car les différentes étapes sont très bien indiquées sur la carte. Suffit juste que le réservoir soit bien plein, les stations-services sont rarissimes dans le parc, ah en fait non , il n’y en a pas ! La Death Valley est une vallée du désert des Mojaves faisant partie du parc national de la vallée de la Mort. Pour les férus de géologie, sachons qu’il s'agit d'un rift endoréique de forme allongée et orienté nord-sud.
http://www.lepoint.fr/monde/deux-touristes-francais-trouvent-la-mort-dans-le-desert-americain-08-08-2015-1955576_24.php
En 1848, de l’or a été découvert en Californie, et tout le monde se rue à la conquête de l’Ouest. Les premiers pionniers à partir, « les 49 premiers » partirent de Salt Lake City, en Utah, et se retrouvèrent, après déjà moult péripéties et itinéraires hasardeux, en plein cœur de ce qu’ils nommeraient ensuite la Death Valley, car elle allait coûter la vie à un membre de l’équipée, et aux ânes de leur caravane dont ils se sont repus pour survivre.
Le sable est chaud, non incandescent, brûlant, intouchable… Les semelles des chaussures sont traversées de fulgurances, on marche dans les dunes de sable blanc au milieu des montagnes désertiques en snobant les éventuels scorpions, serpents à sonnettes ou autres veuves noires assoupis à cette heure déjà chaude.
Zabriskie Point offre un beau point de vue sur les formations multicolores du parc. L’érosion a créé des sillons sur les flancs de ces montagnes. Dans la matinée, lorsque le soleil est en pleine action, on n’y traîne pas trop même si le panorama est superbe !
En roulant sur une superbe petite route sinueuse à sens unique, l’Artist’s Drive, on arrive à Artist’s palette, c’est un lieu magique. Tout comme sur la palette d'un peintre, les nuances les plus délicates et plus ou moins intenses d'ocres, de rouges, de bleu, de vert. Des camaïeux version naissance de la Terre nous en mettent plein la vue ! Même un daltonien peut y savourer l’alchimie visuelle qui s’organise éternellement ici. A même les flancs de la montagne, des gisements de minéraux ferreux se sont teintés sous l’effet de l’oxydation : le fer devient rouge, le mica devient vert et le manganèse, violet. Le silence asphyxie nos yeux, assèche nos langues, nous restons là éberlués de cette rare beauté.