A flanc de volcans et à 1000 mètres d'altitude, la forêt luxuriante recèle un grand nombre d'espèces animales et végétales mais aussi des lacs et des cascades magnifiques. Pendant plusieurs heures nous marchons dans un sous bois parfois oppressant. La canopée est à plus de 20 mètres et l'on sent bien qu'une grande partie de l'activité se passe la haut. Des arbres géants pris d'assaut par les ficus sont comme des colosses entre les jambes desquelles on s'amuse à passer. Les chants des oiseaux sont omniprésents. Si nous arrivons à en photographier quelques uns, c'est grâce à notre guide qui a le coup d'oeil. La grande majorité des piafs reste cachée à notre regard. Nous faisons une première halte au bord d'un lac où un jeune garçon pêche le tilapia avec un harpon bricolé avec un fusil à air comprimé. Perché sur un arbre surplombant la rive, il réussit, après plusieurs essais, à attraper un poisson d'une quinzaine de centimètres. L'humidité est proche de la saturation et les mousses dégoulinent des lianes qui s'entortillent en tout sens. On ne sait plus quelle est la plante de départ mais la recherche de la lumière est un véritable amoncellement de végétation tout droit dirigé vers la lumière. La rando se termine par une traversée du lac Tambligan en pirogue. Nous retrouvons Puta, notre chauffeur du jour qui malgré la pluie qui s'invite, nous emmène aux chutes d'eaux de Munduk. Une dizaine de minutes à pieds au travers des girofliers. Culture introduite par les Hollandais au XIX ème. L'air embaume le clou de girofle. C'est la période de la cueillette. Des hommes sont juchés à parfois plus de 10 m sur de frêles échelles de bambous. Bien sûr sans aucune sécurité pour ce travail fastidieux. Le fruit de la cueillette partira essentiellement à l'export. Une fois ramassé par les hommes parfois très jeunes, ce sont les femmes et les enfants qui s'occupent du séchage et du tri de l'épice. Nous arrivons à la cascade sous la pluie. Elle fait un bonne quinzaine de mètres mais beaucoup plus fréquentée que celle de la veille où nous étions seuls. La pluie s'intensifie et nous improvisons des parapluies avec des feuilles de balisier. Les prémices de la mousson.