Aujourd’hui nous quittons Busan en direction de l’île de Jeju. J’attends beaucoup de cette île car j’en ai entendu beaucoup de bien : elle serait la destination préférée des Coréens, spécialement des couples, une île de type « carte postale » avec la mer à une température idéale et son volcan qui offre de magnifiques paysages.
Nous décidons de passer quelques jours sur Jeju avec nos amis de la veille –Maelie et JJ-, et James qui nous a rejoint. Nous prenons une collocation dans une maison traditionnelle, quatre pièces qui donnent sur le salon, dans lequel il n’y aucun meuble sauf une table et on s’assoit par terre.
Nous rencontrons deux villageois, qui nous expliquaient en coréen que… hum… Qui nous expliquaient en coréen. Point. Je rigole, nous rigolons et ce fut un bel échange.
Rien de mieux qu'une soirée entre amis pour jouer aux cartes, raconter nos différentes aventures en Corée jusqu’ici et boire le soju.
Nous décidons de changer de logement (car éloigné des activités) et d’aller à Seogwipo, une grande ville au sud de l’île pour se rapprocher de l’animation. Une fois arrivés, nous allons tout simplement à la plage à une trentaine de minutes en bus. Nous nous retrouvons dans la station balnéaire la plus prisée de Jeju.
Arrivés sur le sable nous remarquons une foule incroyable aussi bien sur la plage que dans l’eau. Grâce à un guide touristique nous trouvons une plage un peu plus loin, nous étions les seuls, perdus entre la mer et d’énormes falaises, c’était le coin idéal pour profiter pleinement de la plage. Par contre celle-ci voyait accumuler plein de déchets (sûrement rejetés par la mer) rendant la plage privée moins idyllique. Nous rebroussons chemin et retournons à la première plage du côté où il n’y a personne qui se baigne. Deux minutes dans l’eau et le maître de plage nous rappel à l’ordre, il faut absolument se baigner dans la zone accordée. Les Coréens sont très carrés sur les règles. Jusqu’à aujourd’hui, ils restent très calme dans toutes les situations mais dès qu’une limite est franchie ils sont capables de s’énerver très rapidement, ils sont très concernés par l’organisation de toutes les entreprises privées ou publiques.
C’est donc au milieu de plusieurs Coréens que nous
nous « baignons ». La population ici est différente en tout point de
celle sur les plages françaises. Tout d’abord, ils sont complétement habillés
aussi bien en dehors que dans l’eau, pour éviter de prendre des couleurs (le
bronzage est signe que la personne vit dans la campagne et est donc pauvre),
nous voyons peu de personnes avec un maillot de bain mais beaucoup de manches
longues, de pantalons et de chapeaux ; il y en avait même une en talons
hauts sur une bouée (et je cherche toujours l’explication) ! Ensuite, ils
sont équipés pour toutes les situations (on a vu qu’à la montagne ils étaient
en tenue de randonnée de la tête aux pieds) ici beaucoup ont des lunettes de
piscine, des masques/tubas, des parasols mais surtout, c’est une marée de
bouées de jaunes qu’on ne peut pas louper au bord de l’eau. Enfin, la majorité
des personnes ne va pas au-delà de deux mètres de la plage, à mon avis peu d’entre
eux savent nager. C’est pourquoi nous sommes allés au-delà pour éviter les
bouées jaunes et profiter de notre baignade. Dans une eau à presque 30°C et en
face d’énormes falaises, c’était parfait pour se reposer et comprendre pourquoi
Jeju est si apprécié des Coréens.
Retour à la ville, JJ et Maelie ont trouvé sur internet un petit restaurant où il était presque impossible de tomber par hasard. En effet, la façade ne donne aucune indication. Une fois dedans, toutes les tables sont prises (sauf une), ce qui est bon signe ! Alors le principe de ce restaurant est très simple, les serveurs amènent les ingrédients et c'est aux clients de les faire cuire eux-même. Pour 7000 Wons (~5€) par personne, nous avions du boeuf, du riz et plein de légumes, qu'on doit tout mélanger dans un wok. Les filles ont eu droit à un tablier pendant que JJ et moi-même allions chercher à boire dans un supermarché, le restaurant ne sert que de l'eau mais il est possible de ramener sa propre boisson (d'ailleurs, une dame en a profité pour nous demander de remplir son verre avec du coca).
C'était un repas très copieux et très bon !
Aujourd’hui, activité que je ne pensais jamais faire de ma
vie : randonnée ! (mais cette fois-ci ce ne sera pas un hasard).
C’est donc avec les amis qu’on se lève à 6h pour aller au pied de la montagne
(qui fait office de volcan de temps à autre) qui domine Jeju. A Seongpanak,
véritable camp de pré-randonnée avec stands de nourritures et équipement, nous
prenons notre petit-déjeuner et un kway pour tout le monde ! Eh oui !
S’il y a bien un invité surprise, c’est la pluie accompagné de la brume. Mais
il nous faut plus que ça pour nous décourager. C’est donc à 7h30 que nous
commençons la randonnée sous la pluie, avec au programme 9.8 km pour monter au
sommet. Le chemin est à la fois fait de pierres et de pontons en bois. Le
parcours n’est pas si difficile que ça car la pente est relativement faible et
peu à peu nous trouvons notre rythme. En discutant tous ensemble nous ne voyons
pas passer les quatre premiers kilomètres qui nous mènent au premier abri. L’occasion
pour nous de sécher un peu et de prendre quelques forces. Une dame nous offre gentiment des mandarines de Jeju (très réputés !), ce sont des
petits fruits orange et vert remplis de vitamines ! Rien de mieux pour la
suite. Nous reprenons la route, la pente a tout de même augmenté
rendant la marche plus difficile et la pluie commence à s’intensifier. Vers
10h nous arrivons à un embrochement, à droite la route qui mène au sommet du
volcan avec un dénivelé beaucoup plus important, à gauche des escaliers qui
mènent à un autre cratère en seulement 40 minutes aller-retour. Nous décidons
de nous séparer, JJ et Maelie tentent le sommet (alerte SPOIL : ils vont
brillamment réussir) ; James, Coline et moi-même prenons le chemin le plus court.
Les escaliers donnent un sacré coup aux jambes mais nous arrivons assez
rapidement à atteindre le cratère. Là c’est la pluie qui s’intensifie de plus
en plus et arrivés en haut nous ne voyons rien au-delà de deux mètres,
impossible de voir le cratère ! Cependant la randonnée continue jusqu’à
un point de vue, qui dit-on permettrait d’avoir une vue panoramique sur l’île.
Nous prenons ce chemin et même constat : rien à l’horizon, que du blanc !
Nous sommes dégoûtés d’avoir fait toute cette randonnée pour finir sur un
paysage blanc (surtout que la veille pour motiver Coline je lui ai dit de penser
à la récompense, le paysage. C’est pas joli joli ce que j’ai fait). Mais pas le
temps de s’attarder, on fait demi-tour car nous sommes entièrement trempés. La
descente est, avec surprise, plus dure moralement que la montée. Je dois avouer
que j’ai sous-estimé la descente car je pensais qu’elle n’allait durer que
30 min (comme on dit à vélo : « 30min de montée pour 2min de descente »),
mais au final avec la pluie et les rochers qui glissent, ça nous a pris autant
de temps de monter que de descendre. Une fois arrivés en bas, aux alentours de
12h30, on est aussi trempés que satisfaits de nous. C’était au final une très
bonne expérience.
Au lendemain de la randonnée, une petite balade dans Seogwipo pour réveiller les jambes. Avec Coline nous rendons à la seule cascade d’Asie qui se jette directement dans la mer, dans son parc où il fait bon se poser.
A midi nous nous dirigeons vers un marché où nous mangeons des raviolis et du porc noir, spécialités de Jeju. Pour le dessert, des petits gâteaux à l'orange. On sent bien que l'orange est la spécialité locale, sur chaque stand il y a des boîtes qui contiennent des chocolats à l'orange, du thé à l'orange, de la confiture à l'orange et de l'orange sous toutes ses formes. Nous ne pouvons pas nier que l'orange est LE produit du terroir de Jeju !
Puis l’après-midi : spa ! Même principe qu’à Busan, les hommes et les femmes sont séparés, et nous sommes tous dans le plus simple appareil. Aussi bien chez les femmes que chez les hommes, nous pouvons dire qu’il y a une forme de gêne les deux premières minutes ensuite une fois dans le bain, nous ne soucions plus de notre pudeur. Les clients restent zen et ne sont concentrés que sur eux-mêmes. D’ailleurs, il est étonnant de voir à chaque fois que la population rencontrée dans les spas est très hétérogène. En effet, il y a beaucoup de personnes à la retraite mais aussi des pères de famille qui amènent leurs fils de 6 ans, c’est également un lieu où les jeunes se retrouvent.
Le soir nous initions James au barbecue coréen. En plus de la viande de bœuf et des morceaux de poulet, nous nous retrouvons avec de multitudes d’assiettes : une tradition en Corée. Il y a l’indispensable kimchi, des nouilles froides épicées, une soupe de tofu, des légumes marinés etc… Le repas était très bon !
Pour notre dernière nuit, nous voulons tester le karaoké ! Très facile à trouver dans le coin, nous nous retrouvons dans une salle bien kitsch comme on aime pour 10.000 Wons (~8€ pour tous les 5). Ni une ni deux nous nous pressons vers la setlist. Un traducteur vient pour nous expliquer le fonctionnement de la machine mais aussi pour nous expliquer qu'en Corée, il est coutume de prendre à boire et à manger. Les Coréens passent une soirée entière au karaoké et ils y dînent. Nous avons le ventre plein après le barbecue donc nous préférons sortir. Mais une chose est sûr, c'est à essayer ! Après ça, nous tombons sur une "cour" où on peut s’entraîner au baseball. Pour 500 Wons (~ 0.40€) nous pouvons frapper à la batte 16 balles envoyées à plus de 50km/h. C'est très amusant et nous arrivons tant bien que mal à faire quelques belles frappes (homerun?).
Quelques photos en plus