Samedi matin je quitte Cheonan en direction de Suwon. A mon arrivée, je constate très rapidement que la ville est beaucoup plus animée que Chuncheon ou Cheonan. Je me rapproche vraiment de Séoul. Après un rapide coup d’œil sur la carte je définis mes activités du week-end. Etant donné que Suwon est un des fiefs historique de Samsung, je commence par la « Samsung Innovation Museum » qui se situe en plein milieu de la zone où s’est plantée l’entreprise. Petit soucis, le chemin est très long ! J’ai sous-estimé Suwon, pensant qu’elle se visiterait à pied je mets deux heures pour arriver au musée. Mais une fois arrivé sur les lieux, je vois tout de suite que je suis en plein cœur d’un pôle technologique, où les mots « innovation », « créativité » et « futur » sont inscrits un peu partout. Le musée en lui-même est flambant neuf, il n’a ouvert que l’année dernière. Et alors que je m’attends à une énorme publicité de Samsung, ce n’est pas vraiment le cas. La visite est principalement accentuée sur toutes les innovations et découvertes majeures de l’histoire : l’électricité, la télécommunication, l’éclairage, les appareils ménagers, la télévision, l’ordinateur etc…
La partie la plus intéressante du musée est la présentation du monde de demain (avec Samsung qui prétend être toujours près de nous). Je peux facilement imaginer le futur avec des écrans transparents un peu partout et des objets toujours plus connectés. Les seuls objets présentés dans cette vidéo de 10 minutes qui ne me font pas penser à un épisode de Black Mirror sont la gourde qui rend l’eau de mer potable et le chargement d’un objet avec des ondes.
La fin de la visite est consacrée à l’histoire de Samsung, résumée dans une simple salle bizarrement. Le groupe Samsung est une véritable fierté sud-coréenne, symbole du renouveau avec Hyundai après la guerre de Corée. Cependant avec l’échec du Galaxy Note 7, la confiance accordée par les consommateurs coréens a pris un sacré coup.
Le musée était plutôt intéressant et c’est sûr qu’en marchant autant pour venir, j’ai bien pris mon temps pour profiter du musée. Après ça, je me dirge vers le stade de la coupe du monde qui n’est pas très loin (en réalité il était plus loin que je le pensais, mais sentant ce piège venir, j’ai pris le bus cette fois-ci). J’ai de la chance, j'arrive pendant le match qui oppose les Bluewings de Suwon FC et Gwangju FC (ces deux clubs sont professionnels depuis moins de 5 ans). Il reste 10 minutes à jouer et les membres du staff me laissent gentiment rentrer gratuitement pour regarder la fin du match. Je retrouve la même ambiance qu’à Seoul, c’est-à-dire une ambiance familiale où les supporters passent un bon moment malgré un jeu pas très passionnant ; il y a tout de même du suspense car le score est de 2-2 et l’équipe locale attaque sans relâche. A la base j’étais venu pour le musée de la coupe du monde qui se trouve au pied du stade. J’y vais donc après le match. Le musée est consacré à la coupe du monde organisée en Corée et au Japon en 2002 mais aussi et surtout à son équipe nationale. D’ailleurs chacun des joueurs ayant participé à cette édition sont considérés comme des héros, l’équipe ayant terminée première de son groupe et ayant atteint les demi-finales en éliminant l’Italie et l’Espagne. Un joueur, Park Ji-Sung, a même droit à sa propre salle d’exposition car il a eu une belle carrière en Europe (joueur du PSV Eindhoven et de Manchester United).
Le soir, je vais dans le centre-ville, très animé et bien illuminé. Les rues n’ont rien à envier aux rues les plus dynamiques de Séoul, avec les nombreux magasins encore ouverts, les salles de jeux, les karaokés et les stands de rue. Je passe ma nuit au Jjimjilbang. Cette fois-ci, la nuit est plus agréable qu’à Chuncheon. Il y a beaucoup plus d’espaces et moins de monde. De plus, j’ai pris ma place assez tôt, donc il n’y a ni trop de bruit, ni trop de lumière.
Dimanche matin, c’est l’activité insolite du week-end. Je suis encore allé voir un musée, mais cette fois-ci consacré… aux toilettes ! Et je dois vous dire que je ne pensais pas qu’on pouvait en dire autant sur ce sujet. Ce musée a ouvert ses portes il y a 5 ans et était autrefois la maison de Sim Jae-Duck, ex-maire de Suwon et président de la World Toilet Association. On en apprend tous les jours ! D’ailleurs, ce musée est en forme de toilettes et la visite commence par le jardin où un grand excrément doré accueille les visiteurs. Puis, c’est l’histoire des toilettes depuis le paléolithique jusqu’à aujourd’hui qui est représentée avec diverses statues. Je ne rentrerai pas dans les détails mais si vous voulez en savoir plus, laissez un commentaire. L’intérieur du musée raconte plus les actions de la World Toilet Association. Et sans aucune ironie, je vous dis qu’elle est très utile et pourrait être qualifiée d’organisation humanitaire. C’est grâce à elle que la Corée du Sud a des sanitaires partout dans le pays (sur chaque lieu touristique, les randonnées, dans les métros etc…) et elle a pour mission d’installer des toilettes dans les pays les moins avancées.
Après cette visite à la fois instructive et drôle, je suis allé visiter la forteresse de Suwon. Le meilleur pour la fin. La forteresse, qui s’appelle Hwaseong Haenggung, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et elle servait de refuge pour le roi en temps de guerre. J’ai beaucoup de chance, il fait très beau avec un ciel bleu ce qui me permet de bien profiter des paysages. La visite s’effectue en suivant les remparts et là où je commence il faut tout de suite monter. Les remparts sont très bien conservées et ça ne m’étonne pas vraiment, car ils sont situés tout en haut d’une colline et je ne vois pas comment l’ennemi aurait pu les atteindre sans se blesser. D’ailleurs tout au long des remparts, il y a une vingtaine de tourelles et des bâtiments très impressionnant qui renforcent le côté militaire du complexe.
Tout en haut de la colline se trouve un bâtiment très stratégique qui surplombe toute la ville. Ce bâtiment, le Seojangdae, est le centre de commandement de la forteresse et on dit que le roi en personne aurait écrit les mots à l’entrée du bâtiment. Il y a une vue panoramique (je lis dans une brochure qu'on peut voir jusqu'à 50 km) et je peux très bien voir le contraste centre-ville traditionnel/périphérie remplie d’immeubles ; avec au fond les montagnes aux couleurs de l’automne.
Un autre bâtiment me tape également dans l’œil, c’est le Buksumun, ou la porte de la rivière. Cette porte est plus petite que les autres mais elle donne sur la rivière qui traverse la forteresse, la rendant plus majestueux. Elle a également un autre nom : Hwahongmun, la porte arc-en-ciel de Hwaseong.
Bien que des remparts restent des remparts, c’est très sympa de les suivre car il y a de nombreux endroits où je peux admirer le paysage, tous différents les uns que les autres. Et je termine ma visite par le palais qui est en plein cœur de la forteresse et au pied du Seojangdae (le centre de contrôle). Un palais très similaire que ceux que j’ai visités à Séoul, mais le fait de ne pas être entouré de gratte-ciel, lui confie une ambiance un peu plus médiévale.
Ma visite de Suwon s’achève ici, la ville était très intéressante. Le centre-ville est à l’image de Séoul, très dynamique et avec toujours un côté historique, mais on se sent tout de même en dehors de la capitale. Encore une expérience différente des autres que je recommande vivement.
Quelques photos en plus