Nous arrivons après 17h de bus. On rejoint notre hébergement pour une bonne nuit. Le lendemain, nous nous levons tôt et, après un taxi jusque la gare de Poroy, nous voilà à bord du train Perurail avec de grandes baies vitrées pour nous permettre d’admirer le paysage et quelques ruines pendant les 3h de trajet.
On mange dans un très bon italien puis nous retournons nous reposer. Agathe pense entrevoir la fin de sa tourista. On croise les doigts pour demain…
Le réveil est très matinal et nous quittons notre hôtel à 5h du matin après un rapide petit-déjeuner. Une bonne grosse drache nous accueille à la sortie et nous accompagnera jusqu’au bus. En effet, il y a deux options pour aller d’Aguas Calientes au site archéologique du Machu Picchu : une belle montée d’escaliers (1h en théorie donc sûrement 1h30-2h pour nous) ou un trajet en bus de 20 minutes environ. Vu l’état d’Agathe, la question ne s’est pas posée mais le temps pluvieux nous aurait sûrement découragé de toute manière.
On prend les premiers bus de 5h30 pour arriver les premiers à l’ouverture à 6h (horaire du billet que nous avions réservé il y a un peu plus d’un mois). La route en lacet nous permet d’admirer les montagnes, les nuages laissant une grande partie observable.
Puis nous arrivons sur le site. D’abord un peu perdu par les différents accès possibles, nous décidons de passer par le haut où nous pourrons avoir une vue d’ensemble si le ciel se découvre. L’arrivée en haut est magique. Les nuages passent et obstruent totalement la vue puis le vent permet rapidement d’avoir une vue des ruines. Ce spectacle est mystique. On se sent très chanceux d’être ici car même si des milliers de photos lui rendent hommage, le lieu est sublimé par les paysages alentour et ce ballet de nuages. On se pose donc à plusieurs points de vue pour profiter. L’un des points de vue a même des lamas en liberté (dont un qui chassait une touriste et sa banane normalement interdite).
On prend tout notre temps en observant le Machu Picchu disparaitre puis refaire son apparition. C’est un moment suspendu...
On prend ensuite le temps de faire le tour par le circuit haut. Il y a en fait quatre circuits différents et on ne peut en faire qu’un. Parcourir le site même sans guide nous prendra tout de même 3h. Puis on reprend la route vers Aguas Calientes aka Machu Picchu pueblo.
Il nous reste beaucoup de temps avant le train en fin de journée. Nous nous rendons donc au musée à quelques minutes de la ville qui explique les éléments retrouvés au Machu Picchu et les différents systèmes de construction utilisés. Il y a juste ce qu’il faut d’explications générales sur le site pour que ce soit intéressant et instructif.
Nous allons ensuite manger à notre italien dans la ville en profitant du wifi jusqu’à l’heure de notre train. Après le train (séparés dans deux wagons car nous n’avions pas réservé assez à l’avance) et un taxi partagé vers Cusco, nous nous rendons à notre auberge où personne n’est là pour nous accueillir. En fait, la personne qui occupait notre chambre est malade donc le propriétaire nous amène au volant de sa Coccinelle chez sa mère qui tient également un hébergement (mais lui petit déjeuner inclus pour le même prix !).
Nous étant levés très tôt et couché très tard la veille, on profite d’une bonne grasse matinée avant d’essayer de rattraper un peu de retard du blog. On réserve un tour le lendemain pour faire les ruines autour de Cusco afin de rattraper les jours de repos et tourista.
Finalement la tourista reprend mais nous allons quand même au tour en croisant les doigts (et serrant les fesses). Le premier site est Saqsaywaman. Il y avait un temple du soleil, dont on ne voit que les bases aujourd’hui et un grand bassin servant de miroir pour l’observation céleste (malheureusement inaccessible lors de notre visite).
On arrive alors qu’il n’y a pas trop de monde à notre grande surprise. Des lamas se baladent une fois de plus en liberté, ce qu’on préfère largement aux lamas déguisés en ville ou ailleurs. On y admire également une très belle vue sur Cusco.
Le deuxième site est Q’enqo. Le lieu est assez petit donc rapidement fait mais la partie sculptée à l’intérieur de la roche est très bien conservée. C’était un lieu hautement sacré où avaient lieu des sacrifices de lamas et qui permettaient aux Incas de communiquer avec leurs dieux. Pour ce site, sans explication, il n’aurait vraiment pas beaucoup d’intérêt.
Avant nos prochains sites, le groupe est déposé dans un élevage de lamas, alpagas et vigognes qui fait de la vente de tissu. Après avoir demandé les prix, on explose de rire et on n’achètera rien même si il y avait de belles pièces. On aura quand même eu le droit à de rapides explications pour essayer de détecter de l’alpaga ou du synthétique.
Nous revoilà en route vers deux sites l’un en face de l’autre. Nous nous arrêtons au premier : Tambomachay, le temple de l’eau. L’eau y coule encore naturellement. L’endroit est encore assez petit mais bien conservé en partie. On est toujours impressionné par l’imbriquement de roches d’un tel poids.
On traverse ensuite la route pour atteindre Puka Pukara, un ancien hôtel pour ceux qui se rendaient au temple de l’eau justement. On voit encore bien les bases des bâtiments mais les bâtiments sont tous détruits. Une fois de plus, les alentours sont magnifiques. Même si les sites archéologiques sont finalement sur la même route, on ne regrette pas d’avoir pris un tour car le guide a pu nous partager beaucoup d’éléments sur la culture inca autour de Cusco sans quoi la majorité des sites auraient été beaucoup moins intéressant.
On fait ensuite un dernier arrêt à Qorikancha. C’est une église construite en conservant certains éléments de temple inca.
De retour en ville, nous filons à une clinique pour mettre un terme à la tourista d’Agathe. On est tout de suite reçu par une infirmière puis une doctoresse. Une prise de sang et 45 minutes d’attente pour les résultats (on s’est donc demandé pourquoi ça prenait autant de temps en France), la médecine revient et nous donne le traitement qu’on retire à la pharmacie de l’hôpital. Une fois de plus, les médicaments sont données en juste quantité pour le traitement, pas une pilule de plus. Cela nous aura coûté en tout 140€ entre la consultation, la prise de sang et les médicaments.
On retourne ensuite à notre hébergement pour manger des pâtes avec sauce du supermarché !
Agathe fait encore une journée au lit pendant que Benjamin commence les montages vidéos du Huayhuash. On en profite pour réserver une excursion vers la petite sœur de la montagne aux sept couleurs : Palcoyo.
Ce matin, réveil à 4h du matin pour aller rejoindre le minibus en centre-ville. On y fait la rencontre d’un couple de Français, d’un couple de Canadiens et de notre guide Kenny. Notre groupe est entièrement francophone et Kenny parle parfaitement Français. Côté langue, ce sera une journée facile ! On file ensuite sur la route avec un premier arrêt dans le village de Checacupe pour un petit-déjeuner avec gâteau de Cusco, délicieuse confiture de mango-chia et l’important thé de coca. En effet, la montagne culmine à près de 5’000m d’altitude.
On reprend la route jusqu’à une rivière qui comprend trois ponts : un pont Inca en corde et bois, un pont colonial en pierre et un pont récent (dont on se fiche de la matière première). On apprend les noms des différentes rivières en Quechua (qu’on oublie instantanément), qu’un seul pont Inca est encore entretenu et utilisé ailleurs et l’utilisation de différentes plantes locales. Puis on reprend la route où on observe au bord des alpacas et des lamas. Plus on s’approche de Palcoyo et plus les paysages sont enneigés.
Arrivés sur place, c’est un mélange de montagnes colorées et enneigées qui nous accueillent. Le spectacle est incroyable. Nous entamons alors lentement mais sûrement les 200m de dénivelé positifs. Pendant la montée, nous sommes tous subjugués devant la vue d’un halo solaire.
D’un côté, la vallée qui nous a accueillis et de l’autre des pics enneigées dont le célèbre Ausangate. Sur notre gauche, une magnifique série de pics nous garde un peu de suspens pour les dernières collines colorées.
On se rend ensuite au mirador où nous pouvons voir la montagne avec le plus de couleurs en mangeant notre snack du jour.
Après ce repos dans un sublime paysage, nous continuons par la vallée pendant que les autres agences font demi-tour. A part une belle glissade de Benjamin qui finit les fesses au sol, la marche de 3h majoritairement en descente est assez simple. On prend notre pique-nique au bord d’un cours d’eau au calme en échangeant avec Kenny sur ses conditions de travail.
On reprend ensuite le minibus jusqu’au Canyon d’Ananiso qu’on admire par le haut et assez loin du bord car ses falaises sont vertigineuses.
Puis c’est le retour à Cusco avec encore 4h de route. On passe rapidement par une église ouverte mais on trace surtout vers la station de collectivo pour atteindre la vallée sacrée, notre prochaine grosse étape. Agathe, comme à son habitude, n’avait aucun symptôme du mal d’altitude jusqu’au retour où le mal de crâne intense et la fatigue écrasante la submergent.