Partie à 12h02 de Poltava pour Odessa le dimanche soir, arrivée à Budapest le vendredi à 5h du matin. Entre temps la Moldavie où tout c'est bien passé alors que ce n'était pas gagné et la Roumanie ou j'ai failli péter un câble. J'ai fait le choix finalement de reprendre la même route pour m'économiser (ça m'arrive). Je connaissais les gares routières, les métro, les bus, les auberges de jeunesse. Du stress en moins lorsqu'il faut faire et défaire le sac tous les jours.
J'étais désolée d'avoir fait faux bond à Viktoria, auprès de laquelle je me suis excusée par SMS. Je n'ai pas remercié les dieux par SMS, car je pense qu'ils sont beaucoup plus haut que les satellites. Enfin c'est une idée qu'il reste à confirmer. Pour le bus une révision des amortisseurs semble nécessaire. Vous voyez, j'en ai encore plein la tête. et c'est un peu embrouillé. A la réflexion, les dieux et les amortisseurs pourquoi pas ? Sur les routes défoncées et sinueuses, il faut bien tout.
En arrivant à Chisinau et plus précisément à l'hostel City Center, j'ai eu l'impression de rentrer à la maison : La traversée des galeries marchandes pour aller vers l'ascenseur caché dans un coin (je savais lequel), l'accueil, la chambre numéro 10 ou j'avais déjà passé 3 nuits et rencontré une furie et un ange. J'ai repris le même lit puisque la chambre était vide et suis allée manger une petite soupe au "Café des Chats" J'avais faim. . J'ai finalement mes habitudes un peu partout dans les pays de l'Est.
J'ai prévu d'arriver 1h à l'avance car je n'ai pas de billet. "l'avtogare" est comme toutes les avtogares dans une improbable banlieue de la ville. Le lieu a plus du terrain vague que d'une station de bus. La caisse est dans un petit bâtiment vaguement éclairé dans cet endroit sombre. Le bus est déjà là, il ne reste plus qu'à prendre le billet. Je veux payer par carte car je n'ai plus assez de liquide (l' équivalent de 25 euros). Ma carte est refusée 2 fois de suite. Ça n'est encore jamais arrivé et je fais l'hypothèse que le terminal ne fonctionne pas, ce qui contrarie la dame. Un distributeur d'argent ? il n'y en n'a pas dans cet endroit perdu. On fait quoi ? D'abord on pose le sac puis on négocie de payer à la frontière où il y aura sans doute un "Bankomat". Le. chauffeur est perplexe. Intervient alors un petit monsieur à l'œil malicieux habillé d'un anorak jaune et vert qui tranche dans cette assemblée tout de noir vêtue. Le petit monsieur propose de payer le billet. Les gens se regardent interloqués, 25 euros c'est une grosse somme en Moldavie. Je compte lui rembourser à la frontière, mais il me rassure : "si votre carte ne marche pas là bas je vous ferai cadeau du billet" l'anorak jaune et vert, il vient de Norvège où il a une entreprise de nettoyage. Ses ouvriers doivent être bien traités, tous des Moldaves sans doute. Je lui ai remboursé le billet à la frontière, mais j'ai du insister.
Oups ! Il faut un test PCR pour rentrer en Roumanie, même pour les vaccinés. Je commence à m'inquiéter. Vont-ils me refouler ou vais je passer la nuit sur un banc au poste frontière ? Lorsque j'ai sorti mon test PCR d'Arménie dont la date de validité était dépassée de plus de dix jours, le douanier m'a fait remarquer qu 'il n' était plus valable. Il avait l'œil. Il m'a demandé où j'allais. Là une petite lumière a clignote dans mon cerveau et j'ai répondu ce qu'il fallait répondre "Je vais en France et ne suis qu'en transit en Roumanie"-*Alors c'est bon". Je n'ai pas l'impression de l'avoir roulé, je crois qu' il était plutôt gentil.
Noris, notre musicologue avait trouvé un bus qui partait à 23h30 de Cluj pour arriver à 5h du main à Budapest. C'était pas mal. Le bus de Budapest a Paris que j'avais déjà réservé était à 10h,cela ne faisait finalement que 5h d'attente. A la gare routière de Cluj, la jeune fille très gentille à la caisse était bien ennuyée, elle ne connaissait pas cette compagnie de bus et n'avait aucune idée de l'endroit où je pouvais acheter le billet. Elle a appelé :oui, il y avait bien un bus, mais pas à 23h30 plutôt à 21h30 (arrivée 3h du matin à Budapest oups !). Pour payer par internet (éviter encore de tirer de l'argent liquide et payer une commission à la banque) je pouvais le faire, mais pas sur ce bus par contre sur n'importe quel autre. Là j'ai commencé à me méfier et fait la proposition suivante : payer en liquide au chauffeur au départ du bus. C'était possible. L'affaire semblait réglée. Je suis répartie tranquille préparer mon sac.
La gare était déserte et plongée dans le noir. Un pauvre lampadaire éclairait un décor qui aurait pu être celui d'une scène de crime. Au fond un bus avec un chauffeur. C'était Valentin. Il arrivait de Bucarest et rangeait son bus avant d'aller se coucher à l'hôtel. Il m'a confirmé ce que je soupçonnais déjà, il n'y avait pas de bus pour Budapest à 21h30,par contre il lui semblait qu'il y avait un flixbus vers 23h. Chez Flixbus il faut une réservation. Valentin m'a installée au chaud dans son bus branché la wifi et servi un petit verre de vin de sa vigne. Il parle parfaitement anglais car il a beaucoup travaillé à l'international avec les tours operator. Il est revenu au national pour privilégier sa vie de famille et s'occuper de son "bébé". Son bébé est un grand garçon de 12 ans, un beau bébé. Valentin est un roumain heureux.