Guatapé - Salento via Medellin : 350 kms, 12 heures de trajet. Vous avez l’idée de la journée.
Nos jambes + 1 bus + 1 métro + 1 taxi + 1 voiture + 1 bus + nos jambes
Départ 5h45 du matin de notre auberge, arrivée à 18h à notre hôtel de Salento. Pour… 350 kms !! Soit un peu plus qu’un Lyon-Marseille, même si c’est difficilement comparable en terme de topographie et infrastructures.
Le plus long et le plus difficile a été la ”voiture” : il s’agit d’une compagnie de transport mais sur ce trajet, c’était une voiture style grand break de 10 places. Vous vous dites : ”ah c’est plus de confort”, nous aussi. Jusqu’à ce qu’on se retrouve aux places du fond (pour ne pas dire du coffre), pour ma part serrée comme une sardine entre mon cher et tendre (ça, ça ne me dérange pas) et un gros colombien (ça, ça me dérange), avec vue sur les autres qui ont plein de place devant nous…. Et dois-je reparler de la conduite colombienne en montagne ? 6 heures.
(Oui ce paragraphe est abrupte, mais je crois que je ne veux plus trop repenser à ce moment !)
Après plusieurs jours de confort sommaire et de déceptions, nous avions réservé un hôtel plus côté pour notre séjour à Salento et… quel bonheur !! Un joli jardin, une chambre spacieuse, un (très) grand lit, et un accueil des plus sympathiques ! Ah le confort, quel luxe… On y est habitué chaque jour dans nos vies normales, mais en réalité c’est quelque chose qu’on devrait chérir. On revit à notre arrivée ici ! Et nous allons apprécier à sa juste valeur cette chance pour les 4 prochaines nuits.
Le rythme est très soutenu depuis notre arrivée en Colombie, il y a un peu plus de 3 semaines, alors le fait de pouvoir poser nos bagages quelques jours et vivre un peu plus à la cool est un vrai plaisir.
Pour bien commencer notre première journée à Salento, nous nous faisons servir un petit déjeuner de rois dans le jardin et c’est à nouveau un pur bonheur. En fin de matinée, nous partons découvrir le bourg. Comme dans la majorité des villages colombiens, la place centrale carrée, est le point de départ. Puis les rues, organisées perpendiculairement, se développent tout autour. Ici aussi, les couleurs sont à l’honneur, sur les portes et les fenêtres. Le village est très agréable, assez tranquille mais propose aussi un grand choix de restaurants et surtout de cafés, car nous sommes en pleine ”Zona Cafetera” de la Colombie. Le climat est assez agréable, même s’il change sans arrêt au cours de la journée. Le soleil laisse souvent la place aux nuages et parfois une averse fait son apparition. Il fait bon sous les rayons du soleil, mais on garde toujours une petite laine à portée de main car nous sommes à 2000 mètres d’altitude donc ça peut vite se rafraîchir, notamment en soirée.
Pas mal de petites boutiques et d’artisanat à Salento, mais aussi un mirador, qui nous permet d’apprécier les magnifiques paysages qui entourent la bourgade. Tout est vert et valloné, c’est vraiment très nature et paisible.
Après un déjeuner léger (on avait peut-être abusé sur le petit dej Simon ?), retour à l’hôtel et là chacun son programme.
Pour ma part, j’avais réservé une balade à cheval dans les environs. Je pars donc avec Diego, qui sera mon guide perso pour l’après-midi. Il m’emmène à sa ferme en moto, puis c’est parti ! Je me délecte à nouveau de ces paysages, avec les informations que me donne Diego. Les arbres à café, les avocatiers et les palmiers complètent le paysage. Nous nous rendons jusqu’à un mirador d’où la vue sur la vallée est magnifique. En contrebas le rio et les prairies. Puis s’amorce la descente, pour se rendre jusqu’aux berges. Je me sens tellement privilégiée de pouvoir vivre ce moment ! Il fait beau, mon cheval est adorable, je suis en pleine nature dans un grand calme (seulement quelques vaches à l’horizon), et les paysages sont grandioses.
En temps normal, il est possible de traverser le rio à cheval, mais actuellement le niveau de l’eau est trop important. Nous faisons donc demi tour pour remonter tranquillement au village. Une fois arrivés à la ferme, je propose mon aide à Diego pour soigner les chevaux puis il me ramène à l’hôtel où je retrouve mon amoureux pour tout lui raconter !
Les environs de Salento sont connus pour ses fincas de café, mais aussi pour la ”Valle de Cocora”, un lieu magique qui abrite les plus grands palmiers du monde : les palmiers de cire. Ces derniers peuvent faire jusqu’à 80 mètres de haut (!).
Nous arrivons tôt, et c’est une bonne chose car il n’y a presque personne et qu’il fait encore soleil. Nous entamons donc la randonnée pour remonter de la vallée vers les points de vues et au bout du chemin, une finca (ferme). Ça grimpe, mais les paysages sont magiques ! Les nuances de vert sont infinies, les prairies voient pousser ces immenses palmiers et les flancs de montagne sont couverts d’une forêt luxuriante. Les pauses aux miradors sont les bienvenues et très agréables. La randonnée prévoit en temps normal une boucle de 12kms mais elle est actuellement fermée (une fois encore le niveau des rios est trop élevé), donc une fois arrivés à la finca, nous rebroussons chemin. Nous avions prévu un picnic, le déjeuner se fera donc face à ces majesteux paysages. Nous randonnons encore un peu sur le domaine en début d’après-midi, le lieu est si photogénique…
Pour le retour à Salento, comme à l’aller, nous empruntons une Jeep Willys ! C’est LE moyen de transport du coin. Les touristes sont chargés sur des banquettes l’arrière, et pour ceux qui n’ont pas la place de s’assoir, le trajet se fait debout accroché à l’arrière, ce qui sera notre cas sur le trajet du retour !! Super expérience, car on peut vraiment admirer le paysage et puis c’est rigolo. Il faut bien s’accrocher, notamment lors des démarrages et des montées, mais aussi esquiver les branches et les mouchillions (vu qu’on sourit à pleines dents comme on est trop contents).
Une fois de retour à Salento, nous prenons du temps calme pour le reste de l’après-midi, surtout qu’il pleut. C’est aussi l’occasion de travailler notre itinéraire et planifier nos prochaines semaines en Colombie. Mais c’est également le bon moment pour Simon de faire sa première expérience chez le coiffeur ici ! Petit stress avant d’y aller (j’ai presque dû le tirer) mais résultat au top !
Resto pour finir la journée, puis on assiste à un match de foot 3 contre 3 sur la place du village.
Pour cette troisième journée, nous commençons par une heure de marche en direction de la Finca El Ocaso, qui produit du café et organise des visites explicatives. Quel moment intéressant et passionnant !
La Colombie est le 3ème producteur mondial de café, et cela fait vraiment partie de son identité.
La visite commence avec la cueillette des cerises de café : chaque arbuste produit des petites cerises vertes qui deviennent rouges lorsqu’elles sont mûres, renfermant individuellement 2 grains de café. Viennent ensuite les étapes d’écorçage puis de séchage. Il faut encore enlever une couche de pelure (appelée cisco), puis l’amande est prête à être torréfiée. C’est seulement après ce process qu’elle devient noire comme on la connaît. Enfin, il faut moudre les grains, avant de procéder à l’extraction. Il existe d’ailleurs différentes manières de le faire.. Et c’est seulement après toutes ces étapes qu’intervient la dégustation !
Dans nos modes de vie occidentaux, consommer du café est un geste quotidien, qui nous parait totalement normal. Je vous invite, la prochaine fois que vous dégusterez une bonne tasse de ce précieux liquide, à penser à ces petites cerises du bout du monde, récoltées manuellement (en Colombie), et à tout ce processus long et complexe qui vous amène à ce moment réconfortant.
Après cette instructive parenthèse, nous rentrons en Jeep (on peut toujours entasser plus de touristes !) au village. Déjeuner léger et après-midi tranquille (jeu de carte, rédaction de cet article, réservation de nos prochains hébergements, rangement de sac… bref tout ce qui concerne notre intendance quotidienne (on en reparlera en détail dans mon article spécial)).
Ces 3 jours à Salento nous on fait un bien fou : le confort de l’hôtel, le fait de pouvoir y passer du temps en s’y sentant bien et aussi l’atmosphère très agréable du village et la gentillesse de ses habitants… Que du bonheur d’être ici !
On en profite, car dès demain on reprend la route… et on sait ce que ce n’est pas de tout repos.