C’est en début de matinée que nous arrivons à Ica, après un voyage en bus… de nuit depuis Arequipa ! C’est un changement total : on est redescendu quasiment au niveau de la mer, dans un lieu tout ce qu’il y a de plus désertique et donc beaucoup plus chaud ! Le trajet s’est plutôt bien passé, la première partie de la nuit a été un peu difficile car beaucoup de virages, et à 6h, coup de stress pour Simon car peur que nos sacs soient déchargés dans la mauvaise ville (longue histoire…) mais heureusement le trajet total de près de 12 heures nous a permis de nous reposer assez pour attaquer la journée du bon pied (on ne va pas non plus dire qu’on a bien dormi mais bon, ça passe).
15 minutes de taxi nous amènent à Huacachina, qui est clairement un oasis au milieu des dunes de sable ! Quand je dis changement de décor, c’est vraiment les extrêmes : la veille on était à plus de 4000 mètres à observer des condors et là on se retrouve plongés en plein désert, comme au Sahara….
Nous prenons possession de notre chambre, puis partons un peu découvrir ce petit village construit autour d’un petit lac , et entièrement entouré de dunes. Notre hôtel propose l’accès à une piscine, on saute sur l’occasion pour se faire une petite journée de farniente, à profiter de la chaleur (toutefois agréable) et la fraîcheur de la piscine. Mais si vous nous suivez bien, vous savez qu’avec nous, le farniente ne dure jamais bien longtemps ! À 16h30, nous voilà en partance pour les dunes, à bord d’un bolide des sables, un buggy pour une excursion dans le désert !
Whouuu sensations fortes au programme : à toute allure dans les dunes, notre chauffeur nous fait découvrir le désert sous toutes ses coutures. C’est magnifique ! Montées, descentes, slides… tout cela avec une touche d’adrénaline bienvenue. Mais ce n’est pas tout, nous allons aussi pouvoir découvrir les dunes de très près grâce au sandbord ! Des planches de bois waxées, sur lesquelles on s’installe à plat ventre pour dévaler les dunes à toute allure !! On s’éclate! Je hurle dans les descentes et on va à fond. Simon ne freine même pas ! Bon, il a malheureusement chuté sur la dernière et plus longue descente, finissant avec le visage (entre autres) couvert de sable, œil compris… Aïe. Et encore, nous avions prévu un cache-cou pour se couvrir la bouche et le nez, heureusement (sinon je n’aurais pas pu crier d’ailleurs héhé…).
Avec les couleurs de fin de journée et le coucher de soleil, l’expérience est vraiment géniale, en plus on rigole bien avec les gens de notre groupe (12 personnes dans le buggy quand même). C’est totalement ravis qu’on rentre prendre une bonne douche pour se rincer et passer l’œil de monsieur au sérum physiologique ;)
Pour cette deuxième journée dans le désert, nous décidons de retourner dans les dunes pour vivre l’expérience différemment. On part pas trop tard pour monter à pied ! Eh bien, ce n’est pas une mince affaire… On peut dire que la montée est un vrai challenge. Marcher dans le sable, c’est très difficile, d’autant plus en montée car à chaque pas on monte mais on redescend un peu par la même occasion. Il y a pas mal de vent, donc attention aux bourrasques de sable. Mais une fois en haut, ça vaut le coup : d’un côté on peut admirer l’immensité des dunes et de l’autre, la ville d’Ica construite en plein désert, c’est assez fou ! La proximité de la ville génère toutefois une importante pollution plastique dans les dunes, ce qui est assez déprimant. Voir autant de déchets dans un endroit aussi magique, ça fait mal au cœur.
L’avantage d’être en haut des dunes, c’est qu’ensuite il y a la descente !!! Courir à fond dans le sable, un vrai plaisir : ”ahahah je peux plus m’arrêter !!!” On s’éclate une fois encore, mais ensuite on a du sable partout ahah !
Après une petite douche, on retourne à la piscine pour profiter encore un peu de ce lieu incroyable jusqu’en milieu d’après-midi, puis on reprend la route pour notre prochaine destination.
Seulement 1h30 de route nous sépare de Paracas, situé en bord de mer : bonjour océan Pacifique !
Lors de notre séjour à Paracas, nous allons avoir des bâtons dans les roues à de multiples reprises, à commencer par notre arrivée à l’hôtel : notre réservation n’a pas été prise en compte ! Nous nous retrouvons le bec dans l’eau, surtout que nous sommes en pleine ”semana santa”, période ultra-touristique dans les pays catholiques comme le Pérou. Mais nous avons notre bonne étoile qui nous permet de toujours retomber sur nos pattes. C’est ainsi que nous trouvons rapidement un autre logement pour les 2 prochaines nuits.
Rendez-vous sur la marina pour profiter de la fin de journée, sous un coucher de soleil aux couleurs flamboyantes. Au menu : poulpe grillé, on fait honneur à la côte. On s’amuse du service abominable de notre resto (serveuse qui nous fait la gueule mais qui flirte avec 2 américains, on voit une petite souris, 2 filles décident de ne pas rester au resto mais renversent les maïs toastés offerts partout par terre, personne qui veut nous amener l’addition, et enfin un plat affiché à 25S sur la carte de Simon qui nous est facturé 30S ! On voit que notre niveau d’espagnol s’est amélioré quand on arrive à ne pas se laisser avoir).
Le programme de cette nouvelle journée : découverte de la réserve de Paracas, un lieu préservé à quelques kilomètres du village. On (enfin surtout je!) a décidé de découvrir cet endroit unique en autonomie, on a donc vu avec notre logeuse pour louer un scooter pour la journée. À savoir : perso je m’y connais un peu en scooter car j’en avais un étant ado, et j’en ai beaucoup fait en Asie avec Maud derrière. Simon, lui n’a jamais conduit un deux-roues motorisé de sa vie et n’est pas vraiment partant pour l’expérience, mais je le pousse…
Quand on récupère le scooter, c’est donc moi qui me colle à la conduite, mais ça ne va pas, mais alors pas du tout !!! C’est un vieux scooter tout pourri (même en Asie ils étaient 10 fois mieux), minuscule, presque impossible à diriger. En plus les rues sont sablonneuses. Autant dire qu’avec le poids de Simon derrière, je n’arrive absolument pas à maîtriser l’engin… Il prend donc le relai à la conduite, mais le scoot est tellement minus que pour tourner, les poignées lui rentrent directement dans les genoux donc = virages impossibles. On rentre à l’auberge pour rendre cet engin de l’enfer…
Mais je ne me démotive pas de ma volonté ! Je n’ai pas envie de visiter lors d’une excursion groupée… On trouve donc un autre scooter à louer, cette fois bien plus en forme et assez grand pour les jambes imposantes de mon homme. Il est déjà 11h30 avec tout ça, c’est parti pour notre visite !
Simon s’en sort super bien pour une première expérience de conduite. On est un peu crispés au début puis on se détend de plus en plus et on est abasourdis par les paysages qu’on traverse. C’est comme si d’un coup on avait atterri sur la lune ! Un paysage désertique, pas un seul élément de verdure, uniquement ces collines incroyables de sable dur. Et tout cela au bord de l’océan qui s’échoue au pied des falaises ou bien sur les plages de sable… Le soleil est puissant mais l’atmosphère est nettement rafraîchie par le vent froid qui souffle fort sur ce littoral.
L’avantage c’est qu’on peut prendre notre temps, s’arrêter où on veut et quand on veut. On avait prévu notre picnic, on mange face à ce spectacle, puis on fait des pauses sur les plages, j’ai même sorti mon maillot de bain pour tremper mes jambes dans l’océan ! L’eau est très belle, mais le courant marin vient tout droit de l’Antarctique, alors avec le vent qu’il y a, ça n’ira pas plus loin…
Pour finir la journée, nous allons nous installer sur une plage en dehors du parc, plus proche du village pour regarder paisiblement le soleil se coucher, face aux flamands roses dans la mer.
Après avoir rendu le scooter (on a quand même un peu mal au dos!) on décide d’aller manger dans une petite gargote, loin des restos touristiques : on se régale d’un poulet croquant frit et frites maison, pour quelques soles seulement. La journée se termine en beauté !
Nouvelle journée au bord du Pacifique : au programme, la visite des islas Ballestas, au large de Paracas. Nous sommes jeudi 14 avril, et en plus de l’anniv de mon frère, c’est un jour férié au Pérou (veille de vendredi saint), résultat : un monde pas possible au port pour prendre les bâteaux qui font les visites des îles. On n’a jamais vu autant de monde pour une attraction touristique depuis le début de notre voyage. On fait donc la queue un long moment avant de pouvoir embarquer, heureusement juste devant nous un autre couple de français*, avec qui on discute bien, l’attente passe plus vite.
La visite est assez rapide, mais tout de même sympa : on aperçoit un ”dessin” sur la côte, un peu mystérieux, datant certainement de l’époque pré-inca, puis on se rapproche des îles. Elles sont notamment connues pour accueillir de très nombreux oiseaux, qui produisent du ”guamo” : sur toute leur surface, il y a une importante substance blanche, il s’agit de la fiente des oiseaux (oui, oui), qui est utilisée comme un puissant fertilisant en agriculture. On a aussi la chance d’apercevoir des pingouins ! Comme je l’expliquais précédemment, le courant marin ”Humboldt” remonte depuis l’Antartique, ce sont donc des pingouins Humboldt. On observe également de nombreux lions de mer : ces impressionnants mammifères marins, pas bien élégants mais très nombreux sur ces îles. On a eu de la chance, on n’a pas reçu de ”guamo” sur la tête lors de notre expédition…
A notre retour sur la terre ferme, nous proposons au couple de français de déjeuner ensemble : on va passer un très bon moment à échanger sur nos expériences de voyageurs, c’est super intéressant d’avoir le ressenti et le partage de personnes qui vivent la même chose que nous. C’est l’occasion de se donner des conseils sur nos prochaines étapes, se raconter nos déboires et bien rigoler. Ça fait du bien de se sociabiliser, d’autant plus avec des gens aussi sympa !
Mais autour de ce bon moment, nous subissons pas mal de stress : avec tout ce monde, on commence à paniquer pour les trajets prévus l’après-midi. Et en effet, Simon, après avoir fait un saut à la gare routière pour prendre nos billets de bus en avance (ce qu’on ne fait jamais, mais il a senti le truc), réalise que tous les bus de l’après-midi pour aller à Lima sont complets, ainsi que le bus de nuit qu’on comptait prendre ensuite pour rejoindre le nord du pays. Oh-oh ! Bon comme d’hab, on s’en sort, en négociant avec une agence pour trouver un mini-bus pour Lima, et on trouve des billets sur internet avec une autre compagnie pour le trajet de nuit. Après moult péripéties, des négociations acharnées (notre niveau d’espagnol s’est clairement amélioré), on se retrouve finalement dans une voiture avec nos sacs sur les jambes pour faire le trajet de 3h jusqu’à Lima. Et une fois à la capitale, le chauffeur nous laisse en plein milieu du périph’ au sud de la ville (évidemment notre gare routière est au nord), là c’est un peu le stress au bord de la route, on se raccroche aux péruviens qui étaient dans la voiture avec nous. Un taxi nous propose de nous emmener, mais c’est très cher vu que c’est très loin, notre amigo nous fait donc prendre le bus local. On n’était pas vraiment sereins de prendre ce genre de transport dans les banlieues de Lima, mais tout s’est bien passé et on a économisé beaucoup de sous. Quasiment tout l’après-midi on s’est dit ”mais qu’est-ce qu’on fait là ?”, rien ne s’est passé comme prévu, mais comme je le disais, on retombe toujours sur nos pattes et à 22 heures nous avons pu embarquer pour notre bus de nuit… la suite au prochain épisode !
* Récit de la ”rencontre” :
- La guide : il faut remplir ce papier avec vos noms, âges et nationalité
- Moi qui scrute tous les noms du papier avant d’écrire : ah il y a des français !
- Simon, gêné : oui, ils sont juste devant nous
- Le couple, gênés : oui, c’est nous…
- Moi : ah c’est marrant, on a le même écart d’âge, vous avez juste 1 an de plus que nous !
- Moi encore : euh enfin, c’est pas que j’analyse toutes vos données personnelles mais euh héhé… j’ai pas noté votre numéro de passeport quand même !
- Tout le monde : gêné