Pour commencer on se fait notre traditionnelle journée d’organisation de l’étape. En fin d’après midi, on se décide à sortir pendant une éclaircie. Direction le bord de mer pour se balader. Arrivés au niveau du port, nous ne résistons pas à prendre la fameuse photo du panneau « ville du bout du monde ». Tant que l’on est dans le coin, direction l’office du tourisme pour prendre des renseignements (surtout sur la météo car on commence à prendre peur!). Au final nous repartons avec un nouveau tampon sur le passeport! ?
Et comme nous sommes bientôt le 28.... j’emmène Anaïs au restaurant pour son anniversaire. Le guide nous recommandait pour le Kalma qui travaille les produits locaux, terre et mer, dont le chef aime venir parler avec les clients. Une sacrée expérience de 9 plats ! ?Aujourd’hui c’est mon anniversaire et je vais fêter ça tout en haut du Parque Nacional Tierra de Fuegos ! Direction le Cerro Guanaco pour avoir une vue à 360° sur les montagnes et les fjords. Il y a plusieurs itinéraires au bords de l’eau, mais quitte à venir une seule fois, autant avoir la vue d’ensemble. Nous retrouvons Sébastien et Valentin avec qui on était partis à la péninsule Valdes.
Depuis que l’on est arrivés à Ushuaia on a un vrai temps de Bretagne! Pluie éclaircies, de nouveau pluie... il en faudra plus pour nous décourager à parcourir les 12km et 900m de D+ aller retour. Au début ça grimpe dans la forêt, avec des marches en pierres. Et puis la forêt se termine et nous arrivons dans la bouillasse. On a entendu des gens à l’auberge dire qu’ils s’étaient enfoncés jusqu’aux genoux... c’est parti pour le numéro d’équilibriste! Nous avons appris plus tard qu’il avait plu 10 jours non stop avant notre arrivée, on comprend mieux l’état des chemins.
Nous ne savons pas pourquoi, mais ici le sentier qui serpente dans la côte, ça ne se fait pas, c’est « dret dans le pentu » comme on dit en Haute Savoie. Tout droit dans la pente ça creuse alors on sort le casse croûte au sommet. Malheureusement le plafond est de plus en plus gris et bas. Le temps de finir de manger et on ne voit plus rien au sommet. Pire, il neige et il fait super froid!
Même si ça chauffe les cuisses nous faisons vite la descente, le chocolat chocolat chaud nous attend.
Aujourd’hui c’est pancake au petit déjeuner, que Francisco nous prépare tous les jours. On y fait la connaissance de Justin et Clément, des jumeaux belges partis pour remonter à vélo jusqu’en Équateur. La veille on a rencontré Pierre, breton et fier de l’être ?Le courant passe tout de suite donc on part tous ensemble en randonnée.
Direction la Laguna de los Tempanos, à quelques encablures de la ville. Pour y aller nous prenons le colectivo de Miguel, un pote de Francisco qui est très énervé ce matin. On lui a fait attendre les belges 5 minutes du coup on a peur qu’il nous prenne pas au retour tellement il était fumasse. Mais en les attendant on rencontre Myrthe, qui vient de Hollande. Et une personne de plus pour la rando!Bref toute la petite troupe repart en direction de la laguna... et arrive au niveau des tourbières! C’est verdoyant car le sol est gorgé d’eau. Certaines plantes sont même de véritables éponges, quand on marche ça fait floc-floc. Il y a des passages tellement boueux qu’il faut marcher sur les branches laissées la, ou contourner les « sables mouvants végétaux » (on a testé jusqu’aux chevilles ça nous as suffit!).
Tout ça m’a rappelé la version BD des « livres dont vous êtes le héros », où il faut guider le personnages au travers des marécages sans tomber ni marcher sur les crocodiles! ( oui je régresse mais c’est tellement bon!)Comme dit Myrthe, cette vallée est féerique. Après un petit pont tout mignon sur un ruisseau qui vient des glaciers, nous attaquons la montée. Il y a toujours des passages délicats dans la boue, et d’un coup nous sortons de la forêt et débouchons sur une combe assez alpine. Le long du torrent on a l’impression de passer dans une pâtisserie à cause de petites fleurs qui sentent un mélange d’amande et de vanille.
Ensuite un dernier coup de cul comme on dit dans le jargon et nous y voilà! Le lac turquoise et le glacier, le paysage carte postale!
Après la pause casse croûte, on a décidé de jouer les casse cou. Nous somme parti faire le tour du lac et aller voir le glacier de plus près. Loïc a goûter l’eau du glacier pendant que d’autres petits foufous dont on taira le nom sont montés sur le glacier en dépit des crevasses traîtres.
A la fin de la randonnée, comme on n’avait perdu personne dans le glacier ou la boue nous avons décidé de se faire un bon goûter au salon de thé en dessous de l’auberge. Chez Ana y Juana il paraît que « Lo que dice Ana de Juana, dice más de Ana que de Juana ». J’ai mis un moment à comprendre...^^
Il faut bien ça pour récupérer des 13km et 580 de dénivelé.Cela fait plusieurs jours que je m’émerveille de voir des montagnes au bord de la mer. Donc on a décidé de voir un peu la côte. On nous a recommandé la balade du dimanche des fueguinos, habitants de la terre de feu. Pour cela il faut aller a l’autre bout de la ville, marcher sur le sentier côtier jusqu’à l’estancia abandonnée du nom de Túnel. Sur le chemin, il y a plusieurs point de vue sur le fameux canal de Beagle.
Ça ne dérange pas un troupeau de vache que l’on croise sur le chemin. Comment veux tu être dépaysé !
Au retour, on décide de faire du stop plutôt que galerer avec le bus. Bonne idée car on tombe sur une habitante d’Ushuaia avec qui on papote. Elle nous décrit l’hiver comme le paradis du ski de randonnée. N’importe quelle montagne est skiable, à 20 minutes de route. En plus le soleil se lève à 10h et se couche à 16h donc pas besoin de se lever aux aurores pour des sorties ultra longues. Alors que l’été il pleut tous les jours. C’est tentant!Tous les copains sont partis, demain nous aussi... alors pour finir et dire au revoir à Ushuaia nous partons pour le Cerro del Medio. Au début de la randonnée, on entend deux chiens aboyer et venir sur nous. Grosse peur pour Anaïs, mais à deux mètres de nous ils se mettent à remuer la queue. Le berger allemand nous amène un bâton et là, de manière un peu réflexe, on lui lance. C’est parti on s’est fait des nouveaux amis pour la rando!
Ils nous ont suivi tout du long, même si on croisait du monde. Il a fallu un peu se fâcher car ils ont une passion pour les bâtons, et il allaient prendre ceux peints qui marquent le chemin. Aussi, comme tout bon toutou argentin ils ont voulu de notre pic nique...
Mais il sont allés avec nous jusqu’au sommet même si c’était encore une fois très venteux, qu’ils n’était pas à l’aise et qu’il avait fallu passer un pierrier.Je ne sais pas si ils ont apprécié la vue, nous oui. Un peu de ville, un peu de montagne et un peu de fjords. Encore une belle carte postale.En redescendant on avait presque oublié que c’était pas nos toutous. On leur a fait une dernière caresse et un puis un peu avant leur maison ils nous ont faussé compagnie après 14km et 950m de dénivelé.
Jour 6:
Ce jour là les Israéliens, c’est à dire la moitié de l’hostel, prennent comme nous le bus pour partir. On a été surpris pour des gens qui viennent de se taper 3 ans de service militaire pour les hommes, 2 pour les femmes, ils ne font pas vite leurs paquetage^^ D’ailleurs à vivre avec eux quelques jours on a appris deux-trois choses sur leur pays et leurs traditions. Le fameux service militaire est obligatoire, entre la terminale et les études supérieures. Pendant ce temps ils sont payés ce qui leur permet de voyager avant de reprendre des études. L’Argentine est devenue la destination n°1 pour ces jeunes. On a pu voir leur point de vue sur les colonies. Pour eux ça fait partie du pays mais c’est dangereux d’y aller. Dans le pays il y a des gens très religieux, d’autres beaucoup moins zélés. On a vécu le fameux shabat, un peu à la sauce Rabbi Jacob car on n’a pas compris ce qui ce passait au début. Il y a eu une grande effervescence dans la cuisine avant le coucher du soleil, parce que après il ne faut plus toucher les appareils. C’est aussi l’occasion de se faire une bonne bouffe avec la famille et les amis. Leurs vendredis soir sont nos dimanches midi en quelque sorte.