9h30, petit dej fini, prêts à partir pour notre étape de 3-4h de route. En s'approchant du van, un bruit. Un suintement. Une petite cascade. D'où vient-elle ? Mais de dessous, un petit tuyau en plein milieu...
Il y a principalement 3 liquides dans un van : le gazole, les eaux sales (vaisselle, douche) et l'eau propre, plus bien sûr LA CASSETTE, mais elle est à part et — on l'espère tous — elle ne peut pas fuir...
L'odeur nous permet d'éliminer le gazole. Nous n'avons pas encore d'eaux usées. L'eau propre donc...
Hier on a mis 8 jerricans de 10l dans le réservoir de 90l. Oui, on n'a pas de tuyau 😢Donc autant de remplissages du jerrican compressible bien bien mou qui gonfle sous la pression et éructe violemment dans la tête du remplisseur 2 à 3 fois plus d'eau bien froide que ce qu'il n'en accepte...
Petite sollicitation du bouton « niveau du réservoir d'eau propre » du tableau de bord, verdict immédiat : 0% !!! Argh !!! 😡😡
Bon, on vérifie toutes les vannes, on démonte le lit pour accéder au réservoir, on ferme tout ce qu'on peut, partout. Mais c'est l'échec : ça coule toujours 😢 Ok, la mort dans l'âme, on va regarder la doc. On sort la pochette de 2kg...
Bon, la doc est démesurée...
Un espoir parmi cette profusion, le livre de 130 pages dont le titre est précisément le nom du van : ça doit être là ! 🤞
Petit problème : il est en une seule langue. Ni français ni anglais, mais du bon allemand 😢 Scheiße !!!
Pas de problème, on rebondit. Google Lens en mode traduction live (dans le top 10 des astuces de la débrouille à l'étranger) et on trouve page 88 le paragraphe sur le réservoir d'eau propre. Mais pas d'info sur « le petit tuyau » 😡
Bon, on décide d'appeler Roadsurfer. Comme prévu, après 15' et environ 200 choix à base de « 1 », « 2 » «5 » ou « 9 », on fracasse le téléphone par terre et on passe à l'idée suivante, qu'on n'a pas encore...
On passe au numérique. Recherche Google sans succès. 💡Et si on se connectait à notre espace perso sur le compte Roadsurfer ??
Bingo, il y a là un centre d'aide décliné sur tous les modèles de van ! Oh oh, une FAQ ! On cherche, fébriles, parmi les questions. Ça défile, ça défile et soudain « De l'eau coule sous votre van, que faire ? ». Grosse respiration, petit recueillement, échange de regards chargés d'espoir : on clique...
« Trappe 24c, sous la vanne #217, bouton bleu. Passer de la position enfoncée à sortie pour fermer la vidange du chauffage. »
On y va !
Miracle du bouton magique : la fuite n'est plus, le tuyau pend, silencieux et inerte. C'était la vidange du chauffage : difficile du penser en plein mois d'août...
Bon, le réservoir est à nouveau étanche, plus qu'à le re-remplir... Au jerrican mou... 90l, ça fera 9 voyages harassants de la source au réservoir en plein soleil 🥵 : jamais je ne me suis autant senti g2florette...
On peut enfin prendre la route. Sans encombre jusqu'à la pause déjeuner.
C'est la vanlife, total freedom, on s'arrête où on veut, y a qu'à sortir table et chaises, en pleine communion avec la nature...
Après cette pause ressourçante, on reprend la route jusqu'à Arêches (73), notre destination du jour, où nous rejoignons à 19h nos amis Stéphane et Françoise heureux locataires pour 2 semaines d'un chalet d'alpage. Le plan gentiment proposé : garer le van devant le châlet et passer 2 jours ici avec eux.
Petit problème : 1/2 h de piste en terre bien pentue pour y monter, demi-tour très délicat votre impossible avec notre vaisseau de 6m de long.... On tente ? On reste garés en bas et on monte en voiture ?
Trop compliqué de tout laisser au village, on décide de tenter, on verra bien...
Nos potes nous précèdent en voiture. Une quinzaine d'épingles. La piste est correcte, mais les abords sont très très pentus. Du style même en ski tu hésites. En guise de barrière de sécurité, il y a du fil électrifié : efficace pour les vaches, un peu sous-dimensionné pour les vans de 3,5 tonnes 😥 On se concentre, on prend aussi large que possible pour ne pas avoir à manœuvrer dans l'épingle, quitte à frôler un peu l'abîme avec le pneu AV extérieur en entrée de virage. Crampe massive des fessiers pour cause de serrage déraisonnable... Mais bon, ça finit par passer, on arrive au chalet, avec une large clairière bien plate. On se gare, on triple checke le frein à main et ça y est, on peut recommencer à respirer et admirer la vue !!