Quand deux mondes s'opposent

Publiée le 06/10/2023
Bye bye bivouac paradisiaque, oiseaux, pins et silence, je reviens dans le monde citadin

 

Je n'ai pas le temps de découvrir Buarcos et Figueira da Foz car j'ai décollé très tard de mon lieu de bivouac paradisiaque. Il est aux alentours  de 13h, je n'ai pas encore mangé, et je décide de redescendre la petite montagne où j'ai passé la nuit. Le ciel s'est dégagé entre temps et le soleil est déjà brûlant. Je m'engage sur une grande descente en lacets. La mer n'est plus aussi sauvage et j’ai l'impression de côtoyer la méditerranée, tout comme le ciel est d'un bleu net, sans faute de goût Bleu comme en été, contrastant magnifiquement avec les bâtiments blancs et les tuiles orangés.

Chaque virage que je prends s'ouvre sur un nouvel horizon, et la descente qui s'en suit une respiration, une sensation de folle liberté. Tout en moi se délie. Chaque muscle, chaque cellule, chaque pore respire. L'océan me happe, l'océan me frappe par tant de beauté, sa brise veloutée me fouette en douceur et volupté. Ainsi se déroulent les quelques kilomètres qui me séparent de mon bivouac enchanté jusqu'à la véloroute en contrebas. Longeant la côte, la cyclovia me mène droit vers la 1ère ville, Buarcos. Très vite, celle-ci laisse la place à Figueira da Foz. Je songe à Benidorm en Espagne, à La Baule et à toutes ces villes que le tourisme de masse a vilainement transformées. Les palmiers jalonnent la piste cyclable et la grande avenue piétonne qui la borde. Une multitude de voies douces en bois sur pilotis traversent la plage en tous sens, probablement pour faciliter l'accès brûlant à la baignade. La ville est une grande machine à touristes et à fric. Le portugais se fait rare, remplacé en masse par le français, entre autres,  et les belles voitures sont légion ainsi que les chaussures à talon habillées de doré ou d'argenté. Sans le savoir, je mange d'ailleurs devant un restaurant de luxe. Assise sur banc, je prends un malin plaisir à déballer toute ma nourriture que j’étale alors sur l’ensemble du banc. Telle une clocharde avec tous mes sacs, je mange ensuite à même mon tuperware en regardant sortir sacs Vuitton et autres Yves Saint Laurent. 

Mais mon train pour Sao Martinho m'attend. Je ne regrette cependant pas de ne pas m’attarder ici. Il faut bien faire des choix. Et rester plus longtemps là haut sur ma colline fut un véritable enchantement. Je ne regrette pas non plus de zapper une partie du trajet pour le faire sur les rails. La route au milieu du sable, des pins se ressemble et tend à devenir monotone.


Bye bye bivouac de rêve
Point de vue sur l'Atlantique
Descente en lacets
Je rejoins la belle veloroute en contrebas
Arf, y'a plus moche comme vue 😅
La mer, toujours la mer
Figueira da Foz
Figueira da Foz
Mon repas de clocharde devant le restaurant de luxe 😄
Mais j'entends siffler le train...
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