Il s’agit d’un article plus long que d’habitude, car il concerne une période de temps plus importante, mais surtout car l’aventure vécue a été si riche, qu’il m’était difficile de faire un résumé moins détaillé. Bonne lecture, et encore merci de vos commentaires, qui m’encouragent et me font toujours un grand plaisir !
Comment résumer cette expérience ? Aussi folle, incroyable, éprouvante et inoubliable ? 4 jours hors du temps, hors de nos vies…
Pour une fois, je ne sais par où commencer la rédaction de mon article. Simon m’a simplement et justement conseillé de commencer par le début.Ensuite vient la partie plus ”sauvage”, où l’on commence à s’enfoncer réellement dans la forêt tropicale, et nous entamons la descente. Nous sommes déjà en admiration de tout ce que nous voyons. La végétation, les paysages, mais aussi les mûles chargées qui sont le seul moyen de transport, et l’humidité ambiante très importante (imaginez de marcher en montant et descendant sans arrêt sur un chemin de terre dans un hammam géant, et vous aurez un petit aperçu).
Nous sommes concentrés sur notre effort et sommes ébahis quand tout à coup, au milieu de la forêt, nous apercevons des toits de taule et tout un campement qui sera notre point de chute pour la nuit ! Nous sommes heureux d’être arrivés ! Et sommes fiers de ce premier effort, qui nous a parut finalement assez accessible (préparation mentale + premier jour donc fraîcheur et excitation).Nous traversons un petit pont (2 personnes à fois) pour atteindre notre ”dortoir”. Une bonne surprise : nous avons des vrais lits avec matelas et oreillers,ainsi que couvertures et moustiquaires. Les lits superposés sont un grand ensemble ouvert sur l’extérieur, près des tables collectives. Nous dormirons côte à côte, avec nos compagnons de voyage, chacun dans sa moustiquaire. Alexandra, qui est bien plus qu’une traductrice, nous explique tout. Elle connaît chacun de nos prénoms et s’assure que tout se passe toujours pour le mieux, une vraie maman !Elle nous invite à mettre nos maillots de bain et se diriger vers la rivière. Quelle surprise ! Un bassin au pied d’une cascade dans un décor de forêt tropicale magnifique !! Petite montée d’adrénaline car pour rejoindre le bassin… il faut sauter depuis les rochers ! Environ 3/4 mètres de haut selon nos estimations (soit à peu près 2 Simons par rapport à notre unité de mesure personnelle).Mon cri à du faire fuir les oiseaux des alentours ! L’eau est bien bien fraîche !! Mais quel bonheur de se retrouver là et détendre nos muscles après cette journée dans ce décor aussi beau...
Antonio nous réveille à 5 heures ”Buenos dias Cebollas !” Oui car nous avons dû choisir un nom de groupe. Antonio nous a menacé : si à la fin de la première journée nous n’avions pas trouvé notre nom, il nous donnerait lui-même un nom bien moche, du style ”oignons”. Nous avons tous pensé que ”oignons” c’était pas si mal, donc pour lui couper l’herbe sous le pied, nous sommes devenus les ”Cebollas Bonitas” (jolis oignons).
Petit dej à la Colombienne (arepas, œufs, fruits exotiques…) puis à 6h30 nous reprenons la route. Début de journée très sportif, on attaque direct avec une sacrée montée, bien longue… pfiou dur dur. En haut, pause pastèques qui fait du bien. Puis on redescend… À peine 8h du matin, nous sommes déjà trempés. La bonne surprise c’est la pause qui arrive 2h30 après notre départ : nous arrivons au sein d’un nouveau campement, situé dans un village Kogui (tribu indigène locale), et découvrons là encore une magnifique piscine naturelle formée par une majestueuse rivière, le Rio Buritaca. L’eau est fraîche mais quel bonheur de se délasser dans cet endroit merveilleux sous un beau soleil et un calme si agréable… Nous avons le temps de vraiment en profiter, en se laissant doucement sécher sous les rayons du soleil, allongés sur des rochers, avant le déjeuner qui se fera au campement.Le départ se fait à midi pour la suite du trek, qui sera un peu compliqué après cette longue pause reposante. Nous croisons un village avec de nombreuses habitations traditionnelles Koguis et Antonio nous en apprend plus sur leur culture et leur histoire. Nous repérons bananiers, avocatiers et cacaotiers dans les parages. Nous suivons le cours du majestueux Rio Buritaca, les paysages d’une nature aussi belle nous aident à tenir le rythme.La suite de la marche est ponctuée de montées/descentes, c’est long et assez difficile. Puis vient le moment où Alexandra nous annonce ”happy hour”… certainement la pire heure qu’on ait vécue pendant ce trek… Une section en montée extrêmement difficile et interminable, avec un rythme très soutenu (trop?). Beaucoup de choses me sont passées par la tête (”pourquoi je paie pour subir ça ? Je ne peux plus respirer je crois que je vais faire une crise de panique. Ah non en fait je risque de tomber dans les pommes avant…”) mais j’ai toujours essayé de recentrer mon esprit sur du positif et de chasser les pensées négatives pour ne pas lâcher et aller jusqu’au bout. La force du mental est indéniable, je m’accroche à mes pensées motivantes, et fonctionne par petits objectifs.Quel soulagement une fois arrivés en haut ! Et nous sommes proches des premiers. La pause sera très bénéfique. Je pense que je n’ai jamais autant transpiré de ma vie !
Mais la journée n’était pas encore finie, encore une bonne heure de marche pour arriver au camp vers 16h. Petit plouf dans la rivière (glacée), avant la douche (glacée) et le repas. La fatigue commence nettement à se faire sentir et les petits bobos aussi (bienvenue aux ampoules). La journée a été très éprouvante, nous nous couchons vers 20h.C’est le grand jour ! Nous allons enfin découvrir la Ciudad Perdida ! Départ à 6h20 du campement El Paraiso. Après 10 minutes, nous arrivons au pied… des 1200 marches qui nous séparent de la cité ! Celles-ci ont également été construites par les Tayronas pour l’accès à la cité.
S’entame donc une longue et éprouvante montée des marches, et sur certains secteurs c’est très raide, voire vertigineux.Le groupe de tête nous a semé et le reste du groupe est loin derrière, nous sommes donc seuls dans cette ascension et quand les premières pierres apparaissent à 7 heures : QUELLE FIERTÉ !! Nous y sommes ! Nous avons réussi à atteindre la Ciudad Perdida, Teyuna ! Gros sentiment de soulagement, victoire et surtout fierté.
Je me réveille motivée, motivée à bientôt en finir ! Il a pas mal plu pendant la nuit, et la première partie du sentier va s’avérer très boueuse et glissante ! Cela rajoute pas mal de difficultés, mais on est tous d’accord pour dire qu’on est bien contents d’avoir la pluie le jour 4 et non pas la veille, donc personne ne se plaint et on avance. Simon ”slide” sur la boue sur des passages en pente tellement glissants ! Mais sur certains passages, notamment de longues montées, qu’est-ce que c’est dur… Une pause de 20 min est prise sur notre tout premier campement pour reprendre un peu des forces, puis de nouveau une ultime montée, longue et difficile. Une fois en haut, il ne reste plus que la descente vers le village. QUE la descente ? Olalala mais cette descente… IN-TER-MI-NA-BLE. On se dit que c’est la fin, qu’il faut tenir, on se motive… On ne fait pas de pause pour en finir au plus vite.
Notre départ s’était effectué à 6h45, et nous atteignons enfin triomphalement le restaurant du village à midi pile !!! ON L’A FAIT !!!Dernière photo de groupe, avant de repartir en direction de Santa Marta. Un sentiment de nostalgie nous envahit, comme on avait commencé à le ressentir sur le sentier en longeant des paysages couverts de brume après la pause…
Nous avons vécu une véritable aventure, très dure physiquement, les efforts se font sur de longues périodes. Mais les souvenirs qui resteront seront gravés dans nos mémoires. C’est quelque chose d’unique ! Je ne le referai pas mais suis fière d’avoir atteint cet endroit magique et d’avoir réussi jusqu’au bout, à la seule force de mes mollets et mon mental, d’avoir porté mon sac tout le long et qu’on soit souvent arrivés dans les premiers, alors que comparé à la plupart des autres, notre rapport poids/puissance ne jouait pas en notre faveur.
Enfin, ce qui m’a le plus touchée, c’est de constater que des personnes, issues de civilisations ancestrales, qui ont vécu l’arrivée d’envahisseurs sur leurs terres, puissent aujourd’hui vivre selon leurs propres traditions, dans la nature sauvage…
Antonio porte toujours une machète sur lui !! Nous l’avons uniquement vu s’en servir pour nous menacer de bien répondre à ses questions. Et on le voit régulièrement mâcher des feuilles de coca, et consommer le ”popolo” (outil qui permet d’ajouter à sa consommation de coca, une poudre de coquillage, et de multiplier les effets de la coca. C’est un objet typique des populations locales)..
Nous avons entendu les singes de la forêt au petit matin et … un toucan ! Trop déçue de ne pas l’avoir vu, mais il s’est envolé quand Antonio nous l’a montré.
L’aventure a souvent un goût de mélange entre Koh Lanta et Pékin Express. On a tout le temps nos sacs sur le dos et on doit très souvent traverser des rivières : sur des pierres, des ponts suspendus qui valdinguent et parfois des rondins de bois accrochés par des ficelles.
Sur le camp 3, au pied de la Ciudad Perdida, il y avait même une télé !! Et devinez-quoi… j’y ai retrouvé Simon en train de regarder un match de foot, accompagné des guides et quelques Koguis….
Ohlala presque comme si on y était. Je me pressais de lire vite pour savoir comment ça se termine ! Lecture passionnante et quelle découverte de ce peuple. C'est une superbe expérience ! Bravo à tout les deux pour vos efforts physiques !!!! Reposer vous bien après ce périple ! Et merci de nous avoir partagé ces photos 😉
Juste j’ai des interrogations.
1) Est ce que Simon a su partager la pasteque pendant la pause? Il a parfois eu du mal à partager les cucurbitacées dans le passé! Ptdr
2) Votre guide qui mangeait des feuilles de coca est ce que ça lui tournait la tête ? Vous avez gouté vous?
Bravo pour ce chouette périple.
Gros bisous
@Fenouille
J'ai très bien partagé le cucurbitacé, je me suis contenté au maximum de 3 morceaux (ce qui est une prouesse pour moi)
Non ça lui faisait rien, et non nous on a pas goûté mais un gars de notre groupe oui et il a dit que c'était degueulasse et que ça ne faisait rien (soit disant il n'allait plus sentir ses jambes)