Canyonlands, c’est l’Ouest, tout simplement. Car lorsqu’on pense au wild wild West Américain, là, ici, on y est ! Et, au confluent de la rivière Colorado et de la Green River, tout est à portée de main : des panoramas époustouflants et des pistes inimaginables.
On s’est offert une virée en 4x4, réservée depuis l’Europe. Chip est notre chauffeur, un vieux briscard qui n’hésite pas à s’arrêter pour nous faire partager sa passion des lieux. Dans une autre vie, il a été vendeur de pneus et le voilà « secoueur de couillons » sympa et attentif.
Le démarrage du trip est très musclé et on s’inquiète intérieurement que les 3 heures prévues ne soient pas sur la durée de cet acabit-là, le chemin est une piste rudimentaire, abrupte et cahoteuse en diable ! Il nous cueille des plantes pour illustrer son propos, il parle de la vie dans ces lieux si pittoresques et invivables, de la flore, de la faune, des humains. C’est passionnant.
Pour s'assurer qu'elles auront assez d'eau pour vivre, certaines plantes empêchent d'autres plantes de pousser près d'elles. Les Arbustes à Créosote fabriquent des composés chimiques toxiques qu'ils libèrent dans le sol autour d'eux et qui empêchent les autres plantes de pousser. Ainsi, chaque arbuste élimine la compétition pour l'eau et les nutriments, et il aura tout ce qu'il lui faut pour vivre. Incroyable, non?
Nous découvrons bouche bée des paysages qui en disent plus long que tout cours exhaustif de géologie sur le sujet.
Pour l’après-midi, est prévu un moment de rafting sur le Colorado. Nous craignons devoir affronter des rapides mouvementés et appréhendons que nous finissions qui sait au fond du fleuve ! Que nenni, le raft pour 11 personnes est piloté par un guide qui le manœuvre… seul ! Pas de pagaies ni de rames en vue, juste le gilet de sauvetage et des consignes de sécurité pour familles américaines ! Tout est haute safety et nous passons un bon moment sur l’eau.
L’eau est verdâtre, non sans évoquer celle de l’estuaire de la Loire ! Elle n’est pas vaseuse mais elle charrie en son sein de quoi la colorer vertement ! La température est bonne, on saute avec son gilet de sauvetage et le courant nous emporte doucement. La remontée à bord tient parfois du cachalot vautré à marée basse qu’on hisse à grand peine. Le décor est superbe, une route non loin ne nous isole pas complètement de la civilisation mais l’oasis temporelle est salvatrice et hilare…
Une adresse à retenir !