L’Amazonie : Ça fait longtemps que nous en parlions, c’était prévu dès la projection de notre voyage. Et depuis 2 semaines, les dates étaient bloquées. Les billets d’avion réservés. L’agence d’excursion choisie.
Pourtant, en atterrissant à l’aéroport de Leticia, seule ville Colombienne d’Amazonie, c’est seulement à ce moment-là que nous avons réalisé : nous sommes au cœur de la plus grande forêt du monde, un lieu unique et impressionnant. Quelle chance inouïe !Tout au long de la journée, nous serons emplis d’une très forte émotion, les larmes nous montant souvent aux yeux de réaliser où nous nous trouvons. L’arrivée en avion est telle que me l’avait décrite mon père avant notre départ (qui a eu la chance de se rendre en Amazonie péruvienne lors de son service militaire dans la Marine) : en-dessous de nous, que de la forêt, une étendue verte et touffue, d’une immensité sans limite. Et au milieu, comme une grande cicatrice qui creuse la forêt : l’Amazone. Un fleuve mythique, qui serpente entre les arbres, immense et puissant.Et puis, surgissant de nulle part, des toits de tôles et la vie, la ville ici ! Aucune route n’y mène. Seuls des bateaux rejoignent d’autres villes fluviales au Brésil et au Pérou au prix de plusieurs jours de voyage sur l’Amazone. Et bien sûr, les avions.À peine arrivés, nous avons directement pris le chemin du port de Leticia et commencé notre voyage sur l’Amazone en pirogue ! C’est fou non??!! La ville de Leticia (plus de 30000 habitants quand même), se trouve au triangle frontalier de l’Amazonie : de l’autre côté de la rive c’est le Pérou, et juste à l’est, le Brésil. Mais ça ne change pas grand chose pour nous, le paysage est le même partout : le fleuve gigantesque (3kms de large à cet endroit au plus grand), sa couleur marronnée et la ”selva” (forêt en espagnol) juste à ses pieds.
Réveil très tôt pour cette deuxième journée : 5h30. Dur dur pour moi… Moins pour Simon, qui est sur un vrai nuage dans cet environnement ! L’objectif de ce réveil matinal était de pouvoir observer les oiseaux mais la brume était de la partie, nous avons donc dû attendre qu’elle se lève. Du coup, nous avons d’abord pris notre petit dej et sommes partis ensuite en barque avec Edwin + Edwin sur le lac. Quiétude et observations étaient au rendez-vous pendant que nous ramions au bord de la forêt. Nous avons pu observer quelques oiseaux et aussi un arbre IMMENSE.
À notre retour au camp, nous avons pu faire diverses activités.
En premier lieu, rencontrer Lucas. Lucas, le caïman !! Simon l’a aperçu dans le lac non loin du campement, il a donc prévenu Edwin peruviano qui immédiatement l’a appelé en imitant le cri du caïman pour qu’il se rapproche (oui oui tout à fait normal…). Ensuite Lucas a eu droit à un petit encas, et nous un spectacle inédit !
Suite à cela, on nous a fourni des cannes à pêches bricolées et comme apât… de la viande fraîche. OK, ça donne le ton ! Dès son premier essai, Simon attrape une sardine !!! Trop fort ! Dès mon premier essai, j’attrape une sardine ! Trop forte!! Bon la chance du débutant… Mais notre palmarès est très honorable : pour ma part j’ai eu 2 sardines. Mon amoureux, lui, a pêché 3 sardines mais également… 3 piranhas !! On a pu observer leurs petites dents pointues. Et même s’ils étaient petits, on n’aurait vraiment pas aimé qu’ils nous croquent les doigts ou les orteils. On a pu nourrir les oiseaux du coin avec nos prises, qui se sont donc bien régalés.
Maintenant qu’on sait tout ce qu’il y a dans l’eau, c’est avec une grande prudence nous avons entamés notre prochaine activité : kayak sur le lac !! ça tombe bien, on adore le kayak ! Au rythme de l’Amazonie… donc moi qui aime pagayer et avancer, je dois ralentir le rythme. Pas de paresseux à l’horizon (à part les kayakistes), mais une jolie balade.
Après un dernier repas sur place, il est temps de repartir du campement : on retourne au bord de l’Amazone cette fois en pirogue à moteur, en passant dans des petits passages de la forêt inondée.
En effet, à cette époque de l’année, une partie de la forêt est sous l’Amazone. La vie autour du fleuve est très dépendante de la saison, notamment de la hauteur de l’eau, qui passe du tout au tout selon qu’il est en saison sèche, ou en saison des pluies où il innonde complètement la forêt. Nous sommes donc en saison humide, le niveau du fleuve est assez haut, mais il atteint son maximum au mois de mai, engloutissant les rives sur son passage, et les villages en bordure, qui sont évidement équipés (maisons sur pilotis)
Pour la suite de notre excursion avec Edwin colombiano (nous avons dit au revoir à Edwin peruviano qui est resté à Marasha), nous reprenons un bateau rapide sur l’Amazone. 2 heures de navigation (et un endormissement incontrôlable - hypnotisés par le paysage?), nous nous arrêtons dans un petit village, duquel nous allons parcourir environ 3kms à travers les commuautés locales pour rejoindre la toute petite ville de Puerto Narino. Il fait très chaud, mais le chemin est assez agréable et Edwin nous fait goûter plein de fruits sur les arbres de notre passage, ainsi qu’une glace locale pour se rafraîchir. Ça lui tient à cœur que nous voyons la vraie vie des habitants. Et même si ce n’est pas en pleine nature sauvage, c’est tout de même une belle découverte pour nous.
Lors de notre visite en Amazonie, nous n’allons pas rencontrer de tribus indigènes ayant gardé leurs modes de vie ancestraux dans la jungle. Mais toutes les personnes vivant sur le fleuve sont des indigènes (au sens ethnique), dont le mode de vie s’est occidentalisé et christianisé. Cependant, une partie de leurs croyances, rituels et culture sont restés ancrés encore aujourd’hui dans leur quotidien.
Concernant Puerto Narino, il s’agit d’un concept à lui tout seul. C’est une ville de 4000 personnes, qui vivent au rythme de l’Amazonie, avec ses pluies, ses chaleurs, ses fleurs, ses fruits… Le village est très bien entretenu, et tout le monde se déplace à pied car c’est le seul mode de transport ! Il y règne donc une grande sérénité. Nous croisons tout plein d’enfants (qui sont d’ailleurs trop mignons, tout petits, il nous font craquer!), car les écoliers de tous les villages environnants viennent ici (moyen de transport : la lancha évidemment !).
Nous serons logés dans un hôtel assez coquet au cœur du village. On est loin du ”lodge” dans la selva, mais les chants des nombreux oiseaux nous rappellent que l’on est bien au cœur de cet écosystème.
Nouvelle journée en Amazonie qui commence sous une forte pluie. Kway et bottes sont de rigueur ! Pour cette matinée, nous nous rendons dans une réserve non loin de Puerto Narino, et sur le chemin, nous avons la chance de voir de nouveaux micos (petits singes noires au nez blanc). Une fois sur place, nous découvrons le mode de fabrication de l’acaï, qui est un petit fruit violet issu d’un palmier d’Amazonie, reconnu notamment pour ses propriétés antioxydantes. À nouveau c’est fou de voir que derrière des ”modes” en Europe (Acaï bowl),se cache en réalité une production lointaine et nécessitant des conditions climatiques et un savoir-faire. Lors de la dégustation, j’ai personnellement du mal avec le goût de ce jus, mais Simon a bien aimé (avec beaucoup de sucre). Notre visite dans la réserve nous permet également de rencontrer un pirarucu, le plus gros poisson de l’Amazone, atteingnant facilement les 2,5 mètres de long et 200 kgs.
Suite à cette balade, nous nous rendons dans un petit musée local, tenu par des bénévoles, pour en apprendre plus sur la vie sous-marine de la forêt inondée, notamment les poissons (piranhas entre autres), anacondas, tortues et dauphins ! Car oui, il existe 2 espèces de dauphins qui vivent dans l’Amazone, des gris et des … roses !
On file ensuite se changer (le kway et les bottes s’étant transformés en vrai sauna depuis le retour du soleil) avant de déjeuner dans une gargote face au port et de prendre une pirogue pour naviguer vers le lac de Tarapoto. Très jolie balade sur ce bras d’amazone : dans la forêt inondée, puis sur le ”lac”. Nous faisons une petite halte dans un village puis vient le moment de… la baignade ! Au début nous n’osons pas… on a justement vu au musée toutes les bêtes qu’il y a dans ces eaux et surtout, vu la couleur très opaque, on ne voit pas du tout dans quoi on se trempe. Mais après avoir vu Edwin plonger sans hésiter, Simon décide d’y aller à son tour ! Arf… malgré ma peur des fonds marins (même dans l’eau turquoise et transparente de Marseille je me prenais des crises de panique), je saute tout de même le pas pour me rafraîchir. C’est totalement fou d’être là!! On sèche tranquillement sur le bateau en dégustant de délicieux fruits, quand nous apercevons un dauphin gris sur le lac ! On se rebaigne rapidement (avec le dauphin donc…) avant de repartir vers Puerto Narino. Nous sommes presque au port, chacun dans nos pensées bercés par le bruit du moteur, quand d’un coup je m’écris ”un dauphin rose là!!” Nous nous sommes donc arrêtés pour les revoir plusieurs fois, et d’assez près. Quelle chance !
Pour compléter la journée, nous nous rendons ensuite au mirador de Puerto Narino, d’où la vue à 360 degrés est magnifique,surtout en fin de journée. Nous restons pas mal de temps à apprécier cette vue et ce moment. En dessous de nous, la vie tranquille du village, les enfants jouent dans les rues, puis plus loin le fleuve dans son immensité qui s’anime de quelques bateaux et ploufs par ci par là (des dauphins), et autour de tout ça… les arbres. À n’en plus finir. Et n’oubliez pas, en fond sonore toujours ces centaines d’oiseaux et d’insectes.
Après une pause et douche à l’hôtel, nous partons dîner dans un petit resto très local avec Edwin. La soirée est douce. Il nous emmène ensuite à un stand de rue, où se fait griller un … caïman ! Edwin nous en prend un petit bout pour goûter ; c’est plutôt bon, il y a beaucoup de mâche sous la dent (pour Simon ça se rapproche un peu du poulet).
La journée se finira au centre du village où se déroule un match de volley. Ambiance très relax.
Départ de bonne heure en bateau pour rejoidre Leticia. Le retour est bien plus rapide car nous naviguons dans le sens du courant (qui est d’ailleurs très fort). Rien de bien intéressant à Leticia, qui est une ville bien plus agitée et bruyante que Puerto Narino. Elle est loin d’avoir son charme.
Cependant, nous faisons une brève mais intéressante découverte au musée ethnographique, qui nous permet d’en savoir plus sur les modes de vie des tribus locales.
Il est ensuite temps de faire nos adieux à Edwin puis de rejoindre l’aéroport pour rentrer à Bogotà.
Changement de décor, nous retrouvons notre hôtel Hilton et cette fois nous avons plus de temps pour en profiter, se délasser au jacuzzi, refaire nos sacs, préparer les déclarations pour notre entrée au Pérou… Bref la routine qui reprend !
On va dans un petit resto à côté et définitivement (et bizarrement), c’est à Bogota que la vie est la moins chère (on n’arrive même pas à finir de dépenser nos derniers pesos).
Et voilà, c’est notre dernière soirée en Colombie ! Nous y aurons passé près de 5 semaines et demi, vu et vécu des choses inoubliables, et fait un grand tour du pays (il y a toujours plus à faire mais il faut faire des choix!). Nous sommes déjà nostalgiques…
Con mucho gusto Colombia 💚 🇨🇴