Mercredi 08 janvier, 23h heure Argentine soit 3h du matin en France:
Victoire nous sommes arrivés à l’auberge de jeunesse!Jour 1: (...celui qu’on retient, ok je sors)
Nous nous sommes jurés de ne pas courir partout pour tenir sur la longueur. Du coup on commence par une petite visite des pars de la Plaza Italia qui sont dans notre quartier Palermo, et du quartier chic de la Recoleta.Le premier parc que l’on croise s’appelle Ecoparque, ça ne faisait pas 24h que l’on était dans la grande ville que l’on a foncé sur l’occasion de voir du vert. On n’est vraiment pas sortables de notre campagne!Ce parc est l’ancien zoo de Buenos Aires (BA pour les intimes), qui est converti en parc d’éducation à l’environnement. Il y a des canards des paons et des perruches en liberté mais aussi Carolina et Pancho dans leurs enclos. Ce sont deux chameaux trop âgés pour être transférés et qui se la coulent douce sous le soleil avec deux séances de fisoterapia (kinésithérapie) par semaines. Encore mieux qu’à l’EPHAD!Mais nos chouchous, et une véritable découverte, ce sont les marras! Cousins des capibaras, Darwin les a surnommés « les vrais amis de la Patagonie » parce qu’il les avait trouvé trop choupis quand ils sautent.Après un midi à 14h, parce que les argentins aussi vivent à l’heure espagnole, nous sommes partis jusqu’à la Recoleta en longeant les parcs... et les grands boulevards haussmaniens bordés d’acacias géants.
BA s’est fortement développée au XIXe siècle, certains quartiers ressemblent fort à des villes européennes. Tout est organisé en cuadras, c’est à dire en pâtés de maisons avec les rues qui forment un quadrillage. Impossible de se perdre!Jour 2:
Nous attaquons la journée en douceur au café littéraire de la Poesia. Histoire de bruncher un bon coup avec un desayuno (petit déjeuner) typique argentin. Au menu café con leche, jambon, tartines au dulce de leche et alfajor artesanal (pâtisserie au caramel au lait) pour gouter. Un délice ! Le cadre aussi nous régale, il y le décor a l’ancienne et partout des photos des artistes et intellectuels argentins qui ont fait la légende de l’établissement. Comme la veille on n’en connaît pas un, à part Pablo Neruda. Mais il est chilien donc c’est loupé!^^Une fois calés, c’est parti pour la visite du Micro Centro ou Centro Historico. Autour de la Plaza de Mayo il y a la Casa Rosada, la Catedral Metropolitana et le Cabildo par lequel nous avons commencé la visite. Le Cabildo est le seul édifice de style colonial espagnol que l’on ai croisé (alors qu’on s’attendait à un décor de Zorro, nous étions dans le cliché complet). C’est l’ancien conseil municipal, qui du temps des premiers habitants (à partir du milieu du XVIe siècle) rendait la justice, gérait le commerce et prenait les décisions politiques bien sûr. Après avoir servi de prison, il sert de musée sur l’indépendance de l’Argentine.
Rapidement parce nous ça nous as passionné mais vous n’êtes peut être pas prêts à un cours d’histoire d’Amérique latine. En 1806 notre cher Napoléon envahi l’Espagne. Quand la nouvelle arrive aux colonies, le Calbido de Buenos Aires se réunis et se demande quoi faire. « On en a gros! Déjà que le vice roi qui gère les colonies, on l’aimait pas trop, mais alors là les francès ça passe pas! Et puis tout gérer comme on veut ce serait le pied! ». BA fait sa révolution en 1810. Mais ça ne passe pas auprès d’autres colonies qui partent en guerre au nom de la couronne d’Espagne. Et les anglais essayent de prendre la ville deux fois. En 1825 l’Argentine est indépendante et presque unifiée après des années de conflit. Voilà, pas trop long j’espère. A côté du Calbido, il y a la cathédrale. De loin on dirait le Palais Bourbon à Paris, qu’ils ont vraiment copié de manière volontaire (ils sont fous ces argentins). Dedans on a un style baroque et rococo, la tombe de San Martin (vous savez l’indépendantiste d’hier) et.... le musée du Pape François! C’est par là qu’il a usé ses soutanes avant d’arriver à Rome. Enfin la Casa Rosada, qui comme son nom l’indique est rose. C’est presque l’Elysée. Presque parce que le président argentin ne s’embête pas, ça lui sert juste de bureau. Il fait l’aller retour entre le centre et sa maison en banlieue chic tous les jours en hélico! Au moins pas besoin de déménager la porcelaine tous les 5 ans!On enchaine avec le quartier de l’ancien port maritime de l’époque des trois mâts: Puerto Madero (qui a depuis été bien gentrifié). Les anciens docks ont été rénovés en appartement avec vue sur la réserve naturelle et ... des immenses buildings ?.
Ça fait une belle vue sur la côte tout ça, mais historiquement les porteñes n’apprécient pas trop la mer, enfin le fleuve. BA se trouve sur l’embouchure du Rio del Plata exactement, mais entre les inondations et l’idée qu’il a ramené la fièvreOn devait faire un peu d’organisation ce jour là : entre iguazu, la petite galère pour récupérer une carte SIM locale et le change des dollars. Nous avons juste eu le temps de faire un tour au Jardin botanique, où on a pu découvrir à quoi ressemblait le fameux yerba mate. Vous savez la fameuse boisson que les argentins sirotent tout le long de la journée. D’ailleurs il faut les voir, ils se trimbalent tous avec le Thermos et la bonbilla. C’est une sorte de paille (en argent svp) et de mug hérité des gauchos (leur cowboy). A la base, ils faisait sécher la base d’une butternut pour obtenir un récipient. Maintenant on en trouve un peu dans tous les matériaux.
Il faut aussi qu’on vous raconte le change ??.
Pour faire simple, à cause de l’inflation en Argentine, il s’est développé un marché de change parallèle avec un taux plus intéressant. Ce qui serait totalement illégal chez nous est toléré ici car en fait tout le monde le fait!Nous sommes donc allez voir les arbolitos, les rabatteurs qui ne bougent pas et qui n’arrêtent pas de dire « Cambio, cambio, cambio ! ». On nous a emmené dans l’arrière boutique d’un kiosque à journaux où il y avait juste une machine à compter les billets. Nous sommes reparti avec nos liasses de billets et sans pouvoir s’empêcher d’avoir la sensation d’être des trafiquants ??♂️?.Jour 4:
Aujourd’hui, direction La Boca! Un autre quartier incontournable si tu passes par BA. Nous avons pris le bus 152 (parce que maintenant on se prend pour des vrais porteños) qui nous dépose pile au début du Caminito. C’est le célèbre pâté de maisons en tôles colorées.D’ailleurs tu sens bien l’afflux de touristes et les grandes vacances des argentins. Aux restaurants il y a des danseurs de tango pour divertir les gens qui mangent, des rabatteurs « hola chicos quieren comer? ». Il paraît qu’en dehors de certaines rues et certaines heures il vaut mieux pas se balader... alors on suit le circuit jusque chez Maradona, à la Bonbonera! Le fameux stade de la Boca Junior, même si il n’y a pas de match il y avait pas mal de monde aux abords du stade avec le maillot de l’équipe. ⚽️Ensuite nous avons continué jusqu’au museo Quinquela Martín. C’est un peintre qui a eu l’idée en premier de peindre sa maison, puis celle de voisins ect... en plus d’avoir fait des tableaux sur la vie du port. « Quand les rues seront toutes colorées, ce sera un sourire le long Riachuelo ». La Boca a toujours été un quartier pauvre car il s’est peuplée avec les immigrants (principalement italiens) qui travaillaient à décharger les bateaux.Après tout ça on a failli être en retard pour l’apéro. Nous avons quand même pris le temps de passer au marché couvert de San Telmo. Là-bas entre les kiosques des antiquaires tu trouves de tout pour manger, même un resto à pseudo raclette suisse tenu par un vénézuélien^^ Nous on s’est arrêté à El Hornero, spécialisé dans les empanadas! Tu en as de 12 sortes, avec chacune son petit look pour les différencier (par exemple les demi lunes sont à la viande, en forme de tourte sont au fromages). Miam! ?
Ensuite on a traversée la feria du dimanche, où toutes les semaines il y a encore des antiquaires, de l’artisanat indien, de marchand de bibelots et des musiciens de rue.Toujours sur les bons conseils d’Adeline, nous avons visité un conventillo. A l’époque de la fièvre jaunes, les gens fortunés ont fuit le quartier. Les gens pauvres en ont profité pour réinvestir les lieux. Du coup une maison d’une famille riche logeait 40 personnes, une famille par pièce, avec cuisine partagée en plein air dans la court. C’est la d’ailleurs que le tango est né. Dans les conventillos les moins recommandables, les hommes attendait leur tour de passe et ont commencé à attraper une guitare et danser ensemble pour tuer le temps. Petit à petit le tango que l’ont connait est apparu. Après que cette danse ai eu du succès chez nous en France, tous les argentins s’y sont mis et le tango est devenue une danse classe. Un bon exemple des nombreux paradoxes argentins!Tango toujours, après l’apéro au Fernet Branca pour se motiver, on est allés avec Adeline à une Milonga en plein air et populaire. Fini l’ambiance prout prout de la veille! Les papi font danser les touristes, les mecs sont parfois en talon auiguille et les meilleurs danseuses ont des looks de punk. Toutes les semaines, El Indio organise le bal et retrouve les habitués. Une très bonne ambiance qui te donne envie de rester... J’ai même convaincu Loïc de danser sur les deux derniers tangos! C’est pas que l’on est pas doués, mais on a encore beaucoup de travail ????