Après un bus de nuit bien fatiguant, nous nous rendons à notre auberge pour déposer nos sacs. Nous arrivons à la place des armes pile au moment de la levée des drapeaux qui a lieu chaque dimanche. On admire silencieusement ce moment solennel où des civils (préalablement désignés) sont invités à participer.
On reprend des forces avec un brunch consistant à base de gaufres et pancakes puis direction le site le plus incontournable d’Arequipa : Le couvent de Santa Catalina. On arpente les ruelles et les différentes pièces de ce tortueux et coloré couvent en plus de 2h. C’est finalement une petite cité dans la ville. L’une des sœurs, Santa Ana de los Angeles, a été sanctifiée et son histoire est retracée.
Le midi, après une immense queue remplie de locaux, nous mangeons à La Capitana notre premier rocotto relleno, spécialité d’Arequipa. C’est vraiment très bon et pas autant épicé que ce qu’on pensait. On finit par deux petits gâteaux dont un délicieux Tres de leche sur le retour vers le centre. Agathe prend un peu de temps pour chercher des cartes postales mais le choix est beaucoup moins vaste qu’à Cusco.
Après être passés admirer la cathédrale, nous nous rendons à SerPost pour renvoyer nos souvenirs (Nicaragua-Equateur-Pérou). Il faut sortir tout ce que l’on avait bien emballé et calé depuis l’Equateur. Agathe arrive encore à casser une poterie… On y passe finalement toute la matinée. Pour l’envoi, Benjamin doit donner le passeport mais également ses empreintes digitales. On ne s’y attendait pas du tout ! Le colis arrivera en moins de 5 jours à destination. SerPost et ses partenaires, c’est de l’efficacité !
On file à l’hôtel faire le Check out en leur laissant nos affaires puis direction le terminal pour rejoindre Cabanaconde, départ d’un des treks les plus connus du Pérou.
Après plus de 6h de bus (au lieu des 3h30-4h prévus), tous les touristes fatigués filent vers les deux hôtels du village. Nous logeons au Pachamama qui est le seul resto qui fait des plats à la carte. On se fera plaisir avant les jours de marche à venir avec un bon steak d’alpaga et une pizza. À la fin du repas, un membre du staff explique les différents chemins : ceux safe, ceux un peu hard qu’on peut éviter et ceux qu’il ne faut prendre sous aucune raison. À savoir : une jeune femme belge a perdu la vie dans le canyon il y a 8 mois et son squelette vient d’être retrouvé. Elle était partie seule mais on se dit qu’on prendra donc uniquement les chemins sûrs.
Le premier jour est principalement constitué de descente. On prend le petit-déjeuner le plus tôt possible et on se met en route un peu avant 7h30. On croise des chevaux en partant du village puis plus d’âme qui vive (à part la dame pour faire payer l’entrée au premier mirador). Les paysages alentour sont bien secs avant l’arrivée de la saison des pluies. On fera les 1,2 km de descente en 4h en prenant notre temps. Agathe a la chance de voir furtivement un condor avant que ce dernier ne disparaisse derrière un tournant.
Arrivés en bas de la descente, on prend une petite pause au bord de la rivière où il y a un petit « geyser ». On voit l’eau bouillir à un endroit et des vapeurs s’échapper de plusieurs. Le plus impressionnant pour nous est le son du bouillonnement sous nos pieds.
On reprend ensuite la route vers notre hôtel Llahuar lodge qui contient des sources chaudes où nous discuterons successivement avec deux groupes de Français. Agathe sera la seule à aller se baigner furtivement dans la rivière froide qui coule le long des sources chaudes.
Après manger, on discute rapidement avec les Français rencontrés précédemment mais on rejoint rapidement nos lits pour le lever matinal du lendemain.
Ayant beaucoup souffert de la chaleur la veille, nous partons à 4h du matin (tout le monde nous traite de fous la veille). On fait toute la montée avec le soleil à peine levé et un air frais. Deux chiens nous accompagnent durant toute la journée : Chaussette et Hautot.
On mange nos petits sandwichs et snack au niveau du premier mirador puis on continue la route plate jusqu’au petit village de Matala. En chemin, on observe un faucon piquer sur un autre oiseau et une sorte de chamois que l’on fait fuir juste en marchant.
On commence ensuite la descente vers l’Oasis qu’on aperçoit déjà depuis quelques heures. Une petite tienda sera l’occasion d’une pause boisson avant la descente en zigzag.
L’arrivée à l’Oasis est vraiment impressionnante avec des arches de fleurs alors que le chemin emprunté précédemment s’apparente plutôt à un désert.
Agathe arrive en même temps qu’un jeune Allemand à l’hôtel pendant que Benjamin fait un petit retour sur le chemin car la gourde filtrante est tombée sans que nous nous en rendions compte.
On profite seuls de la piscine et des transats pendant deux bonnes heures avant que les autres randonneurs n’arrivent. Finalement, se lever tôt était une très bonne idée !
Après un bon repas à 13h30, on va se coucher car on est mort. Quand on se réveille et rejoint le comedor, il y a plus de 50 personnes. On a vraiment eu de la chance de profiter de la piscine à notre aise car là c’est vraiment surpeuplé avec les groupes organisés par des agences. On profite de ce repas avec Fanny et Corentin, rencontrés dans les bains la veille.
Aujourd’hui, il y a 1’000 mètres de dénivelé sur 4km seulement. Normalement cela se fait en 4h pour les gens plutôt normaux. On décide donc de prendre large et quittons l’auberge à 3h du matin. On monte pendant 2h à la lampe frontale pour arriver jusqu’au mirador qui marque la moitié de la randonnée où nous admirons un magnifique lever de soleil en compagnie de Corentin qui nous a rejoint.
On fait ensemble la deuxième partie de la randonnée et on croise, avant la dernière montée, Fanny qui monte avec une mule. On se rejoint à 7h30 tout en haut de la montée où tout le monde prend le temps d’admirer le paysage. Cette montée aura bien piquer mais on est content de s’être encore dépassé physiquement !
On rejoint ensuite la place principale pour prendre un collectivo qui passe par Cruz del Condor. Cet endroit est un mirador touristique disposé à proximité de certains nids de condor. On peut donc normalement en admirer le matin sur certaines heures propices. Les gens sont bien amassés contre les barrières mais le mirador est joliment construit et on se trouve facilement une place pour bien admirer le canyon et attendre le passage de condors.
On admire d’abord des condors de loin puis un condor passe au-dessus de nous. Le voir nous survoler d’aussi près est très impressionnant et on se rend tout de suite compte de sa taille ! On observe un beau colibri parmi les plantes entre les passages de condors. Le site se vide ensuite d’un coup. En demandant à une garde, elle nous indique qu’étant donnée l’heure, il ne devrait plus y avoir de condor. On repart donc vers Cabanaconde pour manger et prendre notre bus de retour vers Arequipa.
Qui dit trek au Pérou, dit… FROMAGES ! Cette fois, on avait réservé une fondue avec un mélange de fromages andins et suisses. C’est notre manière de récompenser nos corps pour tous ces efforts de marche nous permettant d’admirer de magnifiques paysages.
Pour ce dernier jour, on cherche une nouvelle adresse pour le rocotto relleno que nous avions beaucoup apprécié. On s’excentre pour aller manger à La Nueva Palomino. Cette fois, on arrive tôt pour ne pas attendre 14h pour manger. L’endroit est idyllique et ombragé. Nous poser ici est un vrai délice. Juste derrière nous se trouve leur élevage de cuyes que nous entendrons couiner de temps en temps.
La serveuse nous conseille de prendre un « Super Picante ». En voyant nos têtes effrayées, elle nous explique notre méprise. Au Pérou, une picanteria est un restau où on picore. Le « Super Picante » est en fait une assiette composée de plusieurs plats à picorer donc et il n’y a pas particulièrement de piquant sauf dans le rocotto. On accompagne cela d’une chicha d’Arequipa appelée Chicha de guiñapo qu’Agathe devra boire seule car ce n’est vraiment pas au goût de Benjamin. On finira avec un glace queso helado pour finir sur du frais.
Nous passons rapidement au point de vue Yanahuara pour voir Arequipa d’en haut avec les volcans autour. Puis nous prenons la direction du couvent de la Recoleta qui accueille dans ses pièces des expositions très différentes : antiquités péruviennes, monnaies du monde entier, animaux endémiques, voitures miniatures, ancienne bibliothèque, etc. On prend notre temps car l’endroit est beau et désert vu qu’excentré. Il y a même un autre petit mirador sur la ville dans le clocher de l’église.
On retourne au centre pour faire un tour dans le marché San Camilo. On fait une petite dégustation de fromage dans un des étals avant d’en prendre un dont le goût se rapproche d’une tome non affinée. Évidemment, après s’être baladé, on finit au stand des jus où pour une fois Benjamin craque pour une bonne salade de fruits. On en profite pour se prendre des petits desserts pour le bus de nuit : cake de choclo qu’on avait déjà goûté près de Chinchero et un leche asada une nouveauté pour nous qui ressemble à un flan.
Puis on se cherche un repas avant le bus et on tente des sushis/makis vegan. Très bonne découverte gustative mais on reste sur notre faim donc on va se chercher un énorme wawa pour faire ce soir et demain matin.