Suite à notre belle étape à Salento, nous avons repris la route pour se rendre à Popayan, un peu plus au sud de la Colombie. Nous avons à nouveau passé la journée dans des bus, en passant notamment par Cali, 3ème ville du pays. Le trajet était long et nous avons eu chaud (au sens propre cette fois) mais dans l’ensemble il s’est assez bien passé en ce dimanche d’élections.
Nous arrivons en soirée à Popayan, nous avons seulement le temps de prendre possession de notre logement (un super studio, très agréable, on s’y sent bien) et d’aller dîner. Nous avons plus de temps le lendemain pour se promener dans cette ”ville blanche”, qui contrairement à la Colombie colorée que vous avez pu découvrir dans ce blog, présente des façades blanchies. C’est une journée à la cool, surtout que la ville n’a rien de remarquable, bien que sa place centrale dotée de hauts arbres soit particulièrement sympa. À 15 heures nous rentrons nous reposer au studio et ô chance, un orage s’abat sur la ville dans les 5 minutes suivantes. Moi qui espérait un après-midi de repos, nous passons finalement des heures à planifier nos prochaines étapes en Colombie. Avec les temps de trajets, les recherches d’hébergement, ce n’est pas forcément évident et ça demande des choix et de la réflexion.
Comme nous sommes dans un studio, nous avons pu préparer notre repas. Je vous laisse deviner… ça implique un fruit vert typique…
La journée du lendemain sera dédiée au voyage vers notre prochaine destination. Et quel voyage ! Encore un trajet mémorable… Déjà le bus est parti avec quasiment 1 heure de retard, le temps de faire je-sais-pas-quoi à la gare routière, puis faire le plein, puis attendre une passagère (?). La route s’avère ensuite très belle, et assez peu fréquentée par rapport à d’habitude, ce qui est agréable car on évite de doubler des camions à fond sans visibilité. Mais on finit par comprendre pourquoi, quand la route se transforme en … piste (!) totalement défoncée. On se fait secouer comme des cocotiers pendant 2 heures (estimation de Simon). On n’en voit pas la fin. Et quand on pense qu’on a retrouvé le bitume, 1km après, ça recommence. Alala, une fois encore, quand nous atteignons notre destination, on se félicite ! On y est wouhouuu, après un total de 7 heures de trajet !
C’est donc épuisés que nous arrivons à notre hôtel de San Agustin : un magnifique écolodge, situé en pleine nature, en surplomb du Rio Magdalena. Nous sommes dans un petit bungalow fabriqué en matériaux naturels, notamment avec une structure en bambous. Magnifique !
Nous ne pouvons cependant pas profiter de la vue avant le lendemain matin (il fait nuit), mais par contre du restaurant de l’hôtel où l’on se régale.
San Agustin est une petite ville située au sud, aux abords du Rio Magdalena, qui forme un magnifique canyon vert, et qui est alimenté de nombreuses cascades. Mais le village est surtout connu dans toute la Colombie pour son incroyable site archéologique. En effet, il y a plus de 2000 ans, vivait ici une communauté dont on ne sait pratiquement rien, pas même son nom. Elle aurait ensuite disparu aux alentours de 1350, donc bien avant l’arrivée des conquistadors*. Les seuls éléments qu’ils ont laissé derrière eux, sont ces incroyables statues de pierre représentant des personnages, portant parfois des attributs d’animaux (crocodiles, jaguar, singes, etc.). Ces statues seraient liées aux monuments funéraires, car la majorité sont proches de tombeaux également en pierre.
Comme les archéologues n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les explications et interprétations liées à cette communauté, on s’accorde le droit de faire notre propre interprétation des statues en pierre volcanique. Il en existe plus de 500 ! Elles sont dans un état de conservation particulièrement impressionnant. On remarque également de véritables sarcophages. Cela me fait méditer sur les rituels liés à la mort qui existent dans toutes les cultures du monde, et également sur les similitudes avec les rites funéraires égyptiens que j’observe.
Nous restons près de 4 heures sur ce site qui comporte plusieurs clairières abritant les vestiges. Le parc, en pleine nature, est particulièrement agréable et bien aménagé. Nous y passons un très bon moment en toute tranquilité (le privilège des lèves-tôt !).
Nous déjeunons en vitesse au village avant de reprendre notre périple dans les environs. En route vers une rando de quelques kilomètres pour rejoindre d’autres vestiges, dont la Chaquira (aucune référence à la célèbre chanteuse du pays…) qui est une gravure sur une pierre au niveau d’un magnifique mirador. Balade bien sympathique, on rentre à pied à l’hôtel pour une bonne douche (bien chaude !) une partie de billard (note à moi-même : envisager une thérapie pour lutter contre le syndrôme du mauvais perdant (oui c’est une pathologie c’est pas ma faute!!!)) et à nouveau une bonne truite au resto de l’hôtel.
*NDLR : Ce qui explique aussi sûrement pourquoi on n’a pas d’informations sur ce peuple, car les conquistadors ont beaucoup documenté par écrit ce qu’ils ont trouvé, contrairement aux indigènes qui ont une culture orale, Ceci est seulement une déduction de ma part, à prendre donc avec des pincettes
C’est parti pour une nouvelle journée bien remplie !
Au programme, une excursion en groupe dans les environs (de 8h30 à 18h) : vues sur d’immenses et impressionnantes cascades, d’autres sites archéologiques tout aussi agréables que le grand parc de la veille. Mais aussi déjeuner en groupe et échanges sur nos expériences de voyageurs (notamment avec un Suisse francophone - ça facilite les discussions !).
Encore une super journée colombienne, on rentre à nouveau bien fatigués pour profiter de notre dernière soirée à l’écolodge.