Camargue, Maroc ou Bretagne ??

Publiée le 28/08/2024
Marre du granit, on passe à une granulométrie inférieure. On nous promet 6km de plage sauvage sable farine, sans une maison, sans même une paillote... Réalité ou délire sous acide du stagiaire de l'office de tourisme local ? Let's check it !

On continue plein W !!!

  • Caro : « J'ai repéré un endroit, ça devrait te plaire, on parle de haut-lieu du kitesurf en Bretagne, très sauvage. Les dunes de Keremma. »
  • G : « OK, oui, ça me plait ! Go ! »
  • Caro : « Sur le chemin, on pourrait s'arrêter à Roscoff. J'y suis passé il y a longtemps [G : comprendre « avec un autre »...]. Petit village authentique et tranquille. »
  • G (jamais jaloux et se disant qu'on pourrait peut-être y acheter quelques nouvelles galettes au beurre) : « D'accord, bonne idée, je programme aussi sec l'itinéraire sur Big M. »

C'est ainsi que nous sommes partis plein Ouest, en quête de plage immenses, de vent et de galettes. Et aussi peut-être bien de vieux souvenirs enamourés...

Sur mesure...

Quand je dis hyper-touristique, je ne marseille pas un brin, on a tous les indicateurs :

  • vendeurs de churros à vieille huile sur le port ;
  • tables de camping qui collent juste devant, avé les ballons argentés en forme de cœur qui flottent dans le vent ;
  • et, marqueur absolu, le petit train qui parcourt la ville avec son guide au micro, son évidemment nasillard à souhait.

Le tout agrémenté de dizaines de magasins, dans des petites rues adjacentes. Il y a du monde, c'est sûr, mais le parcours est assez agréable pour les touristes (que nous sommes aussi, ne l'oublions pas. Souvent le touriste est schizophrénique, déclarant qu'il y a trop de touristes là où il fait le touriste...).

Les boutiques sympa et les sans contact s'enchaînent sans y penser, d'une moutarde locale au paquet de 500g de caramels mous du coin en passant par la casquette velours marque 100% Roscoff engagée à démarche soutenable (on joue le jeu, on gobe tout, c'est les vacances). Plus surprenant, car ça n'est pas le cœur de cible auquel on s'attendait sur une pointe rocheuse du Finistère, un luminaire que Caro a adoré. Artisanat local, sans nul doute...

On continue, et tel Ulysse, mais surtout refroidis par la foule ultra-dense qui se les arrachent, nous ne succomberons pas aux kouignettes. Il s'agit d'une magie druidique permettant de faire tenir dans un mini-gâteau plus de beurre que le volume équivalent de beurre. Mystique. ET trop trop bon !! Maison Georges Larnicoln un must.

C'est alors que soudain, elle apparaît, mystérieuse, magistrale et porteuse de tant de promesses...

The quest is over ! C'est ici. Enfin...

Le saviez-vous ??

Le célébrissime film de Bertolucci, Le Dernier Tango à Paris, devait initialement se tourner à Roscoff (et s'intituler logiquement « Le Dernier Tango à Roscoff », titre éminemment plus poétique et porteur de mystères).

Mais, las, Marlon Brando a refusé au motif que le beurre y était salé, arguant un risque professionnel.

Bertolucci, très dépendant de Brando pour l'équilibre financier du film, a cédé au caprice de sa star et s'est donc rabattu sur Paris et son beurre doux.

Roscoff porte l'estacade !

Je ne connaissais pas ce mot. En voici la définition WiKipedia : « Dans le domaine du génie civil, une estacade ou jetée à claire-voie est un ouvrage assimilé aux ponts ou aux viaducs dont la caractéristique principale est d'être long et relativement bas ».

Ça cadre parfaitement avec l'ouvrage qui saisit immédiatement le regard dès qu'on sort des ruelles vers le port de Roscoff. 590m de long, 2,5m de large, je dirais maximum 10-12m de haut, c'est effectivement bien une impression de « long et bas » qui s'en dégage...

Estacade vue d'ensemble. Il faut un grand angle...

À quoi ça sert ?!!!

Car oui, c'est bien la question immédiate qu'on se pose quand on voit ce pont si long qui aboutit... en pleine mer !

Après une enquête rapide auprès de quelques roscoffiens, il s'agit tout simplement... de la solution incontournable pour pouvoir embarquer vers la toute proche île de Batz AUSSI à marée basse !

Avec un marnage qui peut atteindre ici 10,4m (!!), ce sont des km2 de vase et de rochers qui se font jour à marée basse, empêchant toute navigation depuis le port.

Mais pas depuis l'estacade, qui se termine par une cale d'accostage de 20m.

Malin, le roscoffien !

Promenade, estacade, régalade
Derniers sur le pont du Titanic ?
L'estacade, elle est tellement longue qu'on voit jusqu'aux Antilles !!

Keremma nous voilà !

Bon allez, fini Roscoff, on trace vers notre promesse de plage.

Parcours sans encombre, camping sympa, très gros emplacements, on en prend un dans la zone appelée forêt. Le meilleur de tout le voyage, avec la dalle béton bien à plat, de l'ombre, des arbres, de l'herbe et plein de place.

Il paraît presque petit Big M. !!
Même endroit, mais en mode « Vive l'auvent, ZÉRO crachin sur la table du petit-déj. »

Allons donc faire un tour à la plage !

Il est 18h30, on est installés, allons découvrir cette plage qu'on fantasme depuis ce matin.

On marche un peu pour passer la dune et...

Ouch !! Du gros calibre...

Kitesurf paradise, mais pas pour moi :-(

On l'a dit, Keremma est un des hauts-lieux du kite breton. C'est justifié. Eau plate à perte de vue (bon elle est très très loin à marée basse), clapot cassé par des ilôts, entre lesquels on peut naviguer à marée haute, beaucoup d'orientations de vent possibles. Ça fait rêver. Demain il y a du vent, j'ai ma combi, mon harnais mes chaussons et pour ne pas plomber le coffrre de Big M., je m'étais dit que je louerais aile et planche sur place si besoin.

MAUVAIS PLAN : on ne peut pas louer à la demande, le jour J. Les écoles donnent des cours à plein et sont itinérantes, il n'y pas des structures en bord de plage où on pourrait louer. Tant pis pour moi, on fera autre chose.

Probabilité nulle, événement impossible. Et pourtant...

Coup d’œil sur la gauche. Il reste UN kiter. Il est à 200m, voile posée, il replie. Je décide d'aller le voir, pour lui poser quelques questions, qu'il me partage un peu le plaisir qu'il a eu à naviguer, qu'il me donne quelques bonnes infos, si jamais je reviens un jour.

Je m'approche. À 50m, étonné, je plisse les yeux pour mieux voir. Il me semble reconnaître cette silhouette. C'est impossible. Je m'approche encore, il est de dos, mais seuls Teddy Riner, quelques personnages de Marvel et les ennemis de Goldorak ont cette carrure, mis à part celui auquel je pense. Mais c'est impossible !

Je m'approche encore. Bordel, impossible n'est pas finistérien, c'est bien lui, Renaud le grenoblois la semaine, Renaud de Salin de Giraud le week-end !!!

Un seul kiter sur des kms, un jour et un horaire totalement aléatoire, 1000 bornes de la maison et on se rencontre. Un scénariste sérieux s'interdirait la scène. Et pourtant...

Des tréfonds de Keremma surgit soudain le Golgoth !!
Un Golgoth AUSSI a besoin de douceur : elle est là...

Apéro dîner et ptit déj avec les potes

On décide évidemment de passer la soirée ensemble. Ils déroutent leur plan (partir aussi sec sur le spot d'après) et restent une nuit dans le camping avec nous, l'emplacement voisin est libre.

Apéro potes !

Super soirée, quelques pâtes, on discute  paisible, mais l'humidité (et le froid) s'installent, même sous l'auvent. Doudoune pour nous, vareuse bretonne seyantes et colorées pour eux. Je vois du coin de l'œil leur tente « Two seconds », qui NE PEUT PAS CONTENIR Renaud, l'herbe humide et le froid et soudain une vague d'amour pour Big M. m'envahit... Ils dormiront tout habillés, vareuses comprises, mais seront vivants pour le petit déj. et, bien que très humides et un peu enrhumés, ils prendront la route comme prévu pour les dunes de Sainte-Marguerite, un peu plus à l'Ouest, pour un 3e jour de kite consécutif. Chapeau les amis et à bientôt !

Big rando sur la plage, cap vers l'Est !

C'est notre programme de la journée, explorer un peu cette magnifique plage géante. On part pour le bout Est de la plage, qui correspond à peu près au camping Ode Vras. En un mot, c'est grand, c'est beau, c'est sauvage, y a personne et la fuckin' bruine magique ne vas pas tarder...

Comme si vous y étiez...
C'est le tout début. Ça va être long...
Plus breton, c'est dur, non ?
Tranquille. De la place...
On n'en finira jamais...
Un truc pour ajouter un peu de couleur aux photos les jours de ciel gris pierre tombale
La duperie bretonne à l'œuvre...
Sans commentaires. On se tait et on regarde...
Fin de la balade : ça bruine, ça souffle. Et au fond, ça kite...

Et qu'est-ce qu'on fait demain alors ???

Demain, on the road again. Mais où va-t-on donc ?

Indices :

  • ni plou ni ec ;
  • mon premier est une coquille qui peut servir d'instrument ; mon second est le prénom d'un amoureux de la 6e république ;
  • on part plein Sud ;
  • sur le chemin, au prix d'un mini-détour, se trouve une des baies les plus réputés au monde pour la voile, ouvrant l'horizon de la ville de la sardine...
  • Une fois arrivés, on sera idéalement placés pour s'aventurer dans un lieu MYTHIQUE pour tous les voileux...

Facile, non ?

À suivre !

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