Il faut quitter Ossiligilai

Publiée le 10/01/2022
Un moment difficile que le départ de ce lodge, mais à l'arrivée une belle rencontre nous attend

A la rencontre d'une famille Maasai

Ce matin, matin de notre dernier jour dans ce lodge Maasai, nous avons rendez vous pour partir à la rencontre d’une famille Maasai, vivant dans un village à une petite heure de marche.

Mais d’abord je me dois de faire un petit point sur l’organisation interne des Maasais.

Tout en haut de la pyramide, il y a le peuple Maasai, qui compte environ 1,5 million de personnes en Tanzanie, et à peu près autant au Kenya.

Puis à l’échelon en dessous se trouvent les tribus Maasai, celles-ci comptent plusieurs milliers d’individus, elles se divisent ensuite en clans, puis en villages.

Les villages se composent bien souvent de deux à cinq maisons, et sont habités par une seule famille.

En fait il y a autant de maisons que le chef du village possède d’épouses, une maison par épouse. Traditionnellement, bien que chrétiens protestants, les Maasais sont depuis toujours polygames. Parce que la seule richesse d’un Maasai ce sont ses troupeaux, et qu’il faut des enfants pour veiller sur les troupeaux, les Maasais prennent plusieurs femmes pour multiplier le nombre de leurs enfants !

Cette famille que nous rencontrons se compose de deux femmes, un homme, et une ribambelle d’enfants de tous âges.

Garçons et filles sont préposés à la garde des troupeaux, les femmes s’occupent des taches ménagères, mais aussi de partir à pied à la vile distante de huit kilomètres, pour aller acheter ce qu’ils ne peuvent pas produire.

L’homme, doit veiller à la sécurité de sa famille et de ses troupeaux, construire les maisons, et à vrai dire pas grand-chose d’autre !!!

Ces gens qui n’ont rien, et vivent dans le plus grand dénuement, nous ont accueillis comme des membres de leur famille, nous ont ouvert la porte de leurs maisons, et ont fait preuve d’une hospitalité et d’une gentillesse incroyables ! C’était très émouvant !

 

Famille Maasai
enclos Maasai
la traite
l'interieur de la maison
depart pour la ville
Au revoir

Un grand Monsieur

Je voudrais vous parler d’un homme.

Cet homme est un des derniers Maasais vivant à être né et avoir grandi dans le cratère du Ngorongoro, avant qu’il ne devienne une zone protégée où toute vie permanente humaine est interdite.

Cet homme, quand il était enfant, a gardé les bêtes de son père dans un environnement sauvage, où les grands prédateurs comme le lion ou le léopard ou encore l’hyène venaient régulièrement prélever leur part dans le troupeau, et menaçaient la vie du jeune berger.

Cet homme, quand il était enfant, a été grièvement blessé par un éléphant qui sans doute n’aimait pas sa présence et celle de ses bêtes sur son territoire.

Cet homme, guerrier Maasai, a participé à des combats opposant tribus Maasai et tribus Chaggas

Cet homme a vécu en Arizona, il a participé à des conférences, œuvré pour la préservation de la culture Maasai, et au fil des années est devenu le Maasai le plus célèbre à travers le monde.

Cet homme, âgé de 75 ans, a pris le temps de nous accompagner dans la savane pour nous la faire découvrir, il a pris le temps de nous montrer les plantes que les Maasais utilisent et celles

Qu’il ne faut surtout pas consommer.

Cet homme enfin, à pris le temps de s’assoir à nos cotés autour du feu, pour nous raconter l’histoire de son peuple et les histoires qui jalonnent son existence.

De tout ceci je lui serais toujours reconnaissant !

Un grand Monsieur
Un grand Monsieur
Un grand Monsieur

Départ difficile mais arrivée inoubliable

Le moment du départ du lodge a été un des pires moments de ce voyage !

J’avais le sentiment d’évoluer au milieu d’une famille qui nous avait adoptés, qui prenait soin de nous comme on prend soin d’un invité que l’on aime.

Alors au moment du départ, j’avais la gorge serrée et les yeux humides, et de voir un jeune Maasai, et une toute jeune fille chanter pour nous un chant de départ, tout en laissant couler les larmes sur leurs joues a fini de me bouleverser.

Durant plus d’une heure, j’ai été incapable de prononcer un mot, et j’avais même du mal à m’intéresser à ce que je voyais autour de moi.

Je dis toujours que quand on voyage, on laisse un peu de soi sur place, et on emporte un peu de ce pays, je sais aujourd’hui où j’ai laissé une part de mon cœur, et je sais que j’emporte avec moi les larmes de ces deux enfants tristes de nous voir les quitter.

 

La route fut longue jusqu’à Arusha, où nous attendait Marguerite qui nous recevait chez elle pour la nuit.

L’accueil de cette femme fut à la hauteur de la légendaire hospitalité des Maasais.

Après nous avoir installés dans sa magnifique maison, elle nous a concocté un diner fabuleux, avec des produits locaux et des plats typiques.

Puis, après avoir diné, nous nous sommes assis autour d’un délicieux thé africain, et nous nous sommes raconté nos vies, la sienne est édifiante, voilà une femme qui ne s’est jamais trahie, qui fait preuve d’une empathie et d’une compassion hors norme, au point d’accueillir chez elle deux jeunes filles en difficulté, et de leur offrir quelques menus revenus en échange d’une aide pour gérer sa maison.

Cette femme d’une générosité et d’une gentillesse sans pareille, nous a accueillis dans sa maison comme si nous étions des membres de sa propre famille.

Plus tard dans la soirée, deux guerriers Maasais, qui gagnent un peu d’argent en montant la garde autour des propriétés du quartier nous ont rejoint. L’un en jean et chemise, l’autre en habits traditionnels, tous les deux armés d’un long couteau Maasai, et d’un gourdin, nous avons pu échanger avec eux pour connaitre leur vie.

Puis, pour terminer la soirée, ils nous ont revêtus d’habits de fête Maasai, et l’hilarité était générale, et ensuite ils nous ont chanté un chant traditionnel Maasai pour nous souhaiter de dormir en paix.

Voilà l’hospitalité Maasai, un peuple d’un incroyable gentillesse, d’une générosité inouïe, et d’une simplicité désarmante, quand ils vous accueillent, ils vous remercient de leur faire l’honneur de vous recevoir !!!!

Ce soir je vais me coucher épuisé par toutes ces émotions et par toutes celles qui m’attendent demain !!!!!

 

sur la route
habits de fete
Un super accueuil
la maison de Margareth
moi aussi !!!
2 commentaires

Brochette74

Pfiou tout ceci laisse sans voix. Je suis tellement heureux pour vous. C’est un très beau voyage

  • il y a 3 ans

oliv58

Tout a fait. Plusieurs jours après, l'émotion est toujours aussi forte, c'est inoubliable, et certainement un des moments les plus intenses

  • il y a 3 ans