Adeptes du fast-tourism, nous voilà déjà en route pour découvrir la magnificence et vie urbaine de la capitale de Chypre, Nicosie (Lefkosia en VO), avec l’adoption d’une pastèque de 12kg en chemin, qui nous permettra de manger au moins 15 fruits et fruits par jour. Fidèle à notre régime, nous décidons d’opter pour le plus gros kebab du monde à Piatsa Gourounaki accompagné de ses champignons géants dorés et suintants. Plat qui obligera même à la prise d’un doggy bag qui finira orphelin dans le réfrigérateur de l’hostel… Le dessert offert – un équivalent de flambi parfumé à la fleur d’oranger – élira quand même domicile dans notre antre stomacal. L’intimité de la ville européenne s’offre alors à nous : son charme (ses rues tortueuses en friche et son street-art surprenant), ses interdits (à l’instar des nombreuses maisons abandonnées près de la zone tampon onusienne), ses particularités (les locaux apprécient embrasser tableaux et items en métal au sein des églises), ses surprises (un chien qui course une voiture en zigzaguant) et son cœur en réhabilitation (un point commun !). La couleur ocre de la place centrale, animée mais apaisante en ce jour férié de Pentecôte, nous séduira suffisamment pour que nous y nous délections d’un « frappé », café glacé insulaire qui réveille papilles et palpitations.
Une fois la recette de cet élixir conservé dans le pokédex culinaire, nous parachevons notre tour de la ville par la découverte des fortifications vénitiennes en forme de trèfles pointus de la « demi-ville ». Car oui, particularité de Nicosie, celle-ci prend la forme d’un cercle parfait divisé en son milieu. Cette ligne verte (nom attribuée en raison de la couleur du crayon utilisé par le britannique qui scinda la cité sur une carte militaire) distingue la partie turque au nord de la partie grecque du Sud. Chapitre d’histoire refermé, nous procédons à une tournée des bars, havres bienveillants et propices aux échanges voluptueux, loin des secousses sismiques d’une ambiance déchainée. Nous aurons l’occasion de siroter un premier velouté de Commanderia, vin liquoreux du coin, qui laissera le pic d’insuline frapper à la porte autour de minuit.
