Terrassée par la grippe intestinale, je reste au lit aujourd’hui avec Loïc aux petits soins. Encore merci Marianne pour Netflix sans quoi la journée aurait été vachement longue. Le côté positif c’est que l’on se repose encore pour faire du jus pour la suite (mais on devient légèrement accro à la tablette...)
Aujourd’hui nous avons rendez vous avec Camilla de Valp’otop pour une visite de la ville en français, et ça tombe bien vu que je suis encore trop juste pour décrypter le chilien. A chaque pays il faut s'habituer à un nouvel accent, à de nouveaux mots spécifiques au pays...
Ensuite direction le port « de tourisme ». Camilla nous explique qu’en 2013, 80% des eaux territoriales du Chili ont été privatisées et réservées aux gros bateaux de pêche internationale. Pour s’en sortir, les petits pêcheurs se sont convertis en bateau « promène couillons » comme dirait le capitaine Pierrot (avec qui on a fait la Réunion -l’île Maurice à la voile).
Nous nous dirigeons ensuite vers le Cerro Alegre, en prenant l’ascenseur El Peral. En chemin nous passons devant la caserne des pompier. Ici pas de pro, que des bénévoles qui dépendent des dons des chiliens (ils font aussi les calendriers et les bals) et des collègues partout dans le monde (ici ils ont un camion allemand et des tenues de feu de Marseille par exemple). Les chiliens les adorent, mais l’état ne les aide pas du tout ce qui a causé un scandale il y a quelques années. Sur un incendie des pompiers ont pris l’autoroute pour venir en renfort, à la barrière ils devaient payer mais ils ne voulaient pas attendre alors le premier camion a cassé la barrière et les autres ont suivi. Il a fallu deux ans de débat parlementaires pour leur donner l’autoroute gratuite!
Pas de feu en vue en haut du Cerro . Il tient son nom soit des marins français qui allaient y voir les filles de joie, soit du nom que lui aurait donné les premiers habitants... Juste à côté c’est le Cerro Concepción, le quartier des églises où les marins allaient se confesser après leur samedi soir au Cerro Alegre.
Nous passons dans la promenade Yougoslave devant quelques belles demeures avec vue puis nous arrivons devant notre premier graph. Comment font les artistes pour faire les fresques? En théorie c’est illégal, sauf si l’on a l’accord du propriétaire du mur. A partir de là, soit le grapheur propose au proprio et les frais sont à sa charge mais le dessin est libre, soit c’est le propriétaire qui passe commande et paie la fresque.Avant de voir encore du street art, nous passons devant un ancien lavoir en escalier, que les enfants du quartier utilisent comme toboggan. On fait ensuite une pause pisco (alcool de raisin chilien ou péruvien, on ne sait pas c’est la guéguerre), notre premier. Il a le goût de la mauvaise cuite aux boissons pas chères du BDE. On en goûtera un bon plus tard.
C’est l’heure de rejoindre Cerro Concepcion, par des petits passages et des escaliers, un vrai labyrinthe. Tout est tellement biscornu que l’ont appelle certaines maisons les maisons mensonges. Avec la pente, d’un côté de la rue on en voit 4 étages et de l’autre seulement deux.
Camila nous emmène après sur la promenade Atkinson, le quartier de l’immigration anglaise. Elle nous montre l’architecture typique de l’époque et anti sismique! Les fondations reposent sur des piliers en bois, les murs sont montés en torchi. Ces matériaux laissent le sol bouger. Mais le torchi craint l’eau donc les constructeurs ont eu l’idée de récupérer la tôle du port pour faire les façades, et les pots de peintures qui restaient des bateaux pour protéger la tôle de la rouille. Et voilà comment on bâti un quartier carte postale!
Ce matin nous partons au port de pêcheur de la Caleta. Pour cela on joue a « devine quel bus il faut prendre » puisque les arrêts et les horaires de bus ça n’existe pas ici. Les chiliens veulent tester notre couple!!!
Bref on a failli s’embrouiller, mais on arrive au bon port. A présent c’est notre nez qui est mis à l’épreuve! Sur place les pêcheurs écaillent et étêtent les poissons, sans les vider... enfin pour ceux que l’on a pu voir. Les déchets de poissons sont alors mis de cotés et balancés à la mer pour le plus grand plaisir des mouettes, pélicans et des lions de mer se battent pour attraper tous les morceaux. C’était le but de la visite revoir un peu de faune marine on n’est pas déçus! Dans la mer les otaries sont les plus rapides. Sur la plage, dur de départager les pélicans qui ont l’avantage de la taille des mouettes qui sont bien plus vicieuses.On fait un petit passage à l’unique plage de Santiago, juste à côté du marché à poisson. Nous sommes toujours dans les odeurs de poissons et j’ai toujours la nausée de mon épisode de mal de bide donc direction la ville.Cette fois ci on demande à un papa chilien quel bus on doit prendre, ça marche vachement mieux. En ville ça pue aussi, cette fois c’est parfum fruit pourri des marchands ambulants et pisse de chien.
Comme je n’aurais pas faim tout de suite, direction le même cerro que la veille mais par d’autres rues pour la chasse au Guzu, si il y en a! Pas d’ascenseur de tricheur cette fois, mais cerro Alegre ça se mérite on s’est presque crus en randonnée. Nous avons pu pendre d’autres graphes, enfin quand les instapoufs n’étaient pas devant...Pour le déjeuner/almuerzo, on s’installe au resto recommandé par la serveuse de bocanariz. En entrée nous avons mangé un ceviche, en plat une bouillabaisse chilienne et un thon albacore à la plancha. La carte était intraduisible pour nous car c’était que des fruits de mer et poissons locaux, heureusement la serveuse nous a aidée sinon on aurait fini avec un plat d’algues! Pourquoi pas mais un autre jour je ne tiens pas à continuer de courir aux toilettes.
En guise de ballade digestive, nous remontons encore un peu la colline pour longer l’avenue alemania et changer de quartier tout en voyant la ville et un maximum de fresque en street art. Tout est à flan de colline c’est impressionnant. Même les ravines sont habitées, même si ce sont pas les quartiers les plus chics. On se demande vraiment comment tout tient en cas de séisme.Nous faisons un premier arrêt au centre culturel carcel. Comme son nom l’indique c’est une ancienne prison réaménagée. Ce qui est moche c’est que c’est le seul espace vert de la ville... plus ça va plus on se demande avec Loïc comment font les gens pour vivre à l’année car nous saturons déjà.
Le deuxième arrêt se fait chez notre pote Pablo, enfin dans le parc de la maison la Sebastiana de Pablo Neruda. Il avait une belle vue le bougre. Ensuite nous descendons jusqu’au pâté de maison appelé le musée à ciel ouvert, réputé pour sa quantité de graphes.Et là c’est la déception, déjà sur alemania on n’a pas vu grand chose, ici ça se limite a un escalier... donc on décide de rentrer en se disant que Valpo c’est surcoté. Les coins que l’on a vu avec la visite étaient les plus beaux, en se perdant dans les autres quartiers nous n’avons rien vu de plus. A la limite, il y a plus de street art au m2 à voir à la saline les bains à la réunion!
C’est vrai que l’on est pas des citadins dans l’âme, mais nous avons notre dose de ville et de tours moches à perte de vue (sans parler du parfum pollution-pipi de chien errant). Heureusement demain nous mettons les voiles en direction du nord, et de la campagne!Départ pour La Serena non loin de la vallée d’Elqui notre objectif!
Sur la route on passe des canyons et des collines sableuse le long de la mer. Ça donne un petit air californien au Chili. Et puis en s’enfonçant dans les terres c’était toujours aussi sec mais avec de la monoculture intensive, beurk!En arrivant on découvre que ce n’est pas une petite ville, mais juste une plus petite. Loupé pour les envies de se mettre au vert! Cependant si on sort des quartiers de bord de mer type Marbella, il y a un mignon centre historique avec des bâtiments de style néo colonial. Nous avons eu le temps de faire un petit tour dans le marché avec sa court intérieure et ses alcoves.