Ali nous attend à la sortie de l'aéroport. Il est en charge de nous conduire jusqu'à Labuan, à l'extrême ouest, où habite Ofat, notre premier guide. Ali est en quelque sorte l'homme à tout faire. Le système de castes, encore en cours en Indonésie, définit, dès la naissance, la place de chacun. Hiérarchie, métier, propriété. Il ne s'agit pas pour autant d'esclavage. On a cru ressentir des liens très forts entre Ofat et Ali mais chacun à sa place. Et pendant que l'un dort dans la maison, l'autre dort sur la terrasse. C'est une notion difficile à appréhender pour nous occidentaux. Il nous faut plus de deux heures pour commencer à sortir de Jakarta. Ce que nous prenions pour le brouillard et qui est en fait de la pollution, commence à se lever. Entre buildings et bidonvilles, centres d'affaires et décharges à ciel ouvert, la route est un ruban ininterrompu de constructions, d’habitations, de commerces et surtout des gens. Une foule grouillante. 45 millions d'habitants sur un territoire 5 fois moins grand que la France. Nous sommes dimanche. Pour autant, tout le monde s'active. Entre mariages et commerces il y a peu de mots pour d'écrire ce capharnaüm. A suivre…..
Enfin les premiers champs de riz, les premières montagnes. Après plus de trois heures nous arrivons à une petite bourgade. Les ruelles pavées sont tout juste assez larges pour le passage de la voiture que nous finissons par abandonner. Les derniers cents mètres se feront à pieds. Ofat nous accueille sur le seuil de sa modeste maison avec sa femme et ses deux enfants. L'intérieur est meublé. Pas de table ni chaises à l'exception d'un salon d'extérieur. Le temps de poser nos sacs et Ofat nous propose de faire le tour du village. Rapidement, une ribambelle de gamins (que des filles) nous a rejoint et c'est bruyamment que nous défilons devant les maisons au rythme des bonjours mister. La rivière, les rizières, les buffles, la mosquée tout y passe. Pour notre plus grande joie. A 18h30, la nuit tombe et Nath s'est proposée pour aider à préparer le repas. La voilà donc enrôlée pour la découpe des légumes, observée dans ses moindres gestes par Aorelie, la fille d’Ofat. La majorité des javanais est de confession musulmane aussi les journées sont rythmées par la prières et les codes liés à cette religion. Nous dînons au sol dans la salle commune, à la lueur des bougies ( électricité étant coupée pour le moment), en tailleur ou, pour nous deux, dans une position s'en rapprochant. Nous avons franchement l'air de deux gros asticots se tortillant à l'air libre. Le repas est un ensemble de plats dans lesquels on pioche à l'envie. Légumes, riz et poissons constituent des éléments incontournables. La sauce est un fond de soja mélangé à de l'ail, du poivre et un soupçon de piment. On a fait l'impasse pour ce premier soir. Depuis cinq ans, ce village s'est donné comme objectif de faire découvrir la vie quotidienne des Javanais. Non pas juste une vitrine pour touristes, comme nous l'avons vu ailleurs mais une réelle participation aux us et coutumes locales. Préparations des repas, travaux des champs, artisanat traditionnel.