Arches national Park, plusieurs millions d'années nous regardent
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Arches national Park, plusieurs millions d'années nous regardent
Publiée le 06/08/2017
9ème jour du road trip familial. Des arches que le Temps a dessinées et qu'il efface sans prévenir...
Parc dompté!
Il y a
les parcs sauvages et les parcs domptés; Arches National Park est
plutôt de l’ordre des seconds.
Un bitume
bien civilisé mène toujours nos pas d’un site à l’autre, d’une arche à l’autre. L’espace
est vaste et multiple avec plus de 2 000 ponts de pierre répartis sur 310 km2 !
La plus forte concentration au monde de ce phénomène.
L’eau
s’infiltre dans les anfractuosités du grès rouge, gèle et le fait exploser,
détachant peu à peu blocs et pans entiers de roche. La très forte amplitude
thermique, accentuée par l’altitude (1 200-1 800 mètres), contribue au travail
de sape. Résultat ? Un festival de formes étonnantes, de parois coupantes, des
entassements acrobates, des surplombs improbables, des gémellités admirables,
de falaises sculptées
C’est Chip la veille qui nous a
donné notre sélection de sites à voir dans ce petit parc fertile.
Première
escale à Sand Dune Arch. C’est une
arche qu’on déniche au détour de falaises polies par le vent.
C’est le matin
tôt il n’y a que nous et le temps éternel. Le silence va rester impressionnant
jusqu’à ce qu’une famille francophone vienne criailler de façon intempestive et
pénible. A défaut de les étriper, on les fusille du regard, sans effet notable.
Le lieu est sablonneux les années ont patiné les parois des falaises
et l’arche sous laquelle il n’est pas recommandé de stationner est dans un
écrin d’ocre et de bruns.
C'est la plus photographiée des arches du parc. Les
habitants de la région l’ont d’abord surnommée « culotte
d’institutrice », puis « culotte de vieille fille » et enfin
« jambière de cowboy ». Devenue le symbole de l’Utah : on la
retrouve dessinée sur les plaques d’immatriculation ou les timbres. Le relais
de la torche olympique des jeux de 2002 est passé dessous. Son âge est estimé à
70 000 ans et son espérance de vie serait de 10 à 15 000 ans. C’est
pourquoi, dans les années 1950, l’administration du parc avait pensé la
protéger de l’érosion par un revêtement transparent plastique. Mais l’idée fut
vite abandonnée.
On grimpe
pour la découvrir pendant une bonne demi-heure au flanc d’un gros mamelon
rocheux, un slickrock déjà bien abruti
de soleil à 10 heures du matin. Les paysages façonnés pour l’éternité, parfois
en apparence (en 2008, Wall Arch s’est effondrée sans prévenir
par une douce nuit d’été. En 1991, c’est un morceau de la gigantesque Landscape Arch, la plus longue du monde, 88 mètres, qui
s’est détaché, effilant plus encore cet incroyable trait de roche suspendu dans
les cieux) sont stupéfiants. Tous les gens qui ont souhaité nous accompagner
dans l’ascension –et ils sont nombreux, dites donc !- vous le diront c’est
totally amazing ! Il y a inévitablement file d’attente pour faire « sa »
photo sous l’arche en question. Quand certaines familles ou tourtereaux
énamourés s’attardent trop, la foule les interpelle et les fait déguerpir !
Une
scène de course dans le désert de Star Wars, épisode I s'est
inspirée de ce parc.
Dans
le film Thelma et Louise, les héroïnes passent dans
ce parc.
Commentaires
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South et North Windows
On découvre
en escale finale la South windows et la North windows par un superbe chemin d’abord
bondé puis vite désert. C‘est comme si
nous avions les lieux pour nous, la foule s’est évaporée avec le soleil. Le vieux
trail est pittoresque, il nous tend ses petits cairns et nous nous engageons
patiemment sur ce petit périphérique ancestral. Les décors sont encore une fois tellement puissants et
nous accouchons de silence et de suée. Nos yeux se démultiplient, ils envoient,
partout où les regards se posent, des émissaires d’anti-amnésie pour que tout
soit bien imprimé quelque part dans nos limbes affamées. Plus tard, promis,
nous nous en repaîtrons sans vergogne !
La foule
réapparue par enchantement d’accès très facile à la double arche nous fait
esquiver la dite double arche justement. On veut rester sur nos impressions d’immensité
solitaire tout juste moissonnée.
