La Route 500 fait 516 miles (830 km) d'où son nom. Elle passe à Dingwall donc c'est tout naturellement qu'après un bon café nous sommes partis direction le nord-ouest avec l'intention de longer la côte nord de l’Écosse. Si l'Ile de Skye, nous a impressionnés nous ignorions, en quittant notre hôtel, que nous allions aller d'émerveillement en émerveillement.
Nous avons pris la direction de la péninsule de Stoer.
Une petite particularité concernant les routes du nord de l’Écosse: elles sont à une seule voie, ce sont les single tracks roads, mais avec des "Passing place", c'est à dire, très régulièrement, des emplacements de dégagement. Menno est un expert de la passing place, il conduisait d'une main de maître avec souplesse, là où moi je stressais en voyant la voiture arriver en face! Il faut donc se garer sur la gauche pour laisser passer la voiture mais, en expert, Menno, rapidement, était capable d'anticiper et un ralentissement suffisait! chapeau Menno.
Il pleut. Mais franchement ce n'est pas notre problème. Les paysages sont magnifiques aussi sous la pluie.
Nous avons longé la rivière Oykel dont nous avons appris qu'elle est célèbre pour la pêche au saumon.
Nous sommes dans une région très peu peuplée, Une région de collines et plus nous avançons plus les arbres se font rares laissant la place a des paysages de landes recouvertes, comme sur l'ïle de Skye, de fougères et de bruyères.
Le Loch Assynt annonce l'arrivée sur la péninsule de Stoer.
Ce château dont il ne reste que des ruines majestueuses et qui s'imposent dans le paysage au détour d'une route datent du XVIè siècle et aurait été construit par le Clan MacLeod. En 1672 le château a été attaqué par le clan MacKenzie.
Les MacKenzie s'installent dans le château et font également construire une petite maison à côté dont il ne reste aujourd'hui que les murs car elle a brûlé en 1737. Je précise, dans le cas où vous voudriez vous promener dans les ruines du château que non seulement il menace de s'écrouler mais en plus il est hanté par le fantôme de James Graham I, Marquis de Montrose qui aurait été trahi par un membre du clan MacLeod.
Je me suis souvent demandée "Mais qui peut vivre ici?, dans ces zones aussi isolées?" Il me semble qu'il faut du courage et aussi beaucoup d'amour pour ces contrées humides, ces terres qui semblent si peu fertiles où seule la bruyère et les fougères poussent.
Nous avons choisi une jolie crique pour pique niquer. Il pleut et il fait froid. C'est finalement la première fois que nous avons vraiment froid.
The Minch est le bras de mer qui sépare les Highlands des Hébrides extérieures et plus particulièrement de l'île de Lewis et Harris.
Puis nous sommes entrés sur la péninsule de Stoer. C' est une zone peu peuplée des Highlands, nous y avons croisé plus de moutons que d'êtres humains. En même temps nous avons eu ce sentiment d'isolement dans tous les Highlands. Je n'ose plus dire que les paysages sont à couper le souffle, ce serait redondant. Et pourtant c'est ainsi: ici aussi des paysages magnifiques, émouvants parfois à en avoir les larmes aux yeux.
Des monts austères, râpés par les vents, sont là, devant nous. Nous avançons et ce sont de véritables tableaux qui apparaissent à nos yeux.
La route traverse ces paysages rudes et sauvages qui semblent être de véritables décors de cinéma. Nous ne serions pas surpris de voir apparaître des Highlanders jacobites en kilt poursuivis par des anglais!
Stoer Lighthouse date de 1870, il est visible jusqu'à 39 km en mer. Il est automatisé depuis 1978.
Nous avons quitté la péninsule de Stoer pour reprendre la North Coast 500 et longer la côte jusqu'à notre destination de ce soir: Tongue sur le Kyle of Tongue, dans le nord de l’Écosse.
Je me souviens très bien m'être demandée ce jour là si j'avais déjà vu des paysages aussi beaux.
Nous sommes arrivés tard à Tongue où nous avons trouvé un accueil très chaleureux dans l'hôtel The Kyle of Tongue. Le patron a vécu longtemps en Afrique de l'Ouest, il travaillait sur des plateformes pétrolières et il a pu acheter cet hôtel et en faire un lieu très accueillant. Nous nous y sommes sentis tellement bien que nous avons décidé d'y passer 2 nuits;
Arriver tard quelque part en Écosse signifie que chercher un endroit pour manger est un challenge. Nous sommes partis vers le village, avons éliminé le 1er restaurant trop chic à notre goût pour entrer finalement au cœur du village dans le second restaurant. Trop tard pour manger sur place mais la serveuse nous a proposé un plat à emporter.
Après avoir passé commande nous nous sommes approchés du bar et avons fait une belle rencontre : Greame.
Les écossais sont très chaleureux et le "très" n'est pas de trop. Nous avons toujours été bien accueillis dans les pubs et ces moments sont gravés dans nos mémoires, je peux dire qu'ils sont emblématiques de notre voyage. Mais ce soir là était encore plus spécial.
Menno a fait son show avec son kilt. Un français, croisé pendant le voyage, s'est moqué en disant "ils vous prennent pour un touriste". C'est moins simple que ça. Menno a reçu des compliments en permanence, aucune moquerie, toujours des félicitations. Ce vêtement fait partie de l'histoire écossaise. Il fut au temps des jacobites un signe de rébellion. Les écossais sont fiers de le porter et aiment le courage des étrangers qui le portent avec aisance. Non ils ne prenaient pas Menno pour un touriste et cela n'a attiré que des pouces levés.
La soirée fut bien arrosée de bières et de shots. Greame est pêcheur et nous a proposé de nous embarquer le lendemain matin sur sa barque car lorsqu'il ne travaille pas il a pour hobby la pêche au homard. Nous avons fait la fermeture du pub avec la promesse d'une sortie en mer le lendemain matin.