Shunter la pointe, ça n'est pas rien... C'est oublier, entre autres, Crozon, la pointe de la Torche (Ah, les Wind Magazine des années 80 y relatant les étapes de World cup mythiques, avec Hervé Hauss au stylo, c'était toute une époque, avec du fluo, du fun. Et même encore des cheveux.), Camaret et son ecclésiaste aux cuisses constellées d'hématomes, l'île de Sein, Ouessant...
C'est un dilemme. Mais, l'éducation nationale, implacable, a ses contraintes aveugles aux velléités de tourisme, on doit choisir, et choisir, comme chacun sait, c'est renoncer...
Cette problématique classique est centrale dans le voyage en général et dans la VanLife en particulier, car on est encore plus facilement mobile et donc tentés de bouger (gesticuler ?) :
L'option 2, c'est l'école du « Moins, mais mieux », lâcher prise, slow life, Mathieu Ricard, etc. C'est ce qu'on essaye de faire, avec plus ou moins de succès, avec plus ou moins de consensus le soir au fond du Big M., à l'heure des grandes décisions, dans a pénombre et en pyjama.
Plus ou moins de succès, car on bouge quand même beaucoup. Mais on a quand même réussi à fixer une ligne rouge : au moins 2 nuits au même endroit.
Étonnamment, cette règle est d'inspiration œnologique, car oui, l'alcool peut être aussi une source de sagesse. « Ne jamais acheter une seule bouteille d'un vin (foire aux vins, visite rare à un domaine, etc.). » Pourquoi ? Parce que si elle est bonne, ne pas en avoir une autre ne sera rien moins qu'un déchirement. C'est pareil avec les étapes VanLife. 2 jours au moins, car si on découvre un truc exceptionnel à faire le jour 1, on a encore une cartouche...
Bref, on shunte la pointe pour mieux profiter des (SPOIL) 3 étapes bretonnes qui nous restent.
Pour compenser, on se fait une journée VAN/Visite sur le chemin de Concarneau en se programmant 2 stops rapides :
Revivons donc ce mini-périple dans un petit roman photo souvenir.
Ben oui, c'est quoi ??
Il y a des spécialistes... Reprenons donc l'excellente explication du site de la Maison des Abers :
Qu'est-ce qu'un aber breton ?
Un aber est un estuaire en langue bretonne. Dans le Finistère, ils sont dénommé abers mais peuvent aussi être appelés ria, ailleurs.
Il s'agit d'une ancienne vallée fluviale envahie par la mer lors de l’élévation des eaux (fonte période glacière). Cependant à différencier d’un fjord qui est une vallée creusée par un glacier avec pentes latérales raides.
L’Aber est un estuaire soumis au rythme des marées dont l’origine tient au recul de la mer lors des périodes glaciaires ainsi qu’au soulèvement du continent breton qui va accentuer le creusement. Du fait de la fonte des glaces, la mer pénètre ainsi dans la vallée.
Retenez donc 3 choses :
Bon, il ne fait pas beau, le site, en tous les cas dans les environs immédiats du parking, n'est pas exactement exceptionnel, MAIS il y a une petite expo en plein air plutôt sympa.
Un jet de pierres plus loin, zone ultra-sauvage et préservée et encore une fois, le Waw!! breton : espace infini et personne pour venir le remplir. C'est vraiment très beau et on voit bien à quel point ça doit être grandiose à exploiter avec une voile et un peu de vent...
Il pleut + on est pressés => aire de service et repas à l'intérieur.
La force de la VanLife : on est agile et polyvalent, tout en restant confortable :-)
On parvient à garer Big M. à 30m du port. On pourrait dire « encore un miracle », mais en fait la stat est là : on y arrive toujours... Rassurant pour notre éventuel projet ruineux à venir ;-)
Il fait gris. Ça va assez bien avec la ville. Les maisons sont dans la même teinte. Il y a un fort passé de pêche et d'industrie maritime, on n'est pas dans le balnéaire.
Le port est tout en longueur, avec la ville qui surplombe. Qui a dit Bonifacio ? Ça y fait effectivement penser, même forte tradition marine, même austérité : « il faut aller en mer, elle n'est pas toujours sympa, on n'est pas là pour rigoler ».
Touristiquement, Douarnenez est bien connue pour sa baie remarquable
Située entre la presqu’île de Crozon et le Cap Sizun, et ouverte sur la mer d’Iroise, la baie de Douarnenez est un bassin de 16 kms de large sur 20 kms de long. D’une richesse naturelle exceptionnelle, elle fait partie du Parc Naturel Marin d’Iroise (voir douarnenez-tourisme)
Mais c'est avant tout, historiquement, un port sardinier. On parle même de « cité de la sardine »
Cité de la sardine, Douarnenez perpétue les traditions instaurées depuis plus de 2 000 ans : de l’époque gallo-romaine à aujourd’hui, découvrez cette histoire singulière qui lie la ville à la pêche. En 1878, 160 millions de sardines sont mises en conserve à Douarnenez et exportées dans le monde entier (voir aussi sur douarnenez-tourisme)
Il y a donc logiquement sur le port quelques magasins à touristes qui vendent de (et sentent pas mal pour certains) la sardine.
Mais l'attraction du jour, pour nous, liée à cette tradition maritime séculaire (et conseillée par le Routard...), c'est le « port-musée ». Belles collections permanentes de bateaux et, embarqué dans le prix, visite de navires historiques à flot dans le port.
Go !
20h, on arrive in extremis au camping « Le moulin d'Aurore ». Très bien, accès mer ET on nous avait assuré qu'il y aurait de la place.
C'était vrai. Mais grâce à un système assez rare. Pas vraiment d'emplacement parfaitement délimité, « vous vous mettez où vous voulez ».
Avantage : toute la place est utilisée :-)
Inconvénient ; toute la place est utilisée :-(
On a vite fait d'avoir au retour des sanitaires une tente sur le capot. Bon, on finit pas trouver un truc pas mal.
Bon, on est là pour 2 nuits et 2 jours (on part après demain en fin de journée).
Demain on se ferait bien paddle juste en bas du camping dans la baie de Concarneau, puis visite de la ville close, annoncée par Routard comme incontournable... et donc bondée. On verra.
Après-demain, on va se faire une petite excursion. En fait, c'est un peu pour ça qu'on a choisi cette étape.
Indices (bon, c'est un peu trop facile...) :
À suivre !