Co-vide

Day 5 - Recettes maison pour vaincre l'angoisse

 - Contre la peur d'être seule et mal accompagnée de surcroît : commencer la journée en écoutant les bienfaits de la solitude authentique, celle que l'on choisit, grâce à ce chouette podcast Emotions : A écouter par ici !

- Contre la crainte de s'ennuyer au boulot : se reconnecter avec ses collègues et entreprendre de nouveaux chantiers motivants. Pour moi ce sera monter un module de formation introductif aux enjeux de genre et aux dynamiques des organisations sociales à destination des nouvelles recrues de l'asso.

- Contre le sentiment d'impuissance : prendre son audace à deux mains et oser expérimenter des choses inédites. Dans mon cas ce fut contacter l'auteur d'un super rapport sur les responsabilités individuelles et collectives dans la luttre contre le changement climatique - http://www.carbone4.com/publication-faire-sa-part/ - pour l'interviewer et ainsi alimenter la future campagne de sensibilisation d'Extinction Rebellion en Equateur.

- Contre l'anxiété face à l'inconnu : accepter de lâcher prise, de vivre au jour le jour, de mettre en œuvre ce qui est en son pouvoir pour faire évoluer sa situation (avantage : je connais tous les bons plans logement de Quito pour m'échapper une fois le confinement terminé). Ne rien forcer, être attentives aux signes, se souvenir de l'importance de l'impermanence, tout aura une fin les bonnes choses comme les mauvaises.

 - Contre la tristesse : la joie des apéros partagés à distance avec les ami.e.s de France et celleux de Quito (double dose pour moi!), se faire plaisir avec des bon petits plats et du SUCRE (banana bread midi et soir jusqu'à ce que je le termine!), partager ses sentiments à son amoureux <3

Voilà, avec tout ça on est paré.e.s pour le week-end !

Day 4 - Vis ma vie de community manager

Je trouve assez fou que même en quarantaine je trouve le moyen de contourner la solitude. Cette période de crise inédite me pousse à être plus connectée que jamais: connectée à l'information en direct, à mon travail, à mes proches. Je pousse le vice jusqu'à prendre des cours de guitare par whatsapp et suivre des entraînements de sport sur youtube.

Je ne me plains pas, bien au contraire, d'avoir la possibilité de partager de précieux moments avec celleux que j'aime dans ce contexte si difficile mais j'ai l'impression que mon attention est sans cesse happée par les notifications de toute part : mails, skype, whatsapp, facebook, hangouts (heureusement que je n'ai pas de compte instagram!).

Ne pouvant plus aller à la rencontre des paysan.ne.s sur le terrain je me retrouve community manager de nos groupes d'entraide sur facebook et whatsapp. Moi qui ait vécu la dernière année sans smartphone, quel changement !

On prend goût au début au fait d'animer une communauté, de proposer des challenges quotidiens et des contenus intéressants à partager mais je pense que je vais vite m'en lasser. D'autant que cette tâche est loin d'occuper tout mon temps et que j'ai bien peur que l'activité ne décroisse encore.

Heureusement que j'ai un bon stock de lecture pour reposer mes yeux fatigués par les écrans (et les larmes parfois) le soir venu.

Allez on ne va pas se laisser abattre, "on est ensemble" comme disent nos chers Ivoiriens !

Day 3- Le chant des grenouilles

J'ignore si c'est le fruit de mon imagination, mais j'ai l'impression que le chant des grenouilles dans le carré d'herbe sous ma fenêtre s'est tût cette nuit. Comme si, elles aussi, s'étaient mises en retrait en attendant le retour des écoliers et la reprise de la vie du quartier.

C'est pourquoi je considère que c'est à mon tour de mettre de la musique dans ma vie !

Alors que les mots échangés avec ma coloc se comptent sur les doigts d'une main, les rires partagés avec les amies autour d'un visio-apéro résonnent fort et le cours de guitare à distance avec un maître de la guitare classique à 7 cordes sont autant de petite pépites qui égayent ma journée :)

Et pour finir en musique une chanson, certes mélancolique, mais tellement belle de la grande artiste mexicaine Chavela Vargas, je souhaite que tout aille pour le mieux !

Day 2 - "Nous sommes des poussières d'étoiles"

Commençons cette nouvelle journée par un acte de reconnaissance à notre bon vieux Cousin Hub(ert Reeves) qui nous rappelle que nous sommes de merveilleux êtres stellaires. En effet 97 % des milliards de milliards d'atomes qui composent tous les êtres vivants de notre planète proviennent du cosmos. (Pour plus d'informations je vous recommande les podcasts 300 milliards d'étoiles d'Usbek&Rica, promis je ne suis pas sponsorisée! quoique...)

Je trouve cette découverte d'une poésie infinie et voulais vous la partager car bien qu'à bonne école avec Antoine, je reste encore tout à fait néophyte en astrophysique...

Pardonnez le raccourci mais j'en conclus donc que nous sommes des stars !

Néanmoins, nous sommes aussi poussière et nous retournerons à la poussière de cet univers infiniment plus grand que nos petites existences. Un bon coup pour notre ego !

Voilà ma contribution hautement philosophique pour nous aider à relativiser nos contrariétés en ce deuxième jour de confinement. Buen día !

Agir en pleine conscience

La mise en pratique d'exercices de pleine conscience s'avère plus ardu que prévu.

Un petit exemple assez cocasse pour illustrer le fait que je ne suis pas encore en parfaite maîtrise du concept (Christophe André si tu me lis...) :

Les mains chargées d'une bassine d'eau pour faire ma lessive je réponds à l'appel téléphonique de ma tante. Erreur fatale car après quelques mètres parcourus en direction de la buanderie, mon téléphone en mal de propreté se jette à mon insu dans la bassine. Je le rattrape immédiatement, l'écran dégouline et j'entends la voix interrogative d'Hélène "allo? allo?" qui n'a pas su interpréter les bruits de bulles d'eau à l'autre bout du fil. Dans la panique, je laisse tout en plan, éteins l'appareil, sors la carte sim et le plonge dans le riz. Comme vous pouvez le constater j'ai encore quelques bons réflexes depuis le sauvetage avorté de mon fairphone sur une plage bretonne il y a tout juste un an (RIP).

Quand je le récupère après l'opération de séchage quelques heures plus tard, impossible de remettre la main sur la carte SIM qui s'est volatilisée...

Punition suprême pour avoir voulu faire deux choses à la fois alors que le temps libre surabonde en ce moment.

Bref un temps d'adaptation s'impose encore pour me faire à ce nouveau rythme ralenti qui sera propice à être pleinement présente à mes actes. Une forme de méditation complémentaire à mes écoutes bibliques matinales.

Day 1 - "la vie ou la survie tiennent à des détails imprévisibles. A une grippe par exemple"

C'est avec cette citation de Jean-Michel Guenassia (Le club des incorrigibles optimistes) que je me suis endormie à la veille de ma première journée de confinement, un signe du ciel!

Et oui en Equateur aussi le gouvernement a décidé de prendre des mesures drastiques pour contrer la contamination exponentielle dans le pays (en 48h le nombre de cas est passé de 30 à 110!). Ici on ne rigole pas, 6000 USD d'amende à qui s'aventurera dehors sans motif valable.

Ma survie en l’occurrence tient à :

- un toit,

- quelques légumes bio achetés en toute insouciance samedi alors que j'étais loin d'anticiper le scénario catastrophe qui allait se déployer,

- une guitare de prêt récupérée in extremis la veille du confinement

- une connexion internet pour télétravailler et prendre des nouvelles de mes proches.

La première journée s'est déroulées quasiment sans heurt :

1. quelques heures de travail sur skype avec une collègue pour imaginer l'animation à distance de notre réseau de femmes rurales et proposer des activités quotidiennes à faire chez soi,

2. un session geek pour installer un VPN et profiter des supers programmes en replay d'arte et autres chaînes française

3. une lessive à la main de mes habits car j'avais oublié de prévoir de racheter de la lessive (c'est con!). Mon téléphone en a profité pour prendre un bain (pas bête pour se désinfecter). J'espère  de tout cœur qu'il sortira du coma artificiel dans lequel je l'ai plongé !

4. un goûter d'anniversaire virtuel avec une amie équatorienne

5. 3 minutes de gainage pour ne pas perdre ma forme olympique de grimpeuse humhum ;)

6. un temps très réduit sur les chaînes d'info pour ne pas heurter ma santé mentale

7. zéro interaction avec ma coloc qui a passé la journée entière dans son lit. Ca promet d'être fun les 15 jours de quarantaine...

8. un temps de cuisine saine (bouillon de légumes au curcuma) et gourmande (banana bread noix-chocolat)

9. mais la meilleure des nouvelles restant la reprise du chant accompagnée à la guitare après avoir installé la corde de Ré manquante et fabriqué un capodastre système D avec un stylo et un élastique!

Et vous c'était quoi le programme ? Lachez vos com' :)

Rêve versus réalité

Vous voyez cette photo de couverture ? Une maison perdue dans un cadre luxuriant retirée bien loin de notre civilisation capitaliste. En résumé c'est un peu l'idée fantasmée que je me faisais de mon volontariat à l'origine. J'imaginais un vrai temps de retrait du mode de vie frénétique parisien, l'expérimentation d'une vie simple avec des besoins décroissants et une reconnexion à ma vie intérieure à travers la nature.

Et bien me voilà servie sur presque tous les points (excepté la nature malheureusement) : cette quarantaine forcée m'invite à ralentir, à prendre le temps de vivre de façon consciente, à apprécier les choses simples, à me reconnecter aux être aimés malgré la distance, à être inventive dans la façon d'occuper mon temps.

Voyons- le comme une opportunité unique qui nous est donnée de vivre, alors profitons-en (même si en réalité on rêve tou.te.s déjà des premiers instants où nous remettrons le pied dehors)!