28 novembre, 13 h, nous embarquons dans le minibus de la compagnie Chileno Acuña. Nous ne sommes que 3 et le 3ᵉ passager est également français. Pour 15 € le trajet de 4 à 5 h, le transporteur doit avoir du mal à rentabiliser... Nous prendrons cependant un fermier en cours de route.
Dès les premiers tours de roues sur la piste en gravier, c'est l'enchantement, ce sont les paysages que je suis venue chercher ici. De nombreuses nuances de vert, des sommets enneigés et le lac General Carrera que nous longeons une bonne partie du trajet. Et pour accompagner cela, une autre caractéristique de la région : le ciel gris et la pluie intermittente.
Les paysages défilent et je me dis que c'est dommage de ne pas être en voiture pour pouvoir s'arrêter admirer. À ce moment-là, le chauffeur stoppe sur un pont et vient nous ouvrir la porte en nous demandant "Quieren mirar ?" Voulez-vous regarder ? Oh, que oui ! Nous sommes au-dessus des Gorges du Diable, un défilé étroit avec une cascade et un torrent.
C'est le clou de la région : des formations minérales aux formes sculptées par les vagues. Hier, nous avions réservé la sortie partant à 12 h auprès d'AONI Expediciones. Comme nous ne pouvons pas faire de transfert pour régler, nous devons aller confirmer et payer. Nous arrivons sous une pluie battante et très froide. Nous avons un peu de mal à comprendre les explications données pour nous rendre à la petite cabane près de la plage, en bonne compagnie avec une vingtaine d'autres agences. Nous sommes chaleureusement reçues (oui, je sais, c'est souvent...) et quand on demande si midi est la bonne heure pour cette sortie, on nous conseille plutôt celle de 8 h 30, qui devrait être moins pluvieuse. De plus, ce tour, qui montre l'essentiel, ne dure qu'une heure trente au lieu de deux heures trente, nous aurons ainsi froid moins longtemps !!! Cerise sur le gâteau, il est moins cher (20 000 pesos, 21 euros).
On nous offre de goûter un maté. Je ne suis pas fan des boissons qu'on se partage, mais j'ai déjà décliné un verre de vin chilien, je ne peux décemment pas refuser d'aspirer quelques gorgées. Il est plutôt bon.
Nous filons ensuite vers notre hébergement du jour, le Bellavista, auberge de jeunesse et camping. En réservant, Aurore s'est demandée pourquoi il était précisé "chauffage dans les parties communes". Eh bien, c'est parce qu'il n'y a en pas dans les chambres et les salles de bains... Autant dire que nous passerons beaucoup de temps près du poêle à bois !
Pour nous réchauffer, nous allons manger un plat chaud au restaurant. J'ai eu le tort de prendre une cassolette de fruits de mer, ils sont énormes, indéfinissables (mais néanmoins bons) et me resteront sur l'estomac ! Aurore a plus de chance avec son lomo saltado péruvien.
Le lendemain matin, nous partons à 8 h vers le point de rendez-vous, où nous sommes harnachés pour la sortie sur le lac. Le bateau fonce à vive allure pour atteindre en un quart d'heure les fameuses formations. Nous commençons par les tunnels, où on peut admirer des petites stalactites, malheureusement trop souvent cassées par les visiteurs. Viennent ensuite la cathédrale et les chapelles, qu'on peut admirer sur toutes leurs faces. À un moment, sur une façade rocheuse, il est possible d'apercevoir des ibis qui nichent ici.
