Je sors du train avec l’aide du contrôleur qui pose les sacs que je lui tends un à un sur le quai. Puis vient le tour de mon vélo. Il est 19h, il fait encore bon, bien que le soleil ait presque disparu. Autour de moi, sur le quai, quelques portugaises et portugais assis sur des bancs, discutant et riant en attendant leur train. Certains sont encore en tenue de bain, il y en a même un qui a laissé son parasol bleu grand ouvert sur le quai. Je crois qu’il s’en amuse justement.
10 mn plus tard, mes bagages enfin réinstallés sur mon vélo, je traverse la voie ferrée. Je n’ai encore jamais vu d’escaliers ou d’ascenseurs dans les gares portugaises. On traverse directement les voies à pied. Parfois, il y a aussi un feu piéton qui nous autorise ou non à traverser. Bref, comme dans le train, tout fonctionne à l’ancienne.
Je me mets en quête de mon camping que j’ai repéré sur internet. Il se trouve à deux pas de la gare et surtout de la plage. La mer, pour la 1ere fois depuis que je longe la côte, est silencieuse. C’est une mer d’huile, et ce calme est accentué par la forme particulière de la plage, presque fermée, en forme de coquillage, encerclée par les falaises. Les immeubles ici ne sont pas jolis mais il règne une ambiance très paisible. La ville est à taille humaine et je m’y sens bien.
Le camping où je décide pour l’instant de m’installer pour une seule nuit, a des allures de camping du sud bon marché. Sable caillouteux au sol, absence d’arbres, quelques plantes grasses qui se battent en duel dans la terre sèche, lampadaires flashy, la majorité des emplacements sont occupés par des camping cars qui font face à la mer mais surtout de mobil homes, entretenus comme de véritables petites maisons secondaires. Ce qui me frappe, c’est qu’ils sont tous habillés d’une bâche bien tendue. Je devine que c’est à cause de la méchante humidité qui recouvre tout dès la nuit tombée. Ainsi ma tente en fait elle les frais chaque fois que je dors près de la mer. Le séchage le lendemain matin est d’ailleurs long et laborieux…
Mon emplacement est situé juste à côté d’un allemand cinquantenaire qui voyage pour sa part à moto. A peine arrivée, nous sympathisons et passons toute la soirée ensemble à papoter en anglais. Comme presque à chaque fois que je veux me poser et écrire, une nouvelle rencontre fait son apparition et c’est bien heureux. Il faut savoir saisir ces cadeaux propres au voyage.